L'ART-POUR • TOUS
Encyclopédiefflvirtindustriel etdécoratif
f
>arai-5saïit tous les mois
Emile Reiber
Directeur - Fondateur
1861-64 1886-go
G. Sauvageot I p. Gélis-Didot
Directeur
1865-85 )
Librairies-Imprimeries réunies
Jlltannuel: 24Jr ^tt|fl|||l|lil|lllHI|||l|||||l|lllL. Artctana* Maison Mo,,L
m^^^^;l^^(^^^4.i.wiil^^^Mv ç\ paris MffHI^^
2, rue Mignon, 2
30e Année ^---=^ Novembre 1891
Directeur
bulletin de novembre 1891 [. des chefs-d'œuvre, tels que le Casque d'or ou J l'Epopée et des pièces de M. Rivière anté-
les Oies de Javotte, il s'est servi, pour obtenir Heures à cette dernière œuvre. Leurs ombres
les effets désirés, des procédés employés déjà étaient assurément de véritables compositions,
par M. Rivière, sans tenter d'apporter un per- puisqu'elles possédaient la perspective linéaire ;
fectionnement à ces procédés. J'en dirai autant j mais c'étaient des compositions d'une exécution
de MM. Robida, Willette, Sortira, Fau et Morin.
Quant à M. Caran d'Ache, il n'a donné à ma
connaissance que des ombres en noir plein sur
Un Art vraiment moderne
Le théâtre du Chat noir a donné, le 12 no- blanc et fut amené à dessiner l'Epopée, qui lui
vembre, un spectacle nouveau composé de trois valut un si légitime succès, par l'idée, propre
pièces: Une Affaire d'honneur; le Carnaval deVe- à M. Rivière et mise en pratique déjà par lui
nise et Ailleurs. dans plusieurs scènes, d'introduire la perspective
Il est superflu et presque banal actuellement | dans les ombres en noir,
de faire l'éloge des artistes de ce théâtre, qui y J'ai donc raison de dire qu'à M. Rivière seul
disent leurs vers, jouent ou chantent leur mu-
sique ou bien font défiler leurs décors ; mais il
est toujours d'un haut intérêt de les étudier,
puisqu'ils progressent toujours.
sont dus tous les progrès accomplis dans les
ombres depuis que le Chat noir a inauguré ce
jenre de spectacle. Seul il les a conçus ; seul il
en a toujours trouvé l'application pratique ; et
Dès la fondation du Chat noir par M. Rodolphe cela souvent après de longs tâtonnements sans
Salis, dès l'ouverture de ses soirées théâtrales, doute décourageants pour des artistes d'une
bien modestes à l'origine, l'art s'y distingua par persévérance moins bien trempée et d'une
des tendances qui sont devenues aujourd'hui des moindre variété de talents. En effet la sou-
affirmations. Ces tendances présentaient et pré- plesse etla variété sontdeux qualités maîtresses
sentent encore les caractères suivants : indé- apportées par lui non seulement dans ses com-
pendance, franchise, originalité ; c'est-à-dire mé- positions, mais dans leurs procédés d'exécution,
pris de la pose et de la contrainte des formules U les a manifestées, en dehors de ses magi-
toutes faites et des églises fermées. Ces carac-
tères peuvent se résumer en un mot : jeunesse.
Et ils étaient jeunes en effet ces artistes, très
jeunes même pour la plupart; et, en prenant
des années, ils sont devenus plus grands, mais
sont restés aussi jeunes.
Pour citer les décorateurs, je nommerai
MM. Henri Rivière, Caran d'Ache, Adolphe Wi
ques décors, dans des eaux-fortes puissantes,
dans des pastels lumineux, remplis d'un senti-
ment décoratif intense et de la poésie simple et
vraie de la nature.
M. Rivière se fait aider dans l'exécution des
trucs qui donnent la vérité et la vie à ses décou-
pages par M. Henri Jouard, artiste aussi délicat,
aussi habile, aussi consciencieux que modeste.
