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Bulletin de l' art pour tous — 1891

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No 62 (Février 1891)
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https://doi.org/10.11588/diglit.22588#0006
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BULLETTN DE L'ART POUR TOUS N° 62

Tomaso Missaglia (mort en 1469) et son fils An-
tonio Missaglia (mort en 1492). Leur forge existe
encore aujourd'hui à Milan, et les ornements

Fig. 159.

Épée des premières années du xvi« siècle ; travail vénéto-moresque
(Collection Ressmann).

<|ui décorent les murailles de la cour sont les
mêmes que leurs marques, comme Fa signalé
récemment le major Angelico Angelucci dans son
remarquable travail sur le Musée de Turin. Le
colonel Robert, directeur de notre Musée d'Ar-

Fig. 105.

Armure de parement (fin du xvi« siècle). (Musée d'Artillerie.)

tillerie, me racontait dernièrement avec quelle
émotion — nous pouvons dire religieuse — il a
vu, l'été dernier, cette maison où l'on forgeait
encore le fer et dont l'architecture parait anté-
rieure au xive siècle.

En Allemagne, c'étaient encore les plattners
ou batteurs de plattes d'Augsbourg, de Nurem-

Fig. 100.

Dague à oreilles, fin du xv° ou commencement du xvi° siècle;
travail vénéto-moresque (Musée de Cluny).

berg, les fabricants d'épées de Solingen : nous
en montrons ici quelques marques.

Qu'on se donne la peine de regarder ces ma-
gnifiques épées dont viennent de s'enrichir nos

! Musées, les glaives de la collection Edouard de
I Beaumont, l'épée de Pescaire, cette magnifique
sandedei du marquis de Mantoue acquise derniè-
rement par le Musée du Louvre, ces superbes
armes du Musée d'Artillerie. On demeure ébloui
devant ces trésors d'art où la ciselure très sobre,
la dorure, la gravure, viennent habiller les
formes heureuses données par la forge. Toutes

Fig. 161.

Sandedei (fin du xv« siècle); travail vénitien (Musée d'Artillerie).

ces épées, d'allures très simples, mais d'un tra-
vail absolument parfait, se recommandent par
l'élégance suprême, l'équilibre de leur masse,
l'heureux parti des proportions. Certes, à tra-
vers les âges, l'épée du xve siècle reste comme

Fig. 160.

Épée dite de Roabdil. Glaive hispano-moresque dit : alfange
(xv° siècle). (Cabinet des Médailles.)

la formule définitive de l'épée elle-même. Elle
peut s'alléger, s'affiner, se compliquer comme
gardes et comme travail à partir du xvie siècle ;
au xve siècle, elle a atteint son summum dans
l'esthétique et ne peut plus que déchoir. La fin
de la Renaissance a amené la décadence de
l'épée comme elle a diminué l'homme de guerre
en créant les subtilités de l'escrime que le
xvie siècle, quoi qu'on en dise, a su connaître et

\ mener à leur perfection.

Aussi, à la belle époque, les plus grands
artistes n'ont point, dédaigné de composer et de
ciseler des gardes et des poignées de glaives,
comme celle de cette large épée du Musée de

j Turin qui porte sur sa bague inférieure de fusée
le nom immortel de Donatello. Le grand artiste
qui fit la statue de saint Georges pour la corpo-
ration des armuriers de Florence ne crut point
s'abaisser en signant une poignée d'épéc, en en
modelant sans doute le pommeau dont la cire

I perdue a gardé l'empreinte de sa main.

Comme je l'ai dit dernièrement dans une autre
revue artistique, « certes ces glaives et ces épées
du Musée de Cluny, du Musée du Louvre, ne
sont point tourmentés de lignes; leurs simples
gardes en croix, leurs pommeaux en disque,
nous ramènent aux formes primitives. Et cepen-
dant, que d'élégance, de distinction, dans le
parti pris général. Il semble s'échapper de ces
armes souveraines — au moins pour ceux qui
aiment les arts — une atmosphère de grandeur
et de force qui les enveloppe et vous laisse
quelque chose de ces époques où le sentiment
artistique s'étendait sur toutes choses et péné-
trait les plus fortes œuvres, comme les plus
humbles objets, de sa puissance et de sa sin-
cérité. »

G.-R. Maurice Maindron.

