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Bulletin de l' art pour tous — 1894

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No 107 (Novembre 1894)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16817#0042
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BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 107

Pour chacun de ces trois prix, la moitié de chaque
somme est affectée spécialement à récompenser la
composition, et l'autre l'exécution ; enfin la médaille
correspondante s'applique à l'entreprise.

Ainsi le premier prix pourra se décomposer en
750 francs pour l'artiste qui aura composé le projet
ou la maquette et 750 francs pour celui qui aura
exécuté l'ouvrage, et la médaille pour l'entrepreneur
à l'initiative duquel est due la création du modèle. La
totalité de chaque prix pourra ainsi être réunie sur
la même tête ou partagée entre deux ou trois colla-
borateurs, suivant qu'un seul ou plusieurs y auront
contribué. Enfin un simple projet sans exécution
d'ouvrage donnera droit seulement à la moitié de la
somme affectée au prix total et à la médaille.

Le jury se réserve le droit de supprimer tout ou
partie des récompenses en cas d'insuffisance des
œuvres présentées ou d'inobservation des conditions
du concours.

Tous les ouvrages ou projets restent la propriété
de leurs auteurs.

La Direction des Grands Magasins du Louvre se
réserve seulement le droit d'acquérir en ajoutant au
prix décerné une somme de 250 francs, la propriété
de chacun des projets non exécutés qui auront eu un
prix en argent.

Deuxième concours : voile de piano

Un voile destiné à orner un piano droit mesurant
lm,25 de hauteur et lm,35 de largeur, avec un dessus
posé à plat et deux pentes latérales en retour du
meuble, d'une largeur de 0m,30, ainsi que le dessus.

Le prix de vente ne devra pas excéder 400 francs.

Ce voile pourra être en telle étoffe que les concur-
rents auront préférée.

La décoration du tissu doit porter sur la face du
voile et sur les deux pentes. Celles-ci peuvent être
traitées à part, au point de vue de la décoration, ou
comprises dans l'ensemble.

On peut supposer le tissu à plat, mais l'usage est
plutôt d'un tissu drapé.

Enfin, l'artiste peut employer tel genre de décora-
lion qui lui conviendra et mettre en œuvre tous les
genres de broderies et de tapisseries, applications, etc.

Le voile du piano étant une pièce d'ameublement
où se reflètent mieux que dans toute autre le goût et la
fantaisie de chacun, sa composition permet d'aborder
franchement un décor nouveau dégagé de toute imi-
tation des styles convenus, ce qui est spécialement
recommandé aux concurrents.

La composition doit être gaie, harmonieuse et
originale.

Les compositions pourront être traduites par un
dessin ou présentées à l'état d'exécution.

Les dessins devront être fournis montés sur châssis
ou cartons, afin d'être facilement exposés.

Ils comporteront ou bien un détail de grandeur
d'exécution n'excédant pas 0m,80 sur lm,25 et un
dessin d'ensemble au 1/5, ou bien un seul dessin
général à demi-grandeur.

En tout cas, les dessins devront être suffisamment
poussés pour permettre l'exécution du modèle et en
apprécier le prix.

Chaque concurrent ne pourra exposer plus de deux
modèles dessinés ou exécutés.

Il ne pourra obtenir qu'un seul prix pour son meil-
leur ouvrage ; son autre composition sera déclarée
hors concours et ne pourra, le cas échéant, donner
lieu qu'à une simple mention.

Les ouvrages ou projets remis au concours ne de-
vront porter ni signature ni marque permettant de
faire connaître leur auteur.

Ils seront matriculés à la réception. Le matricule
sera répété sur le récépissé retiré par le déposant. Ce
récépissé assurera au déposant la propriété de son
dépôt, tout en lui laissant la faculté de garder l'inco-
gnito jusqu'au rendu du jugement du concours.

Les ouvrages et projets seront remis au Secrétariat
des Grands Magasins du Louvre, à partir du 0 mai
1895 jusqu'au 11 mai, à cinq heures du soir. Il y aura
examen éliminatoire des œuvres au moment de leur
réception.

II y aura exposition avant le jugement et une autre
exposition après le jugement. Dans cette deuxième
exposition, les ouvrages et projets porteront sur une
fiche spéciale les noms des concurrents.

Les ouvrages et projets seront retirés à partir du
1er juin, dans un délai de quinze jours, après lequel
l'administration ne sera plus responsable de leur
conservation.