Ici le, Henri Sortira, Fernand Fau, Louis Mo- M. Jouard a su trouver, dans sa profonde amitié
rin, elc. A ceux-ci se joignirent parfois des pour celui dont il est le collaborateur ignoré
camarades plus âgés et déjà célèbres comme
peintres ou caricaturistes, tels, par exemple,
que MM. Henri Pille, Robida, etc., qui eux aussi
apportèrent au Chat noir de merveilleux ou
désopilants décors.
Les poètes et les musiciens s'y sont fait en
l'oubli de sa personnalité, chose grande, noble
et rare au point de mériter qu'on la cite.
Ai-je besoin de dire que M. Rivière est très
jeune ? Il me semble que la manière dont il sent
et dont il rend ses sensations le prouve sura-
bondamment. Il avait tout au plus vingt-trois
on
a
résolument à cette œuvre colossale, et à chaque
pas il vit se dresser devant lui des difficultés
nouvelles qu'il fallait abattre comme les têtes de
l'hydre. Il fit, ainsi qu'il me l'a dit souvent, des
écoles nombreuses ; mais il ne désespéra ja-
Armand Masson, Maurice Donnay, Maurice mais d'arriver au port, même au milieu des
Vaucaire et Durocher pour les poètes. écueils les plus inattendus. Il se livra, pour illus-
Si j'en oublie, qu'ils me le pardonnent! En trer l'œuvre de Flaubert, à un véritable travail de
effet mon intention est simplement d'étudier les bénédictin, déploya une patience et une ténacité
progrès accomplis dans les tableaux en ombres de Peau-Rouge, cherchant dans les monuments
colorées, formant, accompagnés ou non de vers j plastiques de tous les peuples et de tous les
tendre en trop grand nombre pour que je ans lorsqu'il osa mettre en ombres la Tentati
tente d'en donner même approximativement la j de saint Antoine de Gustave Flaubert. Il s'attaqu
liste; je me contenterai de nommer ceux que
l'on y entend aujourd'hui Ce sont : MM. Charles
de Sivry, Jules Jouy, Paul Delmet, Jacques
Ferny et Trimouillat pour les musiciens ou
chansonniers, et MM. Goudeau, Jean Rameau,
bien primitive, puisque personnages et paysages
se détachaient perpétuellement en plein noir
sur un fond perpétuellement blanc. Or les qua-
rante tableaux de la Tentation apparurent aux
yeux émerveillés des spectateurs, comme une
lumineuse suite de vitraux colorés dans des
gammes aussi intenses que les verrières du xme
au xve siècle. Les chairs, les étoffes, les ar-
mures, les joyaux, e* aussi les terrains, les eaux,
les arbres et les ciels présentaient ces colora-
lions de la nature simplifiées par l'œil'qui voit
décorativement, dont usaient les maîtres du
moyen âge pour tamiser la lumière dans les
cathédrales. Je n'énumérerai point les moyens
employés par M. Rivière pour arriver à ce résul-
tat, parce que je serais obligé de sortir des
limites d'un article de Revue. Tout procédé lui
paraissait bon, du moment que ce procédé l'ai-
dait à atteindre le but proposé, à obtenir l'effet
voulu. Toutes les matières diaphanes se sont
donné, je crois, rendez-vous pour décorer la
Tentation, derrière les découpages métalliques
ajourés dont les pleins jouaient le rôle des
plombs dans les verrières. La polychromie était
donc le grand progrès accompli dans cette œuvre;
la lumière ne variait guère que d'intensité.
La pièce fut publiée alors sous la direction
de l'auteur. Pour obtenir la polychromie des
planches, on employa le coloriage au patron,
procédé éminemment rudimentaire. Je signale
néanmoins l'existence de ce volume, parce que
c'est le seul moyen à la disposition des per-
sonnes qui, n'ayant point assisté aux représenta-
tions de la Tentation, désirent se faire quelque
idée de ce spectacle.
L'année suivante, M. Rivière donna la Marche
à l'Etoile et varia sa manière.
