DOI Heft:
No 195 (Mars 1902)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16826#0009
LARTPOUR-TOUS
Encyclopédie pf l'art industriel et décoratif
•paraissant toxts les 111,01S
FONDÉ PAR
ÉMILE REIBER
Librairies-Imprimeries réunies
C\ PARIS Mxn^wtxl^^
7, rue Saint Benoit
Mars 1902
BULLETIN DE MARS 1902
Échos
Conseil supérieur des musées natio-
naux. — Sont nommés pour trois ans, à dater
du 1er