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Bulletin de l' art pour tous — 1898

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No 152 (Août 1898)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16822#0029
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37e Année ^ > Août 1898

BULLETIN D'AOUT 1898

Ecole Nationale des Arts décoratifs

La distribution des récompenses aux élèves
de l'École a eu lieu le samedi 23 juillet, dans
le grand amphithéâtre de la Sorbonne, sous
la présidence de M. Chipiez, inspecteur prin-
cipal de l'enseignement du dessin, délégué par
M. le Ministre de l'Instruction publique et
des Beaux-Arts, assisté de M. A.. Kaempfen,
directeur des Musées nationaux, et de M. Gré-
goire Kotow, directeur de l'École centrale de
dessin de Saint-Pétersbourg. Les délégués de
la direction des beaux-arts, de l'inspection du
dessin, M. l'administrateur de la Manufacture
de Sèvres occupaient l'estrade avec le corps
administratif et enseignant de l'Ecole.

M. le Président a prononcé le discours sui-
vant :

Chers élèves,

Désigné par la bienveillance de M. le Ministre de
l'Instruction publique et des Beaux-Arts pour pré-
sider à cette cérémonie, je ne saurais mieux vous
témoigner de l'intérêt qu'il vous porte qu'en m'em-
pressant, tout d'abord, de rendre justice à votre zèle
et à vos efforts.

Plus encore que les années précédentes, l'exposi-
tion des travaux de l'École est remarquable. Elle
prouve votre travail soutenu, en même temps qu'elle
atteste l'excellence de l'enseignement qui vous est
donné.

Pour ce qui est du dessin d'imitation, aussi bien
que de la composition décorative et de la sculpture,
les résultats que vous avez obtenus sont dignes de
tout éloge. Votre directeur, vos professeurs et vous-
mêmes, mes chers amis, vous avez bien mérité les
félicitations que je suis heureux de vous adresser au
nom du Gouvernement.

J'ai été tout particulièrement frappé de la manière
dont on vous enseigne l'architecture. Les programmes
donnés sont modestes. On ne vous demande point
de dessiner des monuments que vous n'aurez jamais
l'occasion de bâtir vous-mêmes, ni de voir élever par
d'autres; point de projets ambitieux, mais, construites
avec des matériaux différents, des parties d'édifices
telles qu'un angle de portique, un balcon, des fenêtres
plus ou moins ouvrées, etc.

Je ne sais point de meilleure méthode pour faire
aisément comprendre à de jeunes élèves en quoi
consiste l'architeclonique, c'est-à-dire la partie qui,
dans la composition des édifices, se rapporte particu-
lièrement à l'art, pour mettre en lumière les premiers
principes de la construction, pour montrer enfin les
modifications qu'il convient de faire subir aux formes,
à raison de la diversité des matériaux qui les reçoi-
venL

Ainsi entendue, l'étude de l'architecture est tout à
fait appropriée à l'enseignement de l'art décoratif.
N'en doutez pas, c'est à l'heureuse influence de cette

étude que vous devez, en grande partie, le caractère
pondéré de vos compositions.
J'ai pensé qu'il serait bon de le constater ici.
L'année dernière, M. le Directeur des Beaux-Arts
; vous disait avec raison qu'eu égard à la concurrence
étrangère, la France n'avait pas à s'endormir sur
\ ses lauriers pour tout ce qui touche aux industries
1 d'art.

C'est une recommandation qu'il convient d'avoir
) toujours présente à l'esprit en notre temps où la
i recherche acharnée des formes nouvelles conduit si
souvent à des créations irraisonnées ou même parfois
j monstrueuses.

Je sais bien qu'aujourd'hui l'art français ne peut
avoir l'unité qui l'a caractérisé à chaque page de son
histoire et jusqu'au commencement de ce siècle.

Des raisons d'ordres divers s'y opposent. Ce n'est
pour moi ni le lieu ni le moment de s'engager dans la
recherche de ces causes.

A des besoins nouveaux doivent correspondre des
formes nouvelles, c'est entendu. Mais il n'en résulte
pas que l'on puisse créer ces formes à volonté. C'est
plutôt le contraire qui paraîtra démontré pour peu
J que l'on regarde ce qui se passe en ce moment au
sujet des automobiles. Ceux qui les construisent ont
eu beau chercher; jusqu'à présent ils n'ontpas réussi
à créer un type qui, par son aspect, serait l'expres-
sion sensible de la force à laquelle obéissent ces voi-
tures d'un nouveau genre.

