Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bulletin de l' art pour tous — 1895

DOI Heft:
No 119 (Novembre 1895)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19283#0042
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

N° 119

nombre restreint des foyers lumineux n'est pas
pour diminuer l'effet décoratif. L'exemple des
anciens lustres à bougies clairsemées, dont
l'éclat fut si heureusement rehaussé par l'habile
combinaison des cristaux, montre quel parti
merveilleux on peut tirer de sources de lumière
infiniment moins brillantes que les lampes élec-
triques. Le bronze, le cristal, toutes les res-
sources des métaux et delà céramique, etc., etc.,
sont admis. Les fils électriques eux-mêmes,
avec leur souplesse particulière, peuvent deve-
nir des éléments de décoration. Aucun slyle
n'est imposé. II est seulement recommandé
d'éviter de faire de la figure humaine ou des
animaux des motifs trop importants de la com-
position.

La suspension et le bout de table seront des-
sinés, rendus en maquette ou exécutés de gran-
deur naturelle. L'appareil central ne devra pas
coûter plus de 500 francs; chacun des bouls de
table pas plus de 150 francs. Les maquettes se-
ront en plâtre, en cire, en lerre glaise ou en
pastiline; cette dernière matière serait préférée
à la terre glaise qui se détériore en séchnnl. Les
dessins tendus sur des cartons ou des châssis
permettant de les suspendre pour les exposer.
Maquettes et dessins seront suffisamment pous-
sés pour pouvoir être donnés à la fabrication et
pour que l'ouvrier chargé de leur exécution lise
parfaitement les détails et ne soit pas exposé à
de fausses interprétations. L'artiste indiquera
par des teintes différentes les parties où seront
employées les matières, marbre, faïence, porce-
laine, etc.

Chaque concurrent ne pourra exposer plus de
deux projets. Il ne pourra obtenir qu'un seul
prix pour son meilleur projet. Son autre compo-
sition sera déclarée hors concours, et ne pourra
donner lieu, le cas échéant, qu'à une simple
mention honorifique constatée au procès-verbal
du concours et proclamée lors de la distribution
des récompenses.

Les projets remis aux concours ne posséde-
ront aucune signature ou remarque extérieure
susceptible de faire reconnaître leur auteur. Ils
seront matriculés à la réception. Le matricule
sera répété sur le récépissé retiré pnr le dépo-
sant. Ce récépissé assurera au déposanl In pro-
priété de son dépôt, tout en lui laissant In faculté
de garder son incognito jusqu'au rendu du juge-
ment du concours.

Les projets seront remis au secrétariat des
Grands Magasins du Louvre, à partir du \ mai
1896 jusqu'au 9 mai, à cinq heures du soir. Il y
aura examen éliminatoire des œuvres au moment
de leur réceplion.

Il y aura exposition avant le jugement et une
autre exposition après le jugement. Dnns celte
deuxième exposition, les projets porteront, sur
une fiche spéciale, les noms des concurrents.

Les projets seront retirés à parlirdu 1er juin,
dans un délai de quinze jours, après lequel l'ad-
ministration ne sera plus responsable de leur
conservation.

Le jury, chargé de prononcer sur la valeur des
œuvres exposées,sera composédesepl membres,
dont quatre choisis par la direction des Grands
Magasins du Louvre et trois élus par les concur-
renls eux-mêmes.

Il sera décerné trois prix :

Le premier projet classé recevra : uns mé-
daille d'or et une somme de /,5oo francs.

Le deuxième projet classé recevra : une mé-
daille d'argent et une somme de i ,ooo francs.

Le troisième projet classé recevra : une mé-
daille d'argent et une somme de 5oo francs.

Les projets suivants obliendront des montions
honorables, si le jury le juge nécessaire.

Le jury se réserve le droit de supprimer lout
ou parlie des récompenses en cas d'insuflisance
des œuvres présentées ou d'inobservation des
conditions au concours.

- Toutefois, il est expressément observé que
chaque prix pourra êlre divisé entre deux con-
currents, si le jury Irouve une infériorité mar-
quée de l'une des composilions par rapport à

l'aufre, entre la suspension et le bout de table,
dans le même projet.

Tous les projets resteront la propriété de leurs
auteurs.

La direction des Grands Magasins du Louvre
se réserve le droit d'acquérir, en ajoutant aux
prix décernés une somme de 500 francs, la pro-
priété de chacun des modèles qui auront eu une
récompense en argent.

Beaux Arts

Diplôme de l'Exposition du Centenaire
de la Lithographie. — Le jury artistique de
l'Exposition, après examen du concours des
diplômes, a classé en première ligne, à l'unani-
milé, le projel de M. Rœdeletl'a définitivement
choisi pour êlre exécuté.

Le projet de M. Villon a été classé second.

_©_

La salle des Ducs de Bourgogne au
Musée de Dijon. — Un de nos confrères
annonce que le Ministère des Beaux-Arts vient
d'aviser le préfet de la Côte-d'Or qu'un crédit de
10,000 francs sur la Caisse des Musées était
ouvert à la ville de Dijon pour aider à la res-
tauration de la salle des Ducs de Bourgogne
au Musée de Dijon. Cette nouvelle, ainsi pré-
sentée, a besoin de confirmation.

_©_

Le Conseil fédéral suisse vient de décider
l'acquisition du tableau de M. Eugène Burnand,
la Fuite de Charles le Téméraire, une des
œuvres remarquées du dernier Salon du Champ
de Mars.

