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L'ART-POUR • TOUS

Encyclopédie de z 'artindustriel et décora tîf

•parais s a rit toxis les Trvots
Reiber 1 C. Sauvageot I P. Gélis-Didot

Fondateur j Directeur Directeur

iS86-go\ 1865-85 i8gi

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raine des Imprimeries réunies

Arvcicnao.Maison .Moral

Le Salon et l'Art industriel

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<^V__^7 2, nie Mignon, 2 v-^^*5

30e Année <±é=__==_—^ Janvier 1891

bulletin de JANVIER 1891 J qu'elle est servie par une indépendance, une \ où se marque sa trace. Plus d'exclusions, plus

j élévation de vues absolues, lit peut-être l'heure de hiérarchies, plus de protestations indignées

vienclra-t-elle de dire quel fut dans ce sens notre contre l'union intime de l'utile et du beau! Un

effort avec Câsïagnary, lequel souhaitait, aux meuble, un bijou où le tempérament d'un maître

termes mômes de son discours d'entrée en s'est donné librement carrière, l'emporte mille

fonctions, « travailler à la prospérité des indus- fois sur la statue ou le tableau exécuté, sans

tries françaises par le raffermissement du goût instinct ni vocation, à l'aide de recettes apprl-

nalional ». ses... »

Aujourd'hui voici que dans une letlre publiée Rien n'aurait pu, avec une aussi convaincante
en tête du plus récent numéro de la Revue des évidence que cette citation, affirmer de "quels
arts décoratifs, M. Gagneau, président de la vœux ardents nous appelons le succès de la
Chambre syndicale des fabricants de bronze, réforme projetée par M. Gagneau, — sous la
proteste contre l'ostracisme dont sont frappés condition toutefois qu'un jury très sévère prè-
les décorateurs, contre leur situation d'infériorité side à l'admission et que le principe soit reconnu
vis-à-vis des peintres, des sculpteurs, des archi- de ne recevoir que des ouvrages trahissant un
teCtes auxquels sont réservés sans partage j effort nouveau, présentant un caractère origi-
l'intérét, la considération, la publicité, les encou- nal. Si un tel programme était adopté, les rc-
ragements officiels ou privés. Il estime que sultats les plus précieux seraient à attendre
puisque les préjugés s'évanouissent, c'est le mo-
ment de rendre justice aux artistes jusqu'ici
sacrifiés. La réclamation de M. Gagneau est
appuyée sur les meilleures raisons. 11 établit

Il faut suivre avec une sympathie heureuse et
confiante le surcroît d'attention dont les arts
industriels se trouvent depuis quelque temps
l'objet de la part des écrivains et des penseurs
vraiment intéressés à la grandeur du pays.
L'espoir vient que la lumière finira par se ré-
pandre et que la vanité des catégories arbitraires
prônées par la philosophie cousinienne s'impo-
sera sans retour à une génération avide de libé-
ralisme, d'équité et de progrès. A ce résultat la
critique n'est pas demeurée étrangère et jamais,
semble-t-il, l'importance du rôle économique et
social de l'art n'était apparue avant que M. Ed.
Avnard se fût soucié d'établir « que l'art et le
travail sont inséparables et que si le travail est
la source de la richesse, l'art ne cesse de l'ali-
menter ». Vers l'instant même de l'énonciation
de ces salutaires vérités, notre érudit confrère,
M. Henry Havard, élevait à la décoration, à l'a-
meublement, le monument grandiose où se
trouvent accumulés les trésors de recherches
d'une existence entière et terminait son Dic-
tionnaire, vaste et précieux répertoire, nourri
d'exemples bien faits pour inquiéter sur l'avenir
en rappelant la gloire du passé.

En dehors même des publications savantes,
plus nombreuses et plus mûries que jamais, on
voit les romanciers associer le cadre à l'action
et se complaire,—comme M. Hennique, dans Un
Caractère, — à des descriptions amoureusement
ciselées du milieu mobilier, puis des écrivains à
l'esprit libre, au jugement compréhensif, à
l'instinct esthétique sans cesse en éveil, se pren-
dre, à l'exemple des Concourt et de Burty, d'un
goût infini pour ces études sur l'art intime et en
augmenter l'attrait par la qualité de l'expression
littéraire et l'imprévu suggestif des aperçus phi-
losophiques — tel J.-K. Huysmàns, tels Edmond
Bonnaffé, Gustave Geffroy, Victor Champier,
Félicien Champsaur, Arsène Alexandre, Raoul
Sertat. D'autre part, quelle nation pourrait offrir,
°ressée avec une pleine conscience des né-
cessités de l'heure présente et un zèle averti,
une enquête pareille à celle poursuivie et
ITlenèe à bien par M. Marius Vachon, au cours

d'une innovation en apparence peu importante;
outre qu'elle provoquerait chez 'les générations
à venir l'ambition de s'adonner 'à l'art indus-
triel, elle mettrait le décorateur, l'ornemaniste,

qu'à l'obscurité dans laquelle on laisse les l'ouvrier, le créateur d'art en communication di-

produils de l'industrie, sont imputables le recte, constante avec le public ; elle lui rendrait

manque de créateurs et partant la rareté des le courage, l'ardeur au travail, en même temps