Faisant en apparence un pas en arrière, il
dessina ses personnages en silhouettes pleines,
sauf dans les tableaux de l'Adoration, du Gol-
gotha et de Y Apothéose. Ces trois décors of-
fraient des polychromies analogues à celles de
» la Tentation, bien qu'employées plus discrète-
ment. Dans les autres, personnages et animaux
se détachaient en noir sur un fond bleuâtre. La
polyphotic commença dans cette pièce à accom-
pagner la polychromie ; mais les procédés en
\ étaient encore primitifs. L'effet désiré fut ob-
, tenu; il était simplement grand, comme il con-
venait à la grandeur simple du sujet.
cl de musique, les pièces de résistance des temps les documents nécessaires. 11 eut lieu
spectacles du Chat noir. d'ailleurs d'être satisfait du résultat de ses ef-
Étudierces progrès, c'est décrire l'œuvre dé- forts; il obtint un succès éclatant et, ce qui l'in-
corative de M. Henri Rivière. téressait davantage encore, il sut son métier de
D'autres, que je n'ai certes pas la pensée de manière à pouvoir espérer de faire en ce genre
abaisser, M. Henri Pille par exemple, pour qui j de décoration ce qu'il voudrait, quand il le vou-
je professe une haulc admiration, ont peint pour
le Chat noir des décors merveilleux. Mais
M. Pille lui-môme reconnaîtrait en toute fran-
chise, j'en suis certain, que, s'il nous a présenté
V Mais pourquoi, me dira-t-on, M. Rivière,
ayant là une si belle occasion de peindre en
vitraux d'église un sujet pieux, revenait-il au
procédé primitif presque pur de l'ombre noire?
Le motif qui l'y détermina fut bien simple.
Il s'agissait de montrer, dans une nuit claire et
drait. j calme d'Orient, toutes les souffrances et toutes
Pour bien comprendre en quoi consistait le les grandeurs humaines venant apporter leur
progrès accompli par l'artiste dans la Tentation, concert d'adorations à l'Enfant-Dicu. L'étoile
il faut se rappeler, ce que j'ai dit plus haut de messagère et guide s'avançait brillante dans un
bulletins de l'art pour tous. — n° 71.
Encyclopédiefflvirtindustriel etdécoratif
f
>arai-5saïit tous les mois
Emile Reiber
Directeur - Fondateur
1861-64 1886-go
G. Sauvageot I p. Gélis-Didot
Directeur
1865-85 )
Librairies-Imprimeries réunies
Jlltannuel: 24Jr ^tt|fl|||l|lil|lllHI|||l|||||l|lllL. Artctana* Maison Mo,,L
m^^^^;l^^(^^^4.i.wiil^^^Mv ç\ paris MffHI^^
2, rue Mignon, 2
30e Année ^---=^ Novembre 1891
Directeur
bulletin de novembre 1891 [. des chefs-d'œuvre, tels que le Casque d'or ou J l'Epopée et des pièces de M. Rivière anté-
les Oies de Javotte, il s'est servi, pour obtenir Heures à cette dernière œuvre. Leurs ombres
les effets désirés, des procédés employés déjà étaient assurément de véritables compositions,
par M. Rivière, sans tenter d'apporter un per- puisqu'elles possédaient la perspective linéaire ;
fectionnement à ces procédés. J'en dirai autant j mais c'étaient des compositions d'une exécution
de MM. Robida, Willette, Sortira, Fau et Morin.
Quant à M. Caran d'Ache, il n'a donné à ma
connaissance que des ombres en noir plein sur
Un Art vraiment moderne
Le théâtre du Chat noir a donné, le 12 no- blanc et fut amené à dessiner l'Epopée, qui lui
vembre, un spectacle nouveau composé de trois valut un si légitime succès, par l'idée, propre
pièces: Une Affaire d'honneur; le Carnaval deVe- à M. Rivière et mise en pratique déjà par lui
nise et Ailleurs. dans plusieurs scènes, d'introduire la perspective
Il est superflu et presque banal actuellement | dans les ombres en noir,
de faire l'éloge des artistes de ce théâtre, qui y J'ai donc raison de dire qu'à M. Rivière seul
disent leurs vers, jouent ou chantent leur mu-
sique ou bien font défiler leurs décors ; mais il
est toujours d'un haut intérêt de les étudier,
puisqu'ils progressent toujours.
