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Bulletin de l' art pour tous — 1889

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No 47 (Novembre 1889)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24716#0025
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ÀRTPOUR ■ TOUS

28e Année

FNCYCLOPEDIE DE L'ARTINDUSTRIEL ET DECORA TIF

aratssant to'us les -irvois

E/AILE R El BER

Z) Irecteur -Don da te u i

jbrairic des Imprimeries réunies

Arvcienn.e7iai.So~a Morel

PARIS

Bons-p&rte., Ip

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Novembre 1889

BULLETIN DE NOVEMBRE 1889

UNIFICATION (3)

de [Enseignement d’Art

-©-

EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

Classe XI, Applications usuelles des Arts
du Dessin

Exposant : ÉMILE REIBER, Architecte
Fondateur de « l’Art pour Tous »

Med. d’or, Exp. univ. de i8j8 ; Lauréat des concours de l'Expo-
sition pédagogique du Trocadéro (1881); Diplômes aux Expo-
sitions internationales de Londres, Bruxelles, Nouvelle-Orléans.
Exp. univ. de Paris, 1889: Méd. d’or, Cl. XI, Applications usuelles
des Arts du Dessin; Méd. d’argent, Cl. VI, Enseignement du
Dessin, Alphabet des Formes; Méd. d’argent, Cl. VI-V11—VIII,
Enseignement professionnel ; Mention honor., Cl. IX. Librairie.

-O-

Notice descriptive

ADRESSÉE A MM. LES MEMBRES DU JURY

Les travaux réunis sous un même cadre
à la CL XI résument diverses applications

des Études d’art (Enseignement, Cl. VI;
j Tracés professionnels, Cl. VI-V1I-V1II; Publi-
\ cations d'art, Cl. IX) disséminées dans le
Palais des Arts libéraux, aux emplacements
| indiqués sur le Plan explicatif qui a été dis-
| tribué à MM. les Membres du Jury inter-
national.

Ces études apportent des facilités nou-
j velles à la Création d’art dans le domaine
j de la Décoration en général: témoin (cadre
inférieur) un Classement rationnel des For-
j mes des Vases, qui n’avait pas encore été
j tenté. Ce travail spécial est basé sur l’étude
j des inflexions résultant des tangences du
; Cercle. Les tracés corrects auxquels ces in-
| flexions donnent lieu ont pour effet de dé-
i terminer une infinité de Galbes nouveaux et
; variés.

Semblablement,le compartiment supérieur
1 reconstitue, d’après les peintures contem-
i poraines de François Desportes, retrouvées
1 à Sèvres en octobre 1887, les pièces du

Grand Surtout de table du Rop (Louis XIV),
envoyées à la fonte en 1687, et dont aucune
! notice n’était arrivée jusqu’à nous.

Le cadre intermédiaire de gauche rappelle
les Publications créées par l’exposant : L'Art
pour Tous (1861; 1889, 28e année). — Les
Albums-Reiber (1878). —■ Les Propos de Table
\ de la Vieille Alsace (1883). — Les Tablettes
à dessin (sous presse) pour tracés corrects
à main levée.

Le cadre central est une Esquisse en
peinture pour le Concours de Beauvais
i (1887-1888) qui fut désignée par le Jury
! pour l’épreuve définitive: mais la reprise
J de la Direction de Y Art pour Tous par son
; fondateur (le môme jour, 10 Juin 1886) em-
' pêcha celui-ci de donner suite à ce travail.

Au-dessus de ce cadre, sont disposées
ï diverses études de Broderie (entrelacs nou-
! veaux),—d'Entrées de serrure inscrites dans
des contours rectangulaires, — de Décora-
1 fions scolaires,— d’Exercices gymnastiques

FEUILLETON DU BULLETIN DE NOVEMBRE 1889 I

Les quatre Éléments I

de l’architecture (5) j

Études d’Architecture comparée j

par

G. SEMPER, Architecte
Traduction inédite de E. Reiber

IL —• Le 7emple grec (Suite). j

L’entrée était formée en avant par des salles ornées
de toits en comble supportés par des colonnes (hypo- !
styles) que l’on nommait propylées et, dans des dis- j
positions postérieures et plus riches de celle nature, j
le mur fut entouré, à l’intérieur, d’un péristyle (1). j
Dans la suite, c’est une galerie ouverte, meublée j
de colonnes, qui remplaça ce mur. Dans ces deux j
derniers cas, cette enceinte de la cour du temple s’ap- j
pelait la Stoa.

C’est alors seulement qu’on entrait dans la véritable
enceinte du sanctuaire, dans l’arrière-plan duquel,
sur une nouvelle substruction, souvent même sur un
cours de marches suivant le pourtour, s’élevait le j
Temple (5) vew;). Devant lui se trouvait une enceinte i
réservée, avec l’autel au milieu : c’était le vQ.evos.

