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Bulletin de l' art pour tous — 1889

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No 40 (Avril 1889)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24716#0007
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28e Année

Ancienne Raison Alofel

(A PARIS

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Avril 1889

BULLETIN D’AVRIL 1889

LES ÉCOLES D’ARCHITECTURE

du XIXe Siècle (-)

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Les Historiens (Suite).

La branche néo-gothique, naguère dominante, ne date
que des vingt premières années de ce siècle, et fut d’abord
effleurée par Goethe et les poètes de la direction roman-
tique en Allemagne. Ses premiers essais furent des pavil-
lons de jardin et des églises de campagne d’un aspect
assez misérable. Pourtant, de cette époque, datent déjà
des œuvres plus considérables : par exemple, les achève-
ments des deux tours gothiques de la cathédrale (romane)
de Zurich. Mais son action réelle ne commença que vers
l’époque où se développa l’intérêt pour la conservation
des vieux monuments gothiques, idée qui fut largement
encouragée. Les ouvrages de restauration qui furent entre-
pris par suite de ce mouvement romantique-antiquaire,
formèrent une quantité de maîtres d’œuvre, de chefs
d’atelier et d’artisans qui, depuis, comme virtuoses de ce
style, trouvèrent l’occasion de l’appliquer dans les cons-
tructions nouvelles.

L’historique de cette accession moderne nous montre
la direction néo-gothique, d’après son origine et son es-
sence, sous un caractère de restauration. Le nombre de
ses adhérents parmi les techniciens et les laïques fut con-
sidérable; dans les premiers, il faut compter une grande
quantité de « routiniers », pour lesquels les procédés spé-
ciaux (compendia artis) que le style gothique créa à son
usage, constituèrent un vade-mecum commode. A cause
du principe de construction que ce style poursuit jusque
dans ses conséquences extrêmes, et à cause de la facilité
avec laquelle ses éléments formels peuvent s’exécuter en
vue de la production industrielle par les moyens méca-
niques, il trouve aussi de nombreux adeptes parmi les
matérialistes et les industriels, notamment en Angleterre,
où ce style, en outre, s’est conservé par une longue tradi-
tion, quoique d’une façon très schématique.

Mais cette école s’est recrutée aussi d’artistes de talent
qui, presque tous, s’y convertirent après avoir acquis sui-
des voies toutes différentes leur éducation artistique, et
donné des preuves de leur mérite : ceci principalement en
France, ou le style de construction gothique a été repris
par ces artistes au point de ses premiers développements,
ce qui le rend encore susceptible de perfectionnement,
tandis qu’en Allemagne et en Angleterre on suit encore
l’ancien style immuable et figé.

Cgs hommes considérables parmi les néo-gothiques se
trouvèrent étroitement unis à un parti politique et reli-
gieux fort actif: à ce même parti qui, se servant de l’amour
de la pompe extérieure comme levier pour ses buts de

propagande, inventa jadis ce style des Jésuites dégénéré,
contre lequel il part en guerre aujourd’hui. Ce parti est
plus remuant en France, sans doute à cause de l’influence
que Paris a toujours exercée sur les autres pays; mais
l’incertitude et l’instabilité de ce point d’appui parisien
donnent à réfléchir. Les zélateurs des tendances de ce
parti d’artistes traitent l’Europe du nord-ouest et du
nord comme une terre de Gentils à conquérir à nouveau
au christianisme, et apportent des propositions de moyens
par lesquels, une fois déjà, le même but fut atteint au dé-
triment de la France. (Voir les « Fingerzeige », Indications
du doigt, de Reichensperger.)

Le côté intentionnel et étudié cpii distingue ceLte direc-
tion, le principe illibéral qui se prononce en ternies clairs et
précis dans son programme rédigé par des prêtres et des
archéologues, sont les cautions les plus certaines pour la
justesse de l’estimation de ceux quine croientpasà l’avenir
de ces conceptions, quelque bien entendus que soient leurs
plans.

Par des motifs inverses, il restera toujours encore à
l’Ecole classique proprement dite, laperspective d’une acLion
toujours nouvelle; car l’archéologie, quelle que soit l’acuité
de son coup d'œil et la clairvoyance intelligente de ses
fins limiers, n’empêchera pas que, finalement, il ne soit
pourtant réservé au sens artistique divinatoire seul, de re-
construire un ensemble sur les restes mutilés de l’an-
tique. C’est ici que l’archéologie le cède décidément à
celui-ci, et perd son initiative; c’est à cette nécessité d’in-
venter, par suite du manque de points d’appui pour des

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FEUILLETON DU BULLETIN D’AVRIL 1889

L’Architecture Polychrome

chez les Peuples de l’Antiquité (6)

Traduction inédite de E. Reiber

III

La Preuve chimique

(Suite)

Le second mode consiste en une application plus
épaisse qui ne fait ressortir qu’en Iraits (toujours
fins) les bords des formes. Le fond d’émail consiste
en une croûte vitreuse de l’épaisseur d’un ongle assez
fort. 11 faut croire que les matières colorées ne ré-
sistaient pas également aux variations de tempéra-
ture; aussi est-il plus dur sur certaines couleurs. D’où
il résulte que, soit les formes circonscrites par l’en-
duit, soit les surfaces environnantes, d’une couleur
différente, ont persisté plus longtemps que le reste.
Là où cette croûte d’émail est tombée d’abord, la
Pierre fui davantage attaquée par les intempéries, et
(,’est pourquoi les ornements peints en premier lieu
à l’extérieur des temples apparaissent légèrement en
relief.

