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Bulletin de l' art pour tous — 1894

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No 106 (Octobre 1894)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16817#0038
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BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 106

Tassa

des anciennes fabriques du Song-chai.

Mais une influence ne constitue pas un mouve-
ment d'art là où il n'existait rien auparavant et,
s'il n'y avait pas eu un art primitif indo-chinois,
sur quoi les arts indiens et chinois eussent-ils
pu exercer cette influence passagère?

Lautrec (février 1524). Après avoir ravagé la qui se sont produits au cours des âges, ont laissé ( partie d'un tout didactique conçu sur un plan
Provence, échappé comme par miracle aux leur empreinte dans la Péninsule, qui était un général, l'auteur a dû forcément négliger la préci-
Français en repassant les Alpes, il s'en fut à point de passage obligatoire de leur exode. sion des origines, l'étude des curiosités, la
Pavie et nous infligea là une de ces défaites qui recherche des originalités d'un art si complexe;

marquent dans l'histoire des guerres.

A cette bataille de Pavie (février 1525), tout se
passa par les ordres de Pescaire. Ses excel-
lentes dispositions lui assurèrent la victoire
mieux encore que l'imprudence de François Ier,
l'impéritie de Bonnivet, la mollesse des Suisses.
Après la bataille, il fit le bon apôtre, alla visiter
le grand vaincu, affectant dans sa mise et dans
son langage la plus grande humilité ; car tandis
que tous les autres, Espagnols ou Italiens, fai-
saient les glorieux avec la garde-robe des vaincus,
lui, affecta de se présenter vêtu de noir et avec
la plus grande simplicité. Il fit le désolé, s'em-
pressa auprès du royal prisonnier, se (it entre-
tenir en toute familiarité et ne craignit pas de
lui promettre les meilleures conditions, les meil-
leurs traitements, de la part de l'empereur. Et,

chose qui semblera étrange de la part d'un j « Si donc on croyait, avec ces deux arts, avoir
homme aussi réservé, il se fit fort de défendre décrit tout l'être artistique extrême oriental, et

1 J 1 1 heiere moderne.

les intérêts du roi de France contre Tempe- si l'on s'en tenait à leur étude chez ces deux
reur, si celui-ci faisait des difficultés. peuples (arts qui ne se sont vulgarisés davantage j il s'est tenu sagement dans le domaine des

François Ier put savoir ce qu'en valait l'aune, généralités, qui sont compréhensibles et utili-

et cela à ses dépens, car il s'en fut trouver une sables pour tous. Mais, sans sortir de la limite

prison en Espagne, et Pescaire continua ses clé- «€t?S de ces généralités, son domaine, comme on va

prédations et ses intrigues en Italie. Les plans jÊ^^^^^^^^^k le voir, demeure assez \aste.

qu'il formait, les projets qu'il nourrissait étaient ^f^*^*^ "~r" n n n "«y La première partie, la plus importante du livre,

si compliqués et si vastes que ses familiers eux- JÊmiSSs^^^^iilètS^^ est consacrée à l'architecture, que l'auteui

mêmes n'y comprenaient guère et peut-être lui
non plus. Il pratique les troupes, écrit aux
villes, travaille les Napolitains, endoctrine le
chancelier Morone. Et l'année même de sa vic-
toire de Pavie, le voilà qui entre dans une ligue
contre l'empereur. Mais chacun des alliés de
cette ligue songeait trop à soi-même pour pou-
voir combattre avec succès pour l'intérêt géné- J Trc' p°"n„amjZ S

ral. Jérôme Morone, chancelier du duc de Milan, lvt;.,c lasf à eau<ie-vie

' 7 \ \ i Terre de Bachang).