Beaux-Arts

Exposition de la Société des Amants
de la Nature. — Dimanche 21 février, [s'est
ouverte, 8, rue de Furstemberg, l'intéressante
Exposition de la Société des Amants de la Na-
ture. Composée uniquement d'aquarellistes,
cette Société, qui ne compte qu'une vingtaine de
membres se recrutantavec sévérité, n'admet que
des artistes d'un réel talent.

Presque toutes les œuvres seraient à citer. La
place nécessaire à une revue sérieuse nous fai-

! sant défaut, notons au hasard : de M. Gautier,
le Président de la Société, la Ferme de la
Brianderie, une étude très serrée d'arbres et de
terrains; de M. Leteurtre, la Seine à Argen-

\ tenil; Marine, effet du soir ; Eglise de Mareil-
Marly; Sannois, route d'Argenteuil à Mont-
Lygnon; de M. Daivoille, Jardin du Luxembourg;
les œuvres de MM. Mayeux, Ratouin, celles d'un
charme si étrange 'de M. Robert de Massy, etc.

-O-

École nationale des Arts décoratifs. —

M. Corbel, sculpteur-ornemaniste, est nommé
professeur de sculpture à l'École nationale des
Arts décoratifs, en remplacement de M. Charles
Gauthier, décédé.

-0-

La Société nationale des Beaux-Arts

(Salon du Champ de Mars), réunie en assem-
blée générale à l'hôtel Continental, a ratifié
l'élection à la présidence de M. Puvis de Cha-
vannes, que la délégation de la Société avait
déjà nommé à l'unanimité.

M. Puvis de Chavannes a rendu hommage,
en quelques paroles, aux services rendus à la
Société par M. Meissonier, son illustre prédé-
cesseur.

MM. Billotte et Dubuffe, secrétaires, ont en-
suite donné lecture du rapport financier.

L'assemblée a choisi pour vice-présidents
MM. Carolus Duran, Dalou et Bracquemont.

M. Puvis de Chavannes a communiqué à ses
collègues une note de M. Alphand l'informant
que le palais du Champ de Mars tout entier
était mis à la disposition de la Société pour son
Exposition de 1891.

Dans une réunion qui a eu lieu à la suite de
l'assemblée générale, le comité a décidé d'ou-
vrir son Exposition le 15 mai, au Champ de
Mars. Le comité s'est occupé en même temps
de l'aménagement de cette Exposition.

Il y aura, cette année, une quatrième galerie
de peinture qui remplacera les anciennes petites
salles dans lesquelles le placement des œuvres
avait été reconnu défectueux.

La grande nef centrale, transformée en jar-
din, sera mise à la disposition des sculpteurs.

De môme que l'an dernier le nombre des
; œuvres que chaque sociétaire a le droit d'exposer
n'est pas limité.

L'Exposition sera ouverte tous les jours de
huit heures du matin à six heures du soir, du
15 mai au 1er juillet.

Le droit d'entrée est fixé à 2 francs le matin
et à 1 franc l'après-midi. Les dimanches, le droit
d'entrée sera de 50 centimes à partir de midi.

Des cartes d'abonnement seront délivrées au
prix de 30 francs.

—O—

Décoration du Panthéon. — Par arrêté
du Ministre de l'Instruction publique et des
Beaux-Arts, M. Mercié est chargé d'exécuter le
monument qui doit être élevé dans le Panthéon
à la mémoire des généraux de la Révolution, et
M. Chapu, celui qui doit rappeler les orateurs
et publicistes de la Restauration.

D'aXitre part, le Ministre a chargé M. Puvis de
Chavannes d'exécuter les cartons de deux tapis-
series des Gobelins représentant la jeunesse de
Jeanne d'Arc à Domremy.
 
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