Le jury chargé de prononcer sur la valeur des
œuvres exposées sera de sept membres, dont quatre
choisis par la Direction des Grands Magasins du
Louvre et trois élus par les concurrents eux-mêmes.

Il sera décerné trois prix :

Un 1er prix de Quinze cents francs et une Mé-
daille d'or.

Un 2e prix de Mille francs et une Médaille d'Or.
Un 3e prix de Cinq cents francs et une Médaille
d'Argent.

Pour chacun de ces trois prix, la moitié de chaque-
somme est affeclée spécialement à récompenser la
composition, et l'autre l'exécution; enfin, la médaille
correspondante s'applique à l'entreprise.

Ainsi, le premier prix pourra se décomposer en
750 francs pour l'artiste qui aura composé le projet
ou la maquette et 750 francs pour celui qui aura
exécuté l'ouvrage présenté, et la médaille pour l'en-
trepreneur à l'initiative duquel est due la création du
modèle. La totalité de chaque prix pourra ainsi être
réunie sur la même tête ou partagée entre deux ou
trois collaborateurs, suivant qu'un seul ou plusieurs
y auront contribué. Enfin, un simple projet, sans
exécution d'ouvrage, donnera droit seulement à la
moitié de la somme affectée au prix total et à la mé-
daille.

Le jury se réserve le droit de supprimer tout ou
partie des récompenses en cas d'insuffisance des
œuvres présentées ou d'inobservation des conditions
du concours.

Tous les ouvrages ou projets restent la propriété
de leurs auteurs.

La Direction des Grands Magasins du Louvre se
réserve seulement le droit d'acquérir, en ajoutant au
prix décerné une somme de 250 francs, la propriété
de chacun des projets non exécutés qui auront eu un
prix en argent.

Dans cette ligue où le pape et son secrétaire
Mentebonna, la régente de France, Venise,
Sl'orza, Pescaire se trompaient à qui mieux mieux,
on eût dit que c'était à qui se montrerait le plus
presse d'averLir l'empereur de ce qui se tramait
contre lui. D'aucuns prétendent que ce fut le
pape qui dénonça la conspiration, d'autres font
honneur de cette délation à Louise de Savoie.
Celle-ci était bien capable d'une pareille noir-
ceur ; sa conduite envers Bourbon, envers Sem-
blançay, tant d'aulrcs encore, n'est point faite
pour la laver de ce soupçon. Et d'ailleurs l'amour
profond el élroit que cette femme au cœur dur
portait à son fils pourrait ici la faire excuser.
Elle espérait peut-être se concilier ainsi les
bonnes grâces de l'empereur et obtenir pour
François de meilleures conditions.

Quoi qu'il en soit, Pescaire entra immédia-
tement dans l'office de grand prévôt; il fit arrêter
Morone et marcha contre Sforza. Mais toute son
habileté n'empêcha point l'empereur de savoir
quelle confiance il devait avoir dans Ferdinand
d'Avalos; car prévoyant peut-être ses défail-
lances, il avait attaché à sa personnne Antoine
de Leyve, et celui-ci n'était point un espion
ordinaire. Bourbon fut un de ceux qui profitèrent
le mieux de cette avenlure. II en avait coûté
vingt mille ducats à Morone pour sauver sa tête,
etcefullui qui les toucha. Mais cette forte somme
ne fut point enlièrement perdue pour le chance-
lier de François Sforza, car il y gagna le titre de
duc de Bariano.

Pescaire tenait alors le Sforza assiégé dans le
château de Milan ; il comptait s'en faire sans doute
un otage précieux et qu'il rendrait responsable
de tout. Mais il ne savait point encore que lout
était découvert. Brusquement il l'apprit. Il avait
alors auprès de lui Morone, que Sforza lui avait
envoyé en ambassadeur, et, au mépris du droit
des gens, il le livra à Antoine de Leyve. Un pa-
reil procédé était d'ailleurs dans les mœurs de sa
famille. Car, son cousin, Alphonse d'Avalos,
marquis del Vasto — celui que les Français
nommaient vulgairement Du Guast et qui devint

(ij Voir Bulletin de L'Art four Tous d'octobre 1894.

marquis de Pescaire à sa mort, — fit assassiner
deux ambassadeurs : Rincon et Frégose.