—o—

Les fouilles d'Oudna. — Dans une des
dernières séances de l'Académie des Inscrip-
tions et lîelles-Lellres, M. Cauckler, chef du
servies bevlicaldes antiquités et arts, a présenté
à l'Académie le résultat complet des fouilles
qu'il a exécutées depuis deux ans à Oudna,
l'ancienne Uthina des Bomains.

Ses recherches avaient pour objet l'étude des
condilions générales de l'habitation romaine en
Afrique aux premiers siècles de notre ère. Elles
ont amené la découverte d'une grande villa ap-
partenant n deux riches propriétaires fonciers
de la famille des Labierii. Cette importante
construction a élé déblayée en entier, ainsi que
ses annexes et les thermes privés qui en dépen-
daient. I ne quinzaine d'autres maisons particu-
lières ont élé reconnues et partiellement déga-
gées dans le même quartier qui devait être
habité pir l'aristocratie d'Ulhina. Aucune n'est
poslérieure au règne de Constantin, les plus
anciennes datent du temps des Antonins. Elles
sont toules construites à peu près sur le même
plan, que M. Cauckler décrit en détail. Elles
sont décorées avec un très grand luxe. Deux
belles statue* en marbre blanc, plusieurs pein-
tures murales, de nombreux fragments d'archi-
tecture, de sculptures elde mosaïques, des cen-
taines de menus objets, poteries, monnaies et
bijoux en ont élé retirés pour être déposés au
musée du Bardo.

L'élude des mosaïques mises à jour et celle
de leur rapport avec les pavements analogues
déjà connus a permis à M. Cauckler d'établir la
loi de l'évolution que suit la mosaïque romaine
en Afrique aux premiers siècles de noire ère.
Elle va du réalisme au symbolisme, du concret
à l'abs'rail, du décor vivant au décor géomé-
trique, traversant plusieurs périodes que l'on

peut, à son avis, caractériser nettement en pé-
riode de plein épanouissement, au temps des
Antonins et des Sévère, en période de transition
du milieu du me siècle à l'avènement de Con-
stantin, en période chrétienne qui commence
avec la renaissance constantinienne.

Les mosaïques d'Oudna appartiennent, pour
la plupart, à la première période et se placent,
pour leur valeur artistique, au premier rang
de celles qui ont été jusqu'ici découvertes en
Afrique.


Bibliographie

A partir du prochain numéro, nous rendrons
compte des ouvrages dont il nous sera envoyé deux
exemplaires.

II. G.

-O-

FRAGMENTS D'ARCHITECTURE ANTIQUE D'APRÈS LES
RELEVÉS ET RESTAURATIONS DES ANCIENS PEN-
SIONNAIRES DE L'ACADÉMIE DE FRANCE A ROME,
PUBLIÉS SOUS LA DIRECTION DE M. D'ESPOUY. CENT
PLANCHES EN HÉLIOGRAVURE (1).

Les relevés et restaurations que les pension-
naires architectes de l'Académie de France à
Rome envoient chaque année à Paris demeurent
assurément l'expression la plus attentive et la
plus consciencieuse qu'on ait donnée de l'archi-
tecture antique. C'était donc faire œuvre utile à
l'enseignement autant qu'à la pratique de l'art
que de choisir les plus beaux fragments et de
grouper des études jusqu'ici disséminées et trop
peu connues.

M. D'Espouy, grâce au précieux concours de
ses maîtres et de ses contemporains, a pu réu-
nir celle merveilleuse collection des œuvres
faites à Rome pendant ces cinquante dernières
années. En groupant les motifs, il les a présenlés
à une échelle précise, les accompagnant, autant
que possible, des dessins d'ensemble nécessaires
pour comprendre leurs fonctions.

Les reproductions sont faites avec le plus
grand soin en héliogravure; le format, d'environ
0,3'2 X 0,25, non compris les marges, laisse aux
moindres détails toute leur finesse et la plus
grande exactitude.

L'ouvrage, devant fournir 100 planches, sera
publié en 10 livraisons de 10 planches, qui paraî-
tront à un mois d'intervalle environ. Le prix de
chaque livraison est de i5 francs.

i —,


<£|» 3cs> <rs> <§> <r?> «§»

r-,, ><—H «—D .«—« •—*>

Chronique artistique

Le théâtre, chaque jour, s'implante de plus en plus
dans nos mœurs et les restitutions archéologiques
forment un grand appoint dans l'œuvre jouée. 11
n'est pas rare de voir nos théâtres subventionnés re-
produire de grosses erreurs, soit de costumes, soit de
décors : le costume, telle est la pierre d'achoppement
où tout artiste vient échouer; avant de chercher la
sincérité de reconstitution il cherche ce qui s'allie le
mieux avec sa personne et, suivant la constitution du
comédien, le même costume varie à l'infini. L'un
ajoute plis sur plis pour paraître plus fort; l'autre
fait d'une toge romaine un justaucorps du moyen âge
pour paraître plus élégant, et, à part quelques excep-
tions, tous en sont là; c'est nous qui nous habituons
peu à peu à voir des reconstitutions fausses, qui
peuvent, dans une certaine mesure, arriver à détruire
l'esthélique de chaque chose.

Si nous examinons le côté des actrices, dans la

(1) Librairie générale de l'Architecture et des Travaux publics,
Charles Schmid, 51, rue des Écoles.
 
Annotationen