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Bulletin de l' art pour tous — 1897

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No 134 (Février 1897)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16821#0005
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L'ART-POUR • TOUS

FjVCrCLOP£DJ£ DF L'ARTJA'DUSTRÎEl ET mCOEATII-
f

9-V3.iss3.nX laus les wotS

FONDIÎ PAR

EMILE REIBER
Litrairtes-Imprimcries réunies

Ancien-Raison Mor.l MM^^

PARIS M^m^W^MiÀ^, ^ÙL^ùïK^àLJiSiU)^^

' 2, rue Mignon, 2

36e Année ^ -— ' Février 1897.

BULLETIN DE FÉVRIER 1897

Au moment où le Conseil supérieur des Musées
nationaux, créé par arrêté du 14 janvier i8g6,
adresse son premier rapport au Ministre des
Beaux-Arts, il nous a paru intéressant défaire
connaître à nos lecteurs de quelle manière fonc-
tionnent et sont organisées les Commissions supé-
rieures, analogues, dans les musées de la Grande-
Bretagne. Cette question a été très sérieusement
étudiée par M. L. Bénédite, conservateur du Musée
national du Luxembourg, dans le cours d'une
mission qui lui avait été confiée par le Ministre
en i8g5. Nous sommes heureux de pouvoir repro-
duire ici le rapport présenté, à son retour, par
le savant Conservateur du Luxembourg, rapport
datant de deux ans bientôt, mais toujours d'une si
grande actualité. L. R.

L'Organisation et le Fonctionnement

des Commissions de Trustées

dans

LES MUSÉES DE LA GRANDE-BRETAGNE

Monsieur le Ministre,

Vous m'avez fait l'honneur de me deman-
der de fournir au Conseil des Musées
nationaux des indications précises sur l'or-
ganisation des hautes commissions de sur-
veillance, de contrôle ou de direction qui
sont placées en Angleterre à la tête des
musées. J'ai l'honneur de vous présenter
l'ensemble des renseignements que j'ai
recueillis, soit sur les documents officiels,
soit de la bouche même des directeurs et
conservateurs de ces établissements.

Les Anglais, vous le savez, ne se piquent
point de philosophie ni de logique, mais
d'esprit pratique; aussi n'ont-ils point
généralisé partout un système uniforme
d'administration. Sans crainte d'être mis
en contradiction avec eux-mêmes, ils ont
appliqué sur des établissements identiques
des principes très divers, soucieux surtout
des résultats immédiats. C'est ainsi que les
Commissions de Trustées se rencontrent
avec un pouvoir absolu chez les uns, tandis
qu'elles n'ont guère que des attributions
purement honorifiques chez les autres, ou
même que parfois elles n'existent point du
tout.

Il convient d'écarter d'abord certains
musées de la capitale, tels que le Musée
Soane qui, étant uniquement un dépôt de
conservation sans enrichissements nou-
veaux (1), ne présente point d'intérêt spécial
à notre cas, ou tels que la National portrait
Gallery qui se conforme à peu près aux
règlements d'établissements plus célèbres.
En province, les musées nationaux d'Edim-
bourg ou de Dublin suivent, les uns, la
règle du Science et Art department dont ils
relèvent, tandis que les autres sont placés
sous le patronage des pouvoirs locaux ou
des institutions régionales. Les musées
municipaux, qui sont parfois assez impor-
tants, comme ceux de Birmingham, de Man-
chester, de Liverpool ou de Glasgow,
fonctionnent sous le contrôle des corpora-
tions municipales, à peu près comme chez
nous. Les universités ont également leurs
musées et leurs bibliothèques qui sont
dirigés sous l'autorité de leurs Conseils (2).

Les exemples les plus significatifs nous
sont donnés par les trois grands musées de
Londres : le British Muséum, la National
Gallery et le South Kensington Muséum, qui
ont chacun résolu, d'une façon toute per-
sonnelle, le problème de l'administration
supérieure des musées.

south kensington museum

Le South Kensington Muséum est l'établisse-
ment le plus populaire en France. Il doit en
grande partie cette popularité à la campagne
menée, autour de notre Musée des Arts décora-
tifs, pour le relèvement de nos industries. De
toute part, on a vanté chez nous son organisa-
tion, son installation, l'efficacité de son ensei-
gnement et l'activité de sa propagande. Ce n'est
pas précisément le moment aujourd'hui de se
livrer à des appréciations critiques sur ce vaste
organisme, un peu incohérent, qui embrasse des
matières très diverses et constitue, à peu près à
lui tout seul, le Ministère de l'Instruction publique
de la Grande-Bretagne.