Nous avons vu que Morone se tira de ce mau-
vais pas en payant d'audace, et en payant sur-
tout de sa bourse; mais le secrétaire du paper
Mentebonna, paya de sa vie son dévouement à la
ligue. Car, landis qu'il tirait vers le pays des
Grisons, les gens de Leyve le rejoignirent, le
tuèrent et le dévalisèrent de ses dépêches. On
trouva entre autres choses des renseignements
précieux sur la participation de Pescaire à
toutes ces intrigues ; il l'apprit lorsque son in-
famie fut rendue publique. Tous les princes ita-
liens se retirèrent de lui, et, tandis que Sforza
mourait dans son château, qui fut enfin pris,
Pescaire expirait aussi, «de maie rage); sans
doute, à trente-six ans (29 novembre 1525).

Ainsi mourut, sous le mépris de ceux qu'il
avait vendus à l'Espagne, ce marquis de Pes-
caire, cet heureux capitaine à qui tout avait
souri dès le berceau. Époux à dix-sept ans de la
belle des belles, de celte Victoria Colonna, fille
des princes romains des Montefeltro, qui inspira
une passion si haute à l'austère Michel-Ange, il
mourut peut-être par celle-là même qui avait
été la compagne de sa vie.

Ce fut elle, en effet, qui lui aurait conseillé,,
dans des lettres qui nous sont parvenues, de
livrer à l'empereur ses alliés, dans lesquels elle
ne voyait que des complices.

A en croire Michelet, « elle resta inconso-
lable et le pleura toute sa vie. Combien dut-elle
aussi pleurer sur elle-même, si, par scrupule de
religion et de chevalerie, elle lui donna le fatal
conseil qui lit de lui un traître et tua son âme
et sa mémoire ! »

Cette Victoria Colonna était cependant une
Italienne de pur sang, fille de ce Fabricio Co-
lonna, duc de Palliano, qui fut connétable du
royaume de Naples. Elle avait été fiancée à.
Pescaire à l'âge de trois ans. C'est à elle que,
dans sa captivité qui suivit la bataille de Bavenne,
où il avait été pris à la lèle de sa compagnie de
chevau-légers, il dédia le Dialogue de VAmour,
cet écrit licencieux que Brantôme lui-même
trouve indigne de celle à cjui il s'adressait. Elle
n'apprit la nouvelle de la mort de son mari qu'à
Viterbe, où elle rencontra son corps alors qu'elle
se dirigeait sur Milan, où elle comptait le re-
joindre et lui prodiguer ses soins. La marquise
laissa les restes de son époux s'en aller en avant,
vers Naples où ils devaient trouver leur demeure
dernière, et pendant les quarante jours qui sui-
virent le décès l'on célébra des services. Au
reste, à Milan, les obsèques avaient été magni-
fiques. Non moins magnifique fut le cortège qui
accompagna son corps jusqu'à Naples. On lui
rendit des honneurs comme à un roi. Ses soldats
prirent le deuil et le firent prendre à leurs dra-
peaux. C'était bien, au reste, leur père qui mou-
rail; il les avait lous enrichis par le pillage;
car, malgré ses rapines, il mourut criblé de
dettes; il avait toujours lout donné à ses
troupes.

C'est à Naples, en l'église San Domingo, que
se voit le tombeau du marquis de Pescaire. Son
magnifique cercueil était célèbre parmi tous
ceux qui, au seizième siècle, faisaient le «voyage
d'Italie». Brantôme, qui le visita,ne manque poinl
de nous en parler. Pendant longtemps l'on put
voir sur le tombeau du capitaine des bandes de
Charles-Quint l'épée qui est maintenant au mu-
sée de Cluny. Comment y est-elle venue? C'est
ce que nous ne nous chargeons pas de dire.

Cette épée se recommande avant tout par sa
grande simplicité. Elle estdece type moyen des
épées d'armes du seizième siècle qui servaient
aussi d'épées de parement, et dont un certain
nombre a été attribué à tort à des époques anté-
rieures. Des épées semblables existent sur les
grandes cheminées des Montmorency au châ-
teau d'Ecouen, que l'on peut voir au Louvre.
La longueur totale de l'arme n'atteint pas 0,n,90r
ce qui est court pour une épée d'armes, et en
même temps la simplicité de la garde n'indique
point une épée de fantassin. A ne la considérer
qu'au point de vue rigoureusement technique,

L'Épée du Marquis de Pescaire

AU MUSÉE DE CLUNY (l)
 
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