DOI issue:
No 59 (Novembre 1890)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.16828#0022
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS
N° 59
«Je liens — dit l'auteur dans sa préface — à me large synthèse l'histoire, l'esthétique et la cri- j La première partie de l'ouvrage est donc con-
jListîfier, ne fût-ce que vis-à-vis de moi-même, tique de « cette triomphante expansiondu vieux J sacrée à l'Architecture et surtout à l'importante
de l'usage que j'ai fait, pour le titre de cet ou- génie gaulois, couronnant sa longue, âpre et question des origines.
vrage, d'un vocable que je suis le premier à patiente évolution à travers le haut Moyen-Age Dans la seconde partie, l'auteur embrasse ses
trouver défectueux, celui d'Art Gothique. Je dérivés immédiats et les diverses manifestations
condamne, comme tous les amis sincères de artistiques du décor et du mobilier pendant
notre art national, l'impropriété et l'injustice de jdBZr. -**"'' l'époque qui s'étend en France de l'aurore du
cette dénomination. Elle est vide de sens, elle 'jap^*P'""-?'-xne siècle au déclin du xve. La Peinture décora-
offense la raison, et cependant son emploi se ... -^Çl.''. ÏÏm,. l|k tive, le Portrait, le Vitrail, les Pierres tombales,,
trouve si fortement entré dans l'usage, qu'aucune ffcj&W*jL % -^^É l'Enluminure des manuscrits, la Tapisserie, sont
autre, môme celle d'Art Ogival, ne pourrait être 'r '-Jm:: X\*£l étudiés dans celle seconde partie avec une
aussi bien comprise du public cl ne saurait, par ■HHj^HHV||^JH| grande ampleur et une rare sagacilé, de façon à
conséquent, prévaloir pour un titre de livre. Le J ' 'il. '^T* \ ji faire connaître et aimer une forme d'art qui
mol ., gothique ». venu de l'Italie et issu de - ïlÊfc^ Wk^lÊ répond plus qu'aucune nuire à nos tendances
l'ignorance des temps où tout ce qui n'était pas W|Nw Umm- actuelles vers le rationalisme et la vérité,
à l'antique était qualifié de barbare, n'a heureu- j Î*!X> r Enfin, un chapitre complémentaire présente
« un bref résumé de l'expansion de l'Art Gothique
à l'étranger et de sa marche à travers l'Europe».
Chef de saint Dumine, à l'église de Gimel.
par une subite et irrésistible conquête du monde
chrétien. »
Il n'est pas besoin d'ajouter que « par Art
Gothique » l'auteur entend « surtout l'Architec-
ture Gothique et. les arts qui en dépendent
directement : Sculpture et Peinture. Chez tous
les peuples qui ont créé une forme d'art origi-
nale, expression naturelle, logique, des besoins
matériels ou religieux, du milieu, des mœurs et
du climat, comme les Égyptiens, comme les
Grecs, comme les Romains, comme les Byzan-
tins, comme les Japonais, comme les Arabes,
comme les Français du Moyen-Age, chez tous
ces peuples, l'architecture est la force initiale,
dominante, qui engendre tous les dérivés, dont
l'ensemble eonstilue ce que nous appelons les
Cadran solaire. — Figure du Clocher-Vieux de Chartres.
(Seconde moitié du Xa* siècle).
sèment plus aujourd'hui la signification mépri-
Gargouille de la cathédrale de Nevers.
De leur côté, les éditeurs ont apporté à l'exé-
cution matérielle du volume les ressources des
procédés les plus perfectionnés, une expérience
et des soins cjue le public a reconnu plus d'une
fois, en faisant à leurs belles éditions d'art un
accueil exceptionnellement empresse.