Quoi qu'il en soit, et pour nous en tenir à
l'administration du musée proprement dit, en
laissant de côté les services'voisins, le principe
qui domine ici e§t l'administration directe par
les fonctionnaires de l'État libres de toute tutelle.

La hiérarchie de ce service est couronnée
régulièrement par le Lord président daCommittee
of Council on Education et en réalité parle Vice-
président de ce Comité, véritable secrétaire

(1) Il appartient à des sociétés savantes auxquelles il a été légué.

(2) Les attributions de toutes ces commissions provinciales, quels
que soient leur nom et leur aspect, se rapprochent, d'ailleurs, soit
des pouvoirs étendus des Trustées du British Muséum, soit du rôle
consultatif de ceux de la National Gallery.

d'État pour l'Instruction publique et les Beaux-
Arts. Au-dessous, à la tête de tout le départe-
ment, se trouve placé le Secrétaire ; puis le
département se divise en deux sections, celle des
Sciences et celle des Arts. Nous laissons de
côté la première et nous trouvons à la tête des
services artistiques : 1° un Director for Art,
sorte de directeur des Beaux-Arts qui a la direc-
tion de l'enseignement et une certaine acLion
dans la direction du Musée ; 2° un Directeur du
Musée, ayant sous ses ordres deux Conserva-
teurs, l'un pour le Musée, l'autre pour la
bibliothèque et un certain nombre de conserva-
teurs adjoints et attachés (assistant Keepers,
Junior assistants, Technical assistants).

Quant aux Trustées, ici on n'en voit pas
l'ombre. C'est à peine, en ce qui concerne les
acquisitions uniquement, si l'on distingue une
vague et lointaine commission d'examen, qui
n'existe presque que de nom : le Committee of
Art Référées. Avant 1884, ces «art référées»,
ces experts, qui étaient chargés de donner leur
avis sur les acquisitions, pour les deux sections
des Sciences et des Arts, étaient consultés cha-
cun individuellement et distinctement, suivant
les besoins et selon leur compétence spéciale.
A ce moment, la liste des « référées » fut revisée
pour les Sciences et il fut décidé qu'à l'avenir,
ces experts se réuniraient en commissions pour
donner des avis collectifs. La même mesure fut
appliquée peu après pour les Arts.

D'après les termes des règlements officiels,
ces experts sont nommés annuellement et rétri-
bués par des jetons de présence. Les devoirs de
leur commission sont de conseiller les Lords du
Committee of Council on Education, en s'assu-
rant « si les objets offerts pour être acquis par
le Musée sont bien authentiques; s'ils sont de
bons échantillons de leur genre, et si l'on n'en
trouve pas de meilleurs sur le marché; si le prix
est raisonnable. Ils peuvent aussi signaler tels
objets, en Angleterre ou à l'étranger, dont
l'acquisition leur paraîtrait digne d'être négo-
ciée. »

Les fonctionnaires permanents du Musée
doivent tenir compte des recommandations du
Comité, suivant les ressources clu Musée, les
besoins du département et les lacunes à com-
bler.

Tel est le rôle de ces experts, du moins d'après
les définitions officielles. En réalité cette com-
mission technique, qui n'a rien de commun avec
les comités de Trustées et rappellerait plutôt les
commissions d'examen instituées dans les
musées d'Allemagne, près de chaque Conserva-
tion, ne fonctionne que très exceptionnellement.
On ne la réunit que lorsqu'on en a besoin et
c'est très rare. Les acquisitions se font par la
voie naturelle des Conservateurs, des Directeurs
(celui du Musée et aussi le Director for Art qui
est consulté sur toutes les acquisitions) et hiérar-
chiquement jusqu'au Ministre (le vice-président
of Committee of Council on Education). Le
Directeur peut faire des acquisitions jusqu'à

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS. — N» 134.
 
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