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Bulletin de l' art pour tous — 1897

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No 138 (Juin 1897)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16821#0021
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LÂRTPOUR • TOUS m

Encyclopédie df lartindustriel et décoratif ^Fvi

■ja&ratssarit tous les wois

FONDÉ PAR

ÉMILE REIBER
Librairies-Imprimeries reunies

'2, rue Mignon, 2 <^N__-^*^'"*^>

36e Année ^ —^ Juin 1897.

se proposât de recueillir quelques dessins autour j gravure rendit ce premier service à l'art et au

des deux ou trois aquarelles de Redouté et public.

bulletin de JUIN 1897 J d'Isabey le père, qui formaient le noyau de la Ce n'est qu'en 1852, sous le nouveau gouver-

collection, la gravure entrait dans les préoccu- nement, avec MM. de Nieuwerkerke et Frédéric

pations de la Conservation qui faisait tous ses Villot, qui avaient remplacé les fonctionnaires

efforts pour lui donner immédiatement la place de la deuxième République, que la gravure et la

qu'elle mérite. lithographie firent leur apparition au Luxem-

En 1849, déjà, Jeanron, directeur des Musées j bourg. Avec cet esprit méthodique qui avait

X^XpOSltlOnS j nationaux, soumettait au nom du conserva- présidé à la réorganisation du Louvre et donl

teur(l), au « citoyen directeur des Beaux-Arts», J nos conservateurs, donnaient l'exemple à l'Eu-

Gharles Blanc, le projet « d'exposer publique- j rope, inaugurant un nouveau régime de véritable

j ment l'élite des gravures sérieuses des artistes conception scientifique des Musées, Villot,

Expositions périodiques d'estampes français depuis une quarantaine d'années ».« Je chargé provisoirement de la conservation des

au Musée du Luxembourg. compose un état de ce qu'il serait désirable d'y collections modernes conjointement avec celle

voir figurer, écrivait Charles Blanc au Ministre ! des peintures anciennes, ne pouvait manquer de

l œuvre de bracquemond ^e nntérieur, le 5 octobre 1849, et j'aurai l'hon- s'attachera combler les lacunes du Luxembourg

M. Benedite, conservateur du Musée du Luxem- neur de vous le ^m^'e avant peu en vous en créant les séries inexistantes et en dévelop-

bourg, vient enfin de mettre à exécution un projet qui indiquant les sources où je me serai renseigné et pant celles qui étaient encore à l'état embryon-

lui tenait à cœur et qu'il caressait depuis longtemps, i les conseils qui m'auront guidé. J'aurai aussi naire. Aussi le projet de son prédécesseur fut-il

celui d'une exposition périodique d'estampes formée, j l'honneur de vous exposer les moyens très pra- immédiatement réalisé et un petit avertissement,

non seulement avec le fonds très insuffisant encore tiques d'arriver à cet accomplissement. Le fonds placé en tête de la nouvelle Notice du Luxem-

descollections du Musée, mais avec des prêts d'ama- de belles épreuves dont le Musée est déjà nanti bourg (6 avril 1852), formulait à cet égard cette

teurs ou d artistes. et \a permission que vous avez bien voulu nous déclaration instructive :

La première de ces expositions vient de s'ouvrir au promettre d'échanger nos doubles nombreux « Le musée du Luxembourg ne renfermait

Musée ; elle est exclusivement consacrée a l'œuvre de contre les pièces qui nous manqueraient nous jusqu'à présent que des tableaux et des sculp-

Bracquemond et réunit plus de 100 pièces capitales „ , , , , . , t j i ■

. 1 ff feront toucher presque au but... » lures. La gravure qui a rendu populaires, par

du maître graveur. , , . , , , • . n ,, ■

tt« n^uirt__• . i •.- Le conservateur demandait pour recevoir cette des reproductions savantes et lideles, les pein-

Un catalogue raisonne des œuvres exposées a ete wuo^ v« ^ r- » r

rédigé à cette occasion et M. Léonce Benedite a bien exposition deux salles du palais du Luxembourg, tures les plus célèbres ; la lithographie, qui,

voulu nous autoriser à reproduire ici l'introduction ! « l'une actuellement libre, contiguë à la salle depuis plusieurs années, s'est montrée, sous le

qui ouvre ce catalogue et donne, sur l'histoire de la j qui fait suite à la grande galerie donnant sur un crayon de nos habiles dessinateurs, sa digne

gravure au Musée du Luxembourg, des détails eu- escalier d'honneur, et l'autre à l'angle de la émule, n'avaient point encore pris place dans

rieux et, croyons-nous, connus de bien peu de nos façade de la rue de Vaugirard, aujourd'hui occu- nos Musées. La Direction générale a pensé qu'il

lecteurs (1). pée par les bureaux de la régie du palais ». Ces était temps de réparer une pareille injustice :

salles furent mises à la disposition du Luxem- j depuis le mois de mars 1852, de nouvelles salles

bourg. Elles ne furent cependant appropriées à ont été disposées pour recevoir les ouvrages de

leur destination qu'un an après et l'exposition j nos graveurs et de nos lithographes. Les arts du

des gravures fut ajournée encore, l'Administra- j dessin sont donc maintenant complètement

tion supérieure considérant qu'il serait dange- j représentés au Luxembourg, et désormais on

reux de laisser pénétrer le public dans un en- pourra, sans sortir de ce palais, se faire une juste

droit si voisin de la poudrière installée alon; idée de l'état de l'Ecole française moderne. »