C'est étape par étape que notre art s'est formé dans
les siècles précédents. Celle qu'il parcourt aujour-
d'hui est dès maintenant la plus longue dont nous
ayons gardé le souvenir. 11 n'y a pas là de quoi nous
faire désespérer.

Le mouvement qui s'est manifesté de toutes parts
pour réagir contre l'indigence de l'art industriel que
nous a légué la première moitié de ce siècle est loin
d'avoir été stérile.

Les encouragements donnés par l'État, les concours
ouverts par des sociétés privées, les écoles fondées
par les chambres syndicales de diverses industries, la
part qu'ont prise à cette œuvre mes confrères les
architectes, en province aussi bien qu'à Paris, toutes
ces causes n'ont pas été sans produire d'heureux
résultats.

Si nous ne possédons pas encore un art qui nous
soit propre et dont l'originalité se soit nettement
dégagée, nous sommes tout au moins en voie d'y par-
venir, nous approchons du but.

Soyez assurés que, dans l'avenir, les futurs historiens
de l'art ne seront pas embarrassés pour mettre à leur
place, dans la série chronologique, les habitations
qui ont été construites à Paris, au cours de ces der-
nières années, et cela, par la seule considération du
caractère architectural de ces bâtiments.

Je manquerais à mon devoir si je ne témoignais
hautement, au risque de blesser la modestie de mon
ami Lajolais, du rôle actif que son école a joué dans
la suite des efforts qui ont été tentés en vue de la
rénovation de notre art industriel.

Que ce juste éloge, mes chers amis, soit un motif
d'encouragement pour vous au moment où, en même
temps que les écoles d'art des nations étrangères,
vous vous mettez en mesure de paraître avec honneur
à l'Exposition de 1900.

Dans celle Exposition qui devra surpasser toutes
celles qui l'ont précédée, nous essayerons de disposer
dans un ordre nouveau et avec des développements
nécessaires tout ce qui a trait à l'enseignement des
arts du dessin.

Vous le savez, nous aurons à y défendre le bon

j renom de notre enseignement artistique. Cette tâche,
vous incombera pour une bonne part. Vous êtes
armés pour remplir ce devoir et soutenir cette lutte;
nous avons la ferme espérance que vous n'y faillirez
pas.

Un dernier mot.

Vous ignorez probablement que j'ai eu l'honneur
d'avoir pour assistant, à cette cérémonie, un des
artistes les plus renommés de Saint-Pétersbourg.

C'est à Lajolais qu'il appartient de vous le nommer
et de vous le présenter.

Moi, je dirai simplement à notre hôte que je suis
heureux de la circonstance qui me permet de lui
adresser publiquement mes souhaits de bienvenue,
( et de lui faire connaître combien nous est agréable
et sympathique sa présence parmi nous.

En réponse au discours de M. Chipiez, M. Lou-
vrier de Lajolais, directeur de l'École, a pro-
noncé une courte et chaleureuse allocution.

On a ensuite distribué les récompenses sui-
vantes :

I SECTION DES JEUNES GENS . f j

Dessin

Grand prix de dessin en loges, Bertaux.
Grand prix des fabricants de bronze : composition,
Rioux et Caminade.

Sculpture

Grand prix de sculpture en loges, Fonty.
Prix Jacquot en loges : sculpture ornementale,
Deribaucourt.

Prix du ministre : applications décoratives, Fonty.
Prix Aimé Millet : antique, Brousse, Fonty.

Architecture

Prix Jay : section d'architecture (tous les points
J réunis), Chalier.

Prix Lebègue : composition d'architecture (men-
suel), Chalier.

Prix du ministre : composition d'architecture (an-
} nuel), Génuys.

Prix Bloche : dessin d'architecture (annuel), Cla-
J haut.

Composition d'omement

Grand prix de composition d'ornement en loges,
Clabaut.

Médaille de la Société centrale des architectes,
Clabaut

Prix Biais; attribution de livrets aux logistes, Bor-
j dère, Génuys, Bodelet.

Prix Ranvier : un objet d'art, Dufrène.

! Ateliers

Prix première division, fondation Dubouché : Du-
frène.

Prix deuxième division, prix du ministre : Bastard.
Prix de la Société libre des beaux-arts : Fonty.
Prix Destouches, peinture, deuxième division :
j Vintraut et Ecochart.

Prix Destouches, sculpture, deuxième division :
Lempérière.

BULLETIN DE L'ABT POUR TOUS- — N« 152.
 
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