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Bulletin de l' art pour tous — 1897

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No 136 (Avril 1897)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16821#0013
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L ART-POUR -TOUS

ENCYCLOPEDIE DE LARTINDUSTRIEL ET DECORATIF -^K^f '^S
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FONDÉ PAR

ÉMILE REIBER
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36e Année ^- „ ^> Avril 1397,

BULLETIN D'AVRIL 1897

L'Organisation et le Fonctionnement

des Commissions de Trustées

dans

LES MUSÉES DE LA GRANDE-BRETAGNE

(Suite) (1).

NATIONAL GALLERY

La National Gallery nous fournit un nouvel
exemple de l'application de celle institution des
Trustées, mais sous un aspect tout différent et
avec des principes presque opposés. Ici le fonc-
tionnaire placé à la tête du musée est, pour
ainsi dire, indépendant et toutà fait responsable
tandis que les Trustées ne sont plus guère que
des conseillers honoraires, plus utiles au musée
par le patronage de leur nom que par leur action
véritable. Ce ne fut point, d'ailleurs, toujours le
régime sous lequel vécut la National Gallery.
Elle fut dirigée, au début, un peu dans le même
esprit que le British Muséum et, ce qui est parti-
culièrement instructif pour nous, c'est de con-
naître les raisons qui ont fait abandonner ce
système et adopter l'organisation nouvelle.

Vous connaissez, Monsieur le Ministre, l'his-
toire de la National Gallery. Je n'ai pas l'intention
de la reprendre ici. Je rappelle seulement que,
fondée en 1823-1824, par l'acquisition de la col-
lection Angerstein, ce musée s'accrut rapide-
ment par des acquisitions de collections impor-
tantes et de belles œuvres isolées, dirigées
logiquement et pour lesquelles les fonds ne
furent point ménagés par le Parlement. En
1824, l'administration de la nouvelle Galerie fut
confiée à un Conservateur placé entièrement
sous les ordres d'un Comité de Trustées qui
exerça les fonctions d'un Conseil de direction
supérieur du musée jusqu'en 1853. Ces Trustées
étaient nommés par le premier lord de la Tré-
sorerie; les questions financières étaient sou-
mises au Chancelier de l'Échiquier. Celui-ci,
comme le premier lord de la Trésorerie, était
d'ailleurs membre de droit du Comité (2).

Mais l'expérience a montré clairement, nous
dit un rapport officiel de la Trésorerie (3), « que
ce système n'a pas abouti au bien de l'institu-
tion; que les instructions de la Trésorerie
n'étaient pas suffisamment explicites; que les

(1) Voir Bulletin de VArt pour tous, février et mars 1897.

(2) Ce musée est également tout à l'ait indépendant du Committee
of Council on Education. Il relève directement de la Trésorerie.

(3) Treasury Minute, reconstituting the Establishment of the
National Gallery, 27 mars 1855.

Trustées et les fonctionnaires du musée ne
paraissent pas avoir connu bien exactement les
limites de leurs attributions; qu'en ce qui con-
cerne les acquisitions, le Chancelier de l'Échi-
quier avait été plus souvent influencé par l'état
des finances du pays que par la considération
des opportunités et avantages qui se pré-
sentaient pour enrichir les collections natio-
nales, etc. »

En conséquence, la National Gallery s'étant
développée en étendue et en richesse, une
Commission fut chargée par la Chambre des
Communes d'étudier la réorganisation de ce
musée et de rechercher de quelle manière les
trésors artistiques de la nation « pourraient être
le plus sûrement conservés, le plus judicieuse-
ment augmentés et le plus avantageusement
présentés au public. »

Les conclusions de cette Commission furent
celles-ci (1) :

1° Le Conseil des Trustées sera conservé;

2° Personne ne sera plus Trustée de droit;

3° Les Trustées seront nommés par la Tréso-
rerie ;

4° Le nombre des Trustées sera diminué au fur
et à mesure des vacances ;

5° Le poste de Conservateur est supprimé;

6° Un Directeur appointé est nommé;

7° Les propositions pour les acquisitions de
peintures seront remises par écrit par le Direc-
teur aux Trustées;

8° Une somme fixe sera annuellement portée
au budget de l'État et placée à la disposition des
Trustées pour l'achat de peintures.