sont dus tous les progrès accomplis dans les
ombres depuis que le Chat noir a inauguré ce
jenre de spectacle. Seul il les a conçus ; seul il
en a toujours trouvé l'application pratique ; et
Dès la fondation du Chat noir par M. Rodolphe cela souvent après de longs tâtonnements sans
Salis, dès l'ouverture de ses soirées théâtrales, doute décourageants pour des artistes d'une
bien modestes à l'origine, l'art s'y distingua par persévérance moins bien trempée et d'une
des tendances qui sont devenues aujourd'hui des moindre variété de talents. En effet la sou-
affirmations. Ces tendances présentaient et pré- plesse etla variété sontdeux qualités maîtresses
sentent encore les caractères suivants : indé- apportées par lui non seulement dans ses com-
pendance, franchise, originalité ; c'est-à-dire mé- positions, mais dans leurs procédés d'exécution,
pris de la pose et de la contrainte des formules U les a manifestées, en dehors de ses magi-
toutes faites et des églises fermées. Ces carac-
tères peuvent se résumer en un mot : jeunesse.
Et ils étaient jeunes en effet ces artistes, très
jeunes même pour la plupart; et, en prenant
des années, ils sont devenus plus grands, mais
sont restés aussi jeunes.
Pour citer les décorateurs, je nommerai
MM. Henri Rivière, Caran d'Ache, Adolphe Wi
ques décors, dans des eaux-fortes puissantes,
dans des pastels lumineux, remplis d'un senti-
ment décoratif intense et de la poésie simple et
vraie de la nature.
M. Rivière se fait aider dans l'exécution des
trucs qui donnent la vérité et la vie à ses décou-
pages par M. Henri Jouard, artiste aussi délicat,
aussi habile, aussi consciencieux que modeste.
Ici le, Henri Sortira, Fernand Fau, Louis Mo- M. Jouard a su trouver, dans sa profonde amitié
rin, elc. A ceux-ci se joignirent parfois des pour celui dont il est le collaborateur ignoré
camarades plus âgés et déjà célèbres comme
peintres ou caricaturistes, tels, par exemple,
que MM. Henri Pille, Robida, etc., qui eux aussi
apportèrent au Chat noir de merveilleux ou
désopilants décors.
Les poètes et les musiciens s'y sont fait en
l'oubli de sa personnalité, chose grande, noble
et rare au point de mériter qu'on la cite.
Ai-je besoin de dire que M. Rivière est très
jeune ? Il me semble que la manière dont il sent
et dont il rend ses sensations le prouve sura-
bondamment. Il avait tout au plus vingt-trois
on
a
résolument à cette œuvre colossale, et à chaque
pas il vit se dresser devant lui des difficultés
nouvelles qu'il fallait abattre comme les têtes de
l'hydre. Il fit, ainsi qu'il me l'a dit souvent, des
écoles nombreuses ; mais il ne désespéra ja-
Armand Masson, Maurice Donnay, Maurice mais d'arriver au port, même au milieu des
Vaucaire et Durocher pour les poètes. écueils les plus inattendus. Il se livra, pour illus-
Si j'en oublie, qu'ils me le pardonnent! En trer l'œuvre de Flaubert, à un véritable travail de
effet mon intention est simplement d'étudier les bénédictin, déploya une patience et une ténacité
progrès accomplis dans les tableaux en ombres de Peau-Rouge, cherchant dans les monuments
colorées, formant, accompagnés ou non de vers j plastiques de tous les peuples et de tous les
tendre en trop grand nombre pour que je ans lorsqu'il osa mettre en ombres la Tentati
tente d'en donner même approximativement la j de saint Antoine de Gustave Flaubert. Il s'attaqu
liste; je me contenterai de nommer ceux que
l'on y entend aujourd'hui Ce sont : MM. Charles
de Sivry, Jules Jouy, Paul Delmet, Jacques
Ferny et Trimouillat pour les musiciens ou
chansonniers, et MM. Goudeau, Jean Rameau,
bien primitive, puisque personnages et paysages