Le fragment plusieurs fois cité d’un coin de plafond
du temple de Thésée fournit, quoique très endom-
magé parle voyage et la vérification par le toucher,
des données très claires sur les diverses particularités
qui précèdent.

Si la couleur primitive des couches de fond se
retrouve à bien des places, il est difficile d’indiquer
exactement quelle fut la composition des couleurs
employées. J’ai pris les délinéaments fins séparant
les pièces de mosaïque des fonds, pour de la dorure, et
me suis ici laissé guider par celte idée qu’il y avait
Affinité entre cet émail composé de couleurs à la cire

BULLETINS DE L’ART POUR TOUS. — N» 40.

(voir plus bas) et les émaux connus anciens-égyptiens,
dont les détails isolés sont séparés par des bords do-
rés, ou plutôt par des reliefs du fond de métal, en
guise de filigranes. D’autres admettent qu’ils étaient
blancs. Parfois on est tenté d’admeltre qu’ils étaient,
dans l’origine, de celle couleur noire qu’ils montrent
aujourd’hui. Cette opinion serait motivée par l’ana-
logie des contours noirs qui entourent les images
assyriennes et égyptiennes. Mais la profondeur des
autres couleurs ne m’a pas permis d’être de cet avis.

En ce qui concerne les surfaces rapportées, il ne
peut y avoir de doute qu’en certains endroits elles
ne fussent de la dorure, en d’autres, des nuances plus
foncées du champ de fond.

A l’Erechtheum, j’ai rencontré peu de traces de
couleur bien précises. C’était vers la fin de mon sé-
jour d’Athènes, que je me mis à l’étude de ce précieux
reliquaire d’art. La richesse de formes et l’étude de
son plan m’occupèrent amplement jusqu’à la fin.

Ce groupe de temples parait avoir été recouvert à
l’intérieur, en partie du moins, de marbre de couleur,
car dans une des deux fouilles que j’entrepris dans ce
monument, je trouvai, oulre le fût de colonne vert
déjà cité dans mon écrit : « Observations prélimi-
naires », etc., des fragments de tablettes de marbre
jaune clairet vert très minces, et d’une pierre antique,
transparente, d’albâtre probablement : je crois que
les anciens l’appelaient çcpEyyi'xr];. Je suppose qu’elles
faisaient l’office de vitres dans la façade aux demi-
colonnes. J’ai introduit plus bas une notice détaillée
sur les traces de couleur de ce temple. A la Tour des
Vents j’ai vu distinctement d’en bas les restes d’orne-
ments peints à toutes les moulures et entablements,
mais je n’ai pas examiné davantage cet édifice.

Au monument choragique de Lysicrates, je trouvai
les feuilles d’acanthe du couronnement vertes, le fond
bleu, et les feuilles d’eau des riches gorges au-dessous
du culot d’acanthes alternativement rouges et bleues.
Mais j’avoue que les traces légères de coloration an-
tique se laissent plutôt deviner que constater ici.

Le trépied du haut du monument n’était pas posé
(à en juger par les entailles existantes destinées à re-
cevoir les boulons d’attache) sur le riche épanouisse-
ment connu, mais l’entourait de ses trois pieds, de
façon à ce que le bassin fût posé sur la surface supé-
rieure qui formait point d’appui central, semblable-
ment aux trépieds de marbre encore conservés. Les
trois pieds reposaient sur les trois spirales de marbre
qui sortent de la touffe terminale et descendent le
long du toit. Voilà tout — en élaguant l’indication des
colorations des détails qui me mènerait trop loin (1) —
ce que je pouvais rapporter d’essentiel (en l’absence
de mes dessins et de mon journal de voyage), sur mes
observations personnelles concernant cet objet.

Cet ensemble m’a suffi pour acquérir la conviction,
encore bien ferme aujourd’hui chez moi, et que ne
pourront affaiblir les nouvelles indications contraires,
que les temples de marbre n’étaient pas blancs ou
jaune pâle, mais qu'ils brillaient de tout l’éclat des
couleurs les plus vives, de sorte qu’ils montraient
dans leur effet
général à peu près
la valeur de ton

(1) La richesse éton-
nante des détails du
décor de peinture est
mise en évidence par
le dessin ci-contre. Le
cours de perles cc, por-
tait entre les disques un
second rang d’autres (en
bleu) remplissant les es-
paces. Cette observation
a été faite au temple de
Thésée, et le dessin ori-
ginal a été calqué sur
place.

a. Couleur d’émail vert
mousse ;

b. Couleur bleu clair;

c. Tombé, indéter-
miné;

ee. Enduit mince ou
dorure sur fond émail ;

d. Rouge brique clair,
jaunâtre.
 
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