œuvres durables ; tout à l'opposé, le concours, qu'elle lui imposerait l'obligation de se reriou-

l'exposition lui paraissent un moyen infaillible vêler. On arriveraitde la sorte à une exploitation
pour suggérer à l'amateur l'appétit du nouveau, j par l'industrie de ces qualités de goût et Jde

à l'artisan la défiance des redites fatales à la mesure que tant possèdent nativement (par

vitalité du goût. Et M.Gagneau conclut en récla- action climalérique ou par tradition) et que la

mant pour Fart industriel une part dans les libé- plupart laissent s'égarer ou se perdre; on aider

ralités de l'Etat et une place dans les Salons rail, au progrès, au développement de l'industrie,

annuels. C'est, pour notre honneur et notre joie, et à cette extension de l'influence artistique

reprise avec la compétence d'un artiste tenu française à laquelle correspond l'augmentation

pour le premier par sa corporation et versé de nos exportations, c'est-à-dire de la richesse

comme pas un dans la connaissance pratique de publique de la France,
la question, c'est reprise l'opinion par nous dès

longtemps émise et ainsi formulée dans un Roger Marx.
Salon du Voltaire : « L'observateur n'attend
pas de renseignements complets, valables,
d'une réunion d'où se trouvent exclus les tra-
vailleurs sans nombre qu'une appellation dédai-

gneusequatided'ouvriers d'art industriel. Comme SOClété cl 6 S À Pt IS L G S fr3 fi C 3 j S

s'ils ne s'étaient pas placés au rang des créateurs
en donnant la vie et la forme à la matière I
Comme s'ils ne méritaient pas le titre d'artistes

et les mêmes applaudissements que la mode Renouvellement du comité des 90.

s'est accoutumée à réserver, en dépit de toute

équité, aux exposants du Palais de l'Industrie ! La Société des artistes français du Palais de

rT 0 , - . .„ ... i ■ • l'Industrie a procédé au renouvellement de son
« Un Salon signiticatil sera celui qui montrera

,, .... i, a . • t- comité, dit comité des 90.

I etlorl esthétique d une année, sans restriction ~ ;

„ . . iii i On sait que ce comité se compose de quatre

d aucune sorte, qui assemblera les travaux de ,. J .•',.. ,

, . , ,,. . , sections. La section de peinture comprend

tous les novateurs en vue d établir le develop- ! „ , ,

do ,.;„ i ■ • m . . i , i • ■ ,• i n 'ou membres; celle de sculpture, 20 membres;

U(- cinq années de mission en Allemagne, Au- peinent logique et un du génie national. Il ne , .*<„,. , ' , '

ti.;,,u„ L . „i- r, .-c, „„ • . , . . la section d architecture, 10 m

"<-ne-Hongrie, Belgique, Hollande, Suisse, suifiL pas que 1 Union centrale des arts décora- -

It-itir. r> ■ ta i ou ivt . ni i ■ i -in tion de gravure, 10 membres.

'n|c\ Russie, Danemark, Suéde, Norvège, tifs permette de rencontrer a de rares inter\ailes , . , . ,

Angleterre—enquête écrite sous la forme de les ouvriers de l'industrie, nous souhaitons

su''«tantiels et probants rapports adressés au

•Sinistre des beaux-arts. Dans l'administration

^érne, des hommes se sont, rencontrés — M.Eu-

|^n® Guillaume, M. Louvrier de Lajolais,

Çrost — pour se vouer avec passion à la mômes honneurs, la même gloire ou le même E. Luminais ; .1.-1. Henrier; H. Ilarpignies;

Vmgarisation de l'enseignement artistique, et le engouement. Puisque l'art est l'expression adé- A. Vollon; Bouguereau, de l'Institut; Guillemet;

Prix de leur initiative, toujours en quête de voies quate des sociétés, ce serait risquer de le mal j Humbert; C. Bernier; Raph. Collin ; Détaille;

. suivre inédites et certaines, se double de ce J connaître que de manquer de l'étudier partout \ F.-L. Français, de l'Institut ; G. Férriêr; Bus.son :

la section d'architecture, 10 membres, et la sec-
on de gravure, 10 membres.
Le scrutin a donné les résultats suivants :

suivre chaque printemps l'évolution de leur j Section de peinture. — MM. Bonnat (de Tin-
taient ; nous voulons que leurs œuvres dernières stitut); Tony Robert-Fleury ; .Iules Lefebvre;
figurent à côté de celles des peintres, des Benjamin Constant; J.-P. Laurens; F. Cormon;
sculpteurs et nous revendiquons pour elles les Pelouse; J. Breton, de l'Institut; A. Maignan;

bulletins de l'art pour tous. — n« ot.
 
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