François Sforza, était sans doute de moins que parce que, les deux peuples étant plus nom-
bonne foi que Michelet s'est complu à nous le breux, les productions étaient plus considé- 1 divise en quatre chapitres : architecture reli-
dire. La découverte de la conspiration, Tinter- rables), on perdrait, de gaieté de cœur, des gieuse, architecture militaire, architecture civile
rogatoire des complices par le principal accusé notions intéressantes et de grande valeur, et et architecture funéraire.
— c'était Pescaire — tout cela ressemble fort à Tune des manifestations les plus gracieuses et La sculpture comprend également quatre
la comédie italienne, et, comme d'habitude, ce les plus personnelles de l'Extrême Orient. grandes divisions : la sculpture monumentale, la
furent les petits qui payèrent. Les têtes qui rou- « Car la race annamite a mis, dans tous ses statuaire, la sculpture sur bois et la sculpture de
lèrent sous Tépée du bourreau n'étaient point arts, son caractère de grâce, de finesse un peu Tivoire.

celles de personnages importants. Ceux-ci s'en j __ j Dans la troisième partie, les arts deé mé-

tirèrent à meilleur compte.

(A suivre.) Maurice Maindron.

S

" rS> ™ ~> ..S» .— -~ ^ -A, ,

L'Art Indo-Chinois

par A. de POUVOURVILLE (Matgioi) (1)

Terre cuite laquée Petite terre cuite

tonkinoise. de Moncay.

taux, l'auteur étudie successivement les cuivres
et les bronzes, puis les ors, les argents et les
Existe-t-il un art indo-chinois? Ou cet art j ^WJ^f^^' ' *' ~ ' "^f-v^ i émaux,

n'est-il qu'un composé, plus ou moins harmonisé. ^^Spv Ij^jpjP. La quatrième partie, réservée à la céramique,

des inspirations chinoises et indoues? '^^^KÊk ^ wMlPl^- * ,*^Jb n'est pas la moins curieuse du livre. On y trouve

La dernière supposition fut pendant longtemps Pflfeff' CF^^^^^^|ffl| j résumées l'histoire des fabriques impériales

seule admise ; mais les récents Inivaux de \k èk«pJ" '''*j^^-^gBa d'Annam et du Song-Chaï, de Haïduong cl de

M. Delaporte et de M. Harmand sur l'architec-
ture Kmer ont complètement bouleversé toutes
les idées reçues jusqu'alors. On sait aujourd'hui
que « seul, le nom de la race indo-chinoise est
composé avec l'Inde et la Chine, » mais que « la
civilisation, le peuple, les coutumes, les philo-
sophies sont bien une civilisation, un peuple,
des coutumes et des philosophies à part, dont on
ne peut espérer rencontrer ailleurs l'essence et
les principes constitutifs. »

Tasse couverte, à dessins

Et ce que nous venons de dire de Va race • -VC'*** - > - (Terre de Bachang).

s'applicjue également à Y art. Le doute n'est •""■>•/.*< 23§*-3--* - "^^^

plus possible quand on a lu le volume : Vart Docbinh Moncay, du Tonkin et de Bachang; les époques

Indo-Chinois, par M. de Pouvourville. (Grand vase propitiatoire). de la porcelaine épaisse et l'histoire de quel-

« Certainement, dit l'auteur dans sa préface, cmes marcIues-
surtout dans l'application des arts à la religion, tendl'e' parfoiS de Préciosilé discrète. Et ces La cinquième partie est consacrée aux arts du
les grands courants bouddhistes et taoïstes, s'^nes' aussl aSréabIes cIue sont diffi- dessin. Elle raconte la technique, les principes
_ ciles a saisir et a fixer pour l'observateur occi- et les procédés, le détail et la perspective, la

(I) 1 volume in-4» anglais de 2".r2 pages, illustre de 113 figures.—

dental, à qui celte tournure d'esprit est atavi- peinture, la broderie et ses modes, les laques et

Bibliothèque de l'enseignement des Beaux-Arts : Librairies-Impri- J quement étrangère. » les nacres

meries réunies, éditeurs, 2, rue Mignon, Paris. — Prix : bro- I in i. ■ t . "

ché, 3 fr. ôO; cartonné, ■'. fr. 50. Ecrivant un livre de vulgarisation qui fait Enfin, dans un dernier chapitre, plein d'aper-
 
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