se détachaient perpétuellement en plein noir
sur un fond perpétuellement blanc. Or les qua-
rante tableaux de la Tentation apparurent aux
yeux émerveillés des spectateurs, comme une
lumineuse suite de vitraux colorés dans des
gammes aussi intenses que les verrières du xme
au xve siècle. Les chairs, les étoffes, les ar-
mures, les joyaux, e* aussi les terrains, les eaux,
les arbres et les ciels présentaient ces colora-
lions de la nature simplifiées par l'œil'qui voit
décorativement, dont usaient les maîtres du
moyen âge pour tamiser la lumière dans les
cathédrales. Je n'énumérerai point les moyens
employés par M. Rivière pour arriver à ce résul-
tat, parce que je serais obligé de sortir des
limites d'un article de Revue. Tout procédé lui
paraissait bon, du moment que ce procédé l'ai-
dait à atteindre le but proposé, à obtenir l'effet
voulu. Toutes les matières diaphanes se sont
donné, je crois, rendez-vous pour décorer la
Tentation, derrière les découpages métalliques
ajourés dont les pleins jouaient le rôle des
plombs dans les verrières. La polychromie était
donc le grand progrès accompli dans cette œuvre;
la lumière ne variait guère que d'intensité.
La pièce fut publiée alors sous la direction
de l'auteur. Pour obtenir la polychromie des
planches, on employa le coloriage au patron,
procédé éminemment rudimentaire. Je signale
néanmoins l'existence de ce volume, parce que
c'est le seul moyen à la disposition des per-
sonnes qui, n'ayant point assisté aux représenta-
tions de la Tentation, désirent se faire quelque
idée de ce spectacle.
L'année suivante, M. Rivière donna la Marche
à l'Etoile et varia sa manière.
Faisant en apparence un pas en arrière, il
dessina ses personnages en silhouettes pleines,
sauf dans les tableaux de l'Adoration, du Gol-
gotha et de Y Apothéose. Ces trois décors of-
fraient des polychromies analogues à celles de
» la Tentation, bien qu'employées plus discrète-
ment. Dans les autres, personnages et animaux
se détachaient en noir sur un fond bleuâtre. La
polyphotic commença dans cette pièce à accom-
pagner la polychromie ; mais les procédés en
\ étaient encore primitifs. L'effet désiré fut ob-
, tenu; il était simplement grand, comme il con-
venait à la grandeur simple du sujet.
cl de musique, les pièces de résistance des temps les documents nécessaires. 11 eut lieu
spectacles du Chat noir. d'ailleurs d'être satisfait du résultat de ses ef-
Étudierces progrès, c'est décrire l'œuvre dé- forts; il obtint un succès éclatant et, ce qui l'in-
corative de M. Henri Rivière. téressait davantage encore, il sut son métier de
D'autres, que je n'ai certes pas la pensée de manière à pouvoir espérer de faire en ce genre
abaisser, M. Henri Pille par exemple, pour qui j de décoration ce qu'il voudrait, quand il le vou-
je professe une haulc admiration, ont peint pour
le Chat noir des décors merveilleux. Mais
M. Pille lui-môme reconnaîtrait en toute fran-
chise, j'en suis certain, que, s'il nous a présenté
V Mais pourquoi, me dira-t-on, M. Rivière,
ayant là une si belle occasion de peindre en
vitraux d'église un sujet pieux, revenait-il au
procédé primitif presque pur de l'ombre noire?
Le motif qui l'y détermina fut bien simple.
Il s'agissait de montrer, dans une nuit claire et
drait. j calme d'Orient, toutes les souffrances et toutes
Pour bien comprendre en quoi consistait le les grandeurs humaines venant apporter leur
progrès accompli par l'artiste dans la Tentation, concert d'adorations à l'Enfant-Dicu. L'étoile
il faut se rappeler, ce que j'ai dit plus haut de messagère et guide s'avançait brillante dans un
bulletins de l'art pour tous. — n° 71.