La gravure et la lithographie qui depuis le j dans *e Palais (2)- Qu'on se rassure! C'était Ce choix de gravures, successivement accru

commencement du siècle, occupent'une place ! moins Par é§ard Pour la sécurité du public que j les années suivantes, avait été formé avec un

si importante et si glorieuse dans notre art Par craint'e de son imprudence qu'une telle fonds provenant des commandes et des acquisi-

avaient toujours, semble-t-il, été sacrifiées dans ! mesure était prise. On frémit à la pensée qu'un j tions du Salon et augmenté en même temps par

la représentation de nos collections publiques. \ danger permanent aussi terrible pût couver la bonne volonté des artistes eux-mêmes (1).

Le Luxembourg essayait bien peu à peu de s'ou- j ams'i tranquillement, au sein d'un des plus j Malheureusement cette innovation ne fut pas de

vrir à des manifestations nouvelles mais pa- beaux palais de l'État, à côté des collections longue durée. L'idée était excellente, mais d'une

raissait leur être étroitement fermé jusqu'à ce nationales, dans un lieu public des plus fréquen- application difficile. Villot, qui avait si bien

jour, tés. La poudrière disparut. L'installation de la compris la mission du Luxembourg, eut le tort

On ne pouvait guère, du moins, accuser de de se décourager trop tôt. Après un essai de cinq

cet oubli le mauvais vouloir de l'Administration. I - années, il abandonna son projet, supprima,

Pendant vingt ans, à partir de la date de son ( en 1857>la section d'estampes des salles comme

affectation aux artistes vivants, le Luxembourg S (1) c'était alors Elzidor Naigeon, nia et successeur de J. Nai- _

° ( geon, premier conservateur et organisateur du Musée.

ne vécut que sur le loncis de sa galerie de pein- , , , , „ , . . _,

1 (2) Voici le texte môme de la lettre de Baroche, ministre de i (1) Cette Exposition comprenait, en 1852, soixante et une gra-

ture. DU JOUI' OU 11 prit conscience de Ses devoirs 1 l'Intérieur, en date du 9 décembre 1850 : vures et dix-sept lithographies; la seconde édition du Catalogue

et où il chercha à Se développer avec les apoa- i D'verses localités destinées à servir d'annexé au Musée du (qui date de 1855) compte cent dix-sept gravures et soixante-trois

,, , FF , Luxembourg viennent d'être appropriées à leur nouvelle destina- lithographies. On y remarque les noms des graveurs : Bein, Blan-

rences d un véritable musée, au moment OÙ la j tion. Toutefois le public ne pourra être admis avant que des chard (A.), Bléry, Bridoux, Burdet, Butavand, Caron, Chenay,

SClllnture eçl innelée à nrpnflrp en r»lnr>e» an mesures aient été prises relativement à la poudrière donnant Damour, Danguin, Daubigny, Decamps, Desnoyers, Despere'.,

^ FFC d picuuic sa jjicioe en ( directement sur l'escalier devant servir d'entrée au Musée. Cette Dien, Forster, François (Alphonse), François (Jules), Gelée, Girard,

dehors du rôle décoratif auquel elle était presque j poudrière, qui n'a qu'une seule issue, contient une quantité consi- Girardet, Henriquel-Dupont, Huet (Paul), Jacques (Charles),

exclusivement réservée wanf mfmo n„A F™ dérable de munitions. Elle est fréquentée par des artificiers qui Laugier, Lecomtc, Lefèvre, Le'isnier, Leroux (J.-M.), Leroy

CAUusiveiHeiu lessivée, dVclIll. même que 1 On y confectionnent des cartouches et, en présence des précautions (Alph.), Leroy (Louis), Lorichon, Louis (Aristide), Martinet,

si minutieuses que prend avec raison le service militaire dans les j Masson (Alph.), Masquelier, Meissonier, Pollet, Potiche, Prévost,
places de guerre pour le transport et la conservation des poudres, Ramus, Ransonelte, Rosotte, Saint-Eve, Salmon (L.-Ad.), Val lot,
l'Administration compromettrait fortement sa responsabilité si le el des lithographes : Aubry-Lecomte, Baron, Bellangé (Hippolyte),
(1) Expositions périodiques d'estampes au Musée national du public était admis à fréquenter un lieu si voisin de la poudrière. Champin, Dauzats, Delacroix (E.), Desmaisons, Devéria (Achille),
Luxembourg. Première exposition. Catalogue des œuvres exposées La régie du Luxembourg s'occupe activement de faire choix d'un Flandrin (Hipp.), Français, Gavarni, Isabey (E.), Lassalle, Lan-
de Bracquemond, par Léonce Benedite, conservateur du Musée. autre local pour le dépôt des poudres. » (Archives des Musées rens (J.), Leroux (Eugène), Mouilleron, Nanteuil (Célestin), Noël,
1 volume in-8» de 48 pages illustrées. Prix, broché : 1 fr. nationaux, t. XXIII.) Raffet, de Rudder, Soulange-Tessier, Sudre.

Mouette (d'après Bracquemond).

bulletin de l'art pour tous. — n» 138.
 
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