Le volume, de format grand in-4° colombier,
compte 488 pages. L'illustralion, tenue cons-
tamment dans une union intime avec le texte, se
compose de 284 gravures dans le texte et de
28 planches hors texte.
santé qu'on lui attribuait au xvne siècle, au xvine " \ \r Les illustrations dans le texte ont été exécu-
ei jusqu'au milieu du xixe. Conservons-le donc, ^S^Êm Jw^m^}' tées d'après les beaux dessins de M. Bouclier,
jusqu'au jour lointain, s'il vient jamais, où nous ^>> ( J^jjm 'î qui a su triompher des difficultés de sa tâche
pourrons dire bien haut et tout court YArt fran- \^f^ j avec une véritable entente du pittoresque, du
çais, le « style français », comme on disait par- style et de l'effet. Les 28 planches hors texte
tout au Moyen-Age, pour qualifier une forme ! Pleurant. — Tombeau de Philippe le Hardi (musée de Dijon). comprennent : 4 Eaux-fortes par MM. Gaujean,
d'art, qui, ainsi que j'espère le démontrer, est H. Guérard et P. Laurent; 6 Aquarelles typo-
radicalement et uniquement française, dans son arts décoratifs et les arts du mobilier. Pendant graphiques par MM. Hugard et Magne; 2 Chro-
essence, dans ses origines et dans ses dévelop- la période gothique, plus encore que pendant molilhographies, dont une reproduit la célèbre
pements. » toute autre, l'architecture est l'agent essentiel coupe en or émaillé de M. le baron Pichon;
Et avec une force, une érudition et une élo- d'innovation et de diffusion; c'est elle qui déter- 12 Héliogravures, dont 4 tirées en couleurs, et
quence que lui donnent la puissance de sa con- j mine les principes, donne naissance aux formes, 4 Photogravures typographiques,
viction et l'amour du passionnant sujet qu'il a fixe les styles où doivent se mouvoir les artisans Comme on le voit, par ce court exposé, le
longuement étudié, l'auteur nous peint, dans un de la pierre, du bois, de l'ivoire, du métal et des splendide volume de M. Louis Gonse n'est pas
tableau d'ensemble, la plénitude, la logique et matières textiles, tous les verriers, les peintres, seulement une oeuvre de revendication patrio-
l'originalilé de cet art, pendant toute la période les enlumineurs, les sculpteurs, les émailleurs, tique, c'est encore une œuvre savante de vulga-
dite gothique, c'est-à-dire du commencement du les ciseleurs, les armuriers, les orfèvres, les risation, un véritable monument élevé à la gloire
xue siècle à la fin du xve. Il embrasse dans une ( brodeurs, les tisseurs, etc. » | de notre archéologie nationale. L. R.
N° 59
«Je liens — dit l'auteur dans sa préface — à me large synthèse l'histoire, l'esthétique et la cri- j La première partie de l'ouvrage est donc con-
jListîfier, ne fût-ce que vis-à-vis de moi-même, tique de « cette triomphante expansiondu vieux J sacrée à l'Architecture et surtout à l'importante
de l'usage que j'ai fait, pour le titre de cet ou- génie gaulois, couronnant sa longue, âpre et question des origines.
vrage, d'un vocable que je suis le premier à patiente évolution à travers le haut Moyen-Age Dans la seconde partie, l'auteur embrasse ses
trouver défectueux, celui d'Art Gothique. Je dérivés immédiats et les diverses manifestations
condamne, comme tous les amis sincères de artistiques du décor et du mobilier pendant
notre art national, l'impropriété et l'injustice de jdBZr. -**"'' l'époque qui s'étend en France de l'aurore du
cette dénomination. Elle est vide de sens, elle 'jap^*P'""-?'-xne siècle au déclin du xve. La Peinture décora-
offense la raison, et cependant son emploi se ... -^Çl.''. ÏÏm,. l|k tive, le Portrait, le Vitrail, les Pierres tombales,,
trouve si fortement entré dans l'usage, qu'aucune ffcj&W*jL % -^^É l'Enluminure des manuscrits, la Tapisserie, sont
autre, môme celle d'Art Ogival, ne pourrait être 'r '-Jm:: X\*£l étudiés dans celle seconde partie avec une
aussi bien comprise du public cl ne saurait, par ■HHj^HHV||^JH| grande ampleur et une rare sagacilé, de façon à
conséquent, prévaloir pour un titre de livre. Le J ' 'il. '^T* \ ji faire connaître et aimer une forme d'art qui
mol ., gothique ». venu de l'Italie et issu de - ïlÊfc^ Wk^lÊ répond plus qu'aucune nuire à nos tendances
l'ignorance des temps où tout ce qui n'était pas W|Nw Umm- actuelles vers le rationalisme et la vérité,
à l'antique était qualifié de barbare, n'a heureu- j Î*!X> r Enfin, un chapitre complémentaire présente
« un bref résumé de l'expansion de l'Art Gothique
à l'étranger et de sa marche à travers l'Europe».
Chef de saint Dumine, à l'église de Gimel.
par une subite et irrésistible conquête du monde
chrétien. »
Il n'est pas besoin d'ajouter que « par Art
Gothique » l'auteur entend « surtout l'Architec-
ture Gothique et. les arts qui en dépendent
directement : Sculpture et Peinture. Chez tous
les peuples qui ont créé une forme d'art origi-
nale, expression naturelle, logique, des besoins
matériels ou religieux, du milieu, des mœurs et
du climat, comme les Égyptiens, comme les
Grecs, comme les Romains, comme les Byzan-
tins, comme les Japonais, comme les Arabes,
comme les Français du Moyen-Age, chez tous
ces peuples, l'architecture est la force initiale,
dominante, qui engendre tous les dérivés, dont
l'ensemble eonstilue ce que nous appelons les
Cadran solaire. — Figure du Clocher-Vieux de Chartres.
(Seconde moitié du Xa* siècle).
sèment plus aujourd'hui la signification mépri-
Gargouille de la cathédrale de Nevers.
De leur côté, les éditeurs ont apporté à l'exé-
cution matérielle du volume les ressources des
procédés les plus perfectionnés, une expérience
et des soins cjue le public a reconnu plus d'une
fois, en faisant à leurs belles éditions d'art un
accueil exceptionnellement empresse.
Le volume, de format grand in-4° colombier,
compte 488 pages. L'illustralion, tenue cons-
tamment dans une union intime avec le texte, se
compose de 284 gravures dans le texte et de
28 planches hors texte.
santé qu'on lui attribuait au xvne siècle, au xvine " \ \r Les illustrations dans le texte ont été exécu-
ei jusqu'au milieu du xixe. Conservons-le donc, ^S^Êm Jw^m^}' tées d'après les beaux dessins de M. Bouclier,
jusqu'au jour lointain, s'il vient jamais, où nous ^>> ( J^jjm 'î qui a su triompher des difficultés de sa tâche
pourrons dire bien haut et tout court YArt fran- \^f^ j avec une véritable entente du pittoresque, du
çais, le « style français », comme on disait par- style et de l'effet. Les 28 planches hors texte
tout au Moyen-Age, pour qualifier une forme ! Pleurant. — Tombeau de Philippe le Hardi (musée de Dijon). comprennent : 4 Eaux-fortes par MM. Gaujean,
d'art, qui, ainsi que j'espère le démontrer, est H. Guérard et P. Laurent; 6 Aquarelles typo-
radicalement et uniquement française, dans son arts décoratifs et les arts du mobilier. Pendant graphiques par MM. Hugard et Magne; 2 Chro-
essence, dans ses origines et dans ses dévelop- la période gothique, plus encore que pendant molilhographies, dont une reproduit la célèbre
pements. » toute autre, l'architecture est l'agent essentiel coupe en or émaillé de M. le baron Pichon;
Et avec une force, une érudition et une élo- d'innovation et de diffusion; c'est elle qui déter- 12 Héliogravures, dont 4 tirées en couleurs, et
quence que lui donnent la puissance de sa con- j mine les principes, donne naissance aux formes, 4 Photogravures typographiques,
viction et l'amour du passionnant sujet qu'il a fixe les styles où doivent se mouvoir les artisans Comme on le voit, par ce court exposé, le
longuement étudié, l'auteur nous peint, dans un de la pierre, du bois, de l'ivoire, du métal et des splendide volume de M. Louis Gonse n'est pas
tableau d'ensemble, la plénitude, la logique et matières textiles, tous les verriers, les peintres, seulement une oeuvre de revendication patrio-
l'originalilé de cet art, pendant toute la période les enlumineurs, les sculpteurs, les émailleurs, tique, c'est encore une œuvre savante de vulga-
dite gothique, c'est-à-dire du commencement du les ciseleurs, les armuriers, les orfèvres, les risation, un véritable monument élevé à la gloire
xue siècle à la fin du xve. Il embrasse dans une ( brodeurs, les tisseurs, etc. » | de notre archéologie nationale. L. R.