D'accord avec la Commission parlementaire,
les lords de la Trésorerie préparèrent donc la
réorganisation de la National Gallery, confor-
mément à ces conclusions. Ils établirent donc,
en conséquence, que :

1° Le Conseil des Trustées est continué, mais
réduit à six membres au maximum, nommés
par le premier Lord de l'a Trésorerie, les mem-
bres de droit étant supprimés (2).

2° Un Directeur (3) de la Galerie Nationale est
nommé pour cinq ans, mais avec la faculté
d'être réélu. Il touche 1000 livres (25,000 francs)
par an; il peut être révoqué à n'importe quel
moment par la Trésorerie.

C'est le système qui fonctionne aujourd'hui,
consacré par de nombreuses années de prospé-
rité.

Ces mesures étaient justifiées par les raisons
suivantes, cjui sont énumérées dans le rapport
des Lords de la Trésorerie sur la réorganisation
du Musée :

« En débutant dans cette tâche, les Lords de
la Trésorerie ont compris que le grand principe

(1) Rapport daté du 4 août 1853.

(2) Ils sont nommés à vie. Ils sont choisis parmi de hauts person-
nages ayant le goût des arts, en général ni artistes, ni écrivains.

(3) En même temps étaient nommés un Keeper and Secrctary,
fonctionnaire qui existe encore aujourd'hui, et est chargé des ser-
vices administratifs, et un Travelling agent, destiné à parcourir
les pays étrangers, qui a été supprimé.

essentiel visé par la Commission parlementaire
était d'assurer dans l'administration de la Natio-
nal Gallery les avantages de la pleine et indivisible
responsabilité d'un fonctionnaire hautement qua-
lifié et largement rémunéré, et que, en même
temps que ce fonctionnaire recevrait l'aide et
l'assistance de Trustées non payés, la situation
respective du Directeur et des Trustées devrait
être établie de telle sorte que d'aucune manière
la responsabilité du premier n'en fût diminuée. »

C'est clans ces principes, ajoutent les Lords,
qu'il a été procédé à l'établissement' de statuts
qui paraissent les meilleurs pour l'avenir.

Les Lords de la Trésorerie étaient donc d'avis
« de ne pas supprimer entièrement le système
de Conseil des Trustées, mais de définir claire-
ment les attributions de chacun : des Trustées,
d'une part, et, de l'autre, du Directeur payé
qu'ils proposaient de placer à côté des Trustées
et sur lequel doit peser la responsabilité définitive
en cas de divergences ou de conflits. »

Le rapport ne cesse d'insister sur cette idée.
La raison donnée pour la continuation de ce
système des Trustées est encore « non dans le
but de partager, sauf dans une limite étroite et
bien définie, la responsabilité du Directeur, mais
dans le but de conserver un lien entre les ama-
teurs d'art éclairés et l'institution, de lui assurer
l'autorité et l'aide de ceux-ci, comme représen-
tant le public, sur bien des questions d'art qui
intéressent l'opinion et de former un indirect
mais utile canal de communication entre le
Gouvernement et le Musée. »

Les Trustées doivent tenir leurs séances à
Trafalgar-Square le premier lundi de chaque
mois, durant la session du Parlement et en tout
autre temps, si le Directeur le juge nécessaire,
après convocations régulièrement faites. Il n'est
pas nécessaire qu'il y ait un chiffre déterminé de
membres, ce qu'on appelle un « quorum », pour
assurer la validité des opérations.

Le Directeur est présent à toutes les réunions,
à moins d'empêchement justifié; le secrétaire
est également présent.

Les Trustées doivent avoir devant eux-toutes
les pièces concernant les opérations effectuées
dans le musée, le rapport du Directeur relatif aux
offres de peinture pour vente, legs ou donations
et tous autres rapports et communications
ordinaires ou extraordinaires relatifs à l'établis-
sement, que le Directeur jugera utile de sou-
mettre aux Trustées.

« Lorsque le Directeur propose l'acquisition
d'une peinture, ajoutent les statuts, les Trustées
peuvent soit sanctionner cette acquisition, soit
refuser leur approbation. Dans ce dernier cas, si
le Directeur persiste dans ses propositions, les
Trustées peuvent exiger que leur avis soit
transcrit au procès-verbal avec les raisons de
leur dissentiment et que ce procès-verbal soit
soumis au Parlement en même temps que le
rapport annuel de la Galerie.

« Dans des cas urgents, lorsque le Directeur a
dû terminer une acquisition avant d'avoir pu

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS. - N° 136.
 
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