D’après le plan, l’édilice du temple formait, comme
on sait,' une construction à angles droits, régulière,
pourvue d’un comble, composée dans l’origine de la
simple cella, et ornée seulement sur le devant, entre (
les antes de l’avant-temple, de colonnes. Mais, pour
augmenter son importance, il fut, par suile du déve-

(I) Ce n'est que sous les Romains que parait avoir été adopté
l’usage de placer le péristyle extérieurement au mur du péribo- j
lus, ou d'indiquer celui-ci par des saillies de l'entablement, por-
tées par des colonnes, eomme on le voit à Athènes au temple de
Jupiter Olympien.

loppement ultérieur de l’idée fondamentale du temple J
grec, entouré, comme le mur de l’avant-cour, de \
péristyles qui supportaient le toit du temple.

Quoique par là le plus grand effet architecto-
nique fût atteint, il fallait encore que l’effet artistique |
général s’élevât jusqu’à l’image du Dieu. On s’était )
donc, en contradiction avec la forme extérieure du
temple, vu obligé de donner aussi à l’intérieur la j

forme d’une cour péristyle, au fond de laquelle s’é- j

levait le sacellum (1) (t] aryp) avec l’image de la j
Divinité.

Les murs et les entre-colonnes de celle cour inté-
rieure, péristyle dans les grands temples, sont rehaus-
sés des œuvres les plus nobles de la plastique, de la
toreutique et de la peinture; et par l’apparition de
l’image divine, majestueuse et éclatante de reflets j
d’or, l’attente, surexcitée par tout ce qui précède, est
satisfaite.

La richesse des accessoires et l’élévation de l’idée
recevaient encore un accroissement notable en ce (
que, dans bien des cas, la citadelle, le marché, le
théâtre, l’hospice et autres édifices publics, furent
appelés dans les attributions et sous la protection du
Dieu, en formant, avec leurs dépendances, le péri- )
bolus des temples. C’est ce que nous voyons encore
aujourd’hui à Pompéi et à l’acropole d’Athènes : il
en était ainsi à Rome et ailleurs. Cette circonstance
fut sans doute la cause que, dans les ouvrages d’art
publiés jusqu’à ce jour, on ne voit traiter que le
temple, c’est-à-dire le véo>; (la partie pour le tout), j
comme un ensemble complet. j

Quand même, dans une telle disposition qui, au
milieu de cet effet convergent vers un point culmi- I
nant, montre une rupture un peu accentuée dans la ;
coupe longitudinale, on peut reprendre une certaine
lacune (à laquelle les Athéniens parèrent en plaçant j
leur Minerve au milieu de l’acropole, où le cimier de j
son casque dépassait même les acrotères du Parthé- j

(1) En suivant l’idée, il ne s’indiqua!t souvent que par un balda- j
quin couvert de broderies. I

non), on reconnaît déjà, dans la réunion de tout cet
ensemble, sans tenir compte de la perfection des dé-
tails, la distance incommensurable qui sépare l’Hellé-
nisme des Barbares.

Dans une harmonie qui n’a été ni surpassée, ni
même atteinte nulle part, les quatre Éléments de l’Ar-
chitecture se prêtent la main pour concourir à un
grand but unique. La substruction, les stoas environ-
nantes, ne sont que la préparation et le soutien, le
luxe de la cour du Dieu; sans elles sa maison à toit
incliné n’aurait ni devant ni arrière : elle serait sans
expression et inintelligible. Mais, de cette manière,
elle s’élève majestueusement au-dessus des galeries
dont la beauté spéciale ne brille que pour la glorifier
davantage, avec son fronton richement orné et cou-
ronné, annonçant la demeure du Dieu. Des prêtres
avisés ne le tiennent plus prisonnier dans une cage
cachée, ou bien perdu dans les nuages; il ne serl
plus à l’orgueil despotique de symbole et d’imago
menaçante de la puissance personnelle. Il ne sert
plus personne : il est son propre but, le représentant,
de sa perfection propre, et de l’humanité grecque
divinisée en lui.

En peuple libre, soutenu par un sentiment natio-
nal, pouvait seul comprendre — et créer (1) — de tels
ouvrages.

Mais bien des influences entrèrent en action lors-
qu’ils virent le jour.

(1) L’observation faite dans le texte, que la progression de l'effet
jusqu’à l’image de la divinité subit une interruption, a vraisembla-
blement conduit à l’opinion (qui aujourd’hui est devenue un des
lieux communs de l’esthétique générale) que l’architecture des
Grecs était.essentiellement extérieure. Ici il est bon de s’entendre.
Pour moi, il me semble que l’on peut tout aussi justement ou tout
aussi injustement la qualifier d’essentiellement intérieure. Le péri-
bolus asiatique y forme une idée fondamentale qui revient jusqu’à
trois ou quatre fois, et qui comporte la notion d’un espace fermé
au monde extérieur et qui renferme quelque chose de sacré, d’inté-
rieur. Il n’y manque pas non plus l’entrée magnifique qui, aussi
bien dans les églises gothiques qu’aux temples égyptiens, indique
avec tant d’expression la partie intérieure. La gradation de l’effet
d’art jusqu’à l’image du Dieu est enfin une indication ininterrom-
pue vers l’intérieur. Tout cela est de l’architecture intérieure, c’est-
à-dire de l’architecture de cour, jusqu’à l’extérieur môme du temple

BULLETINS DE L’ART POUR TOUS. — N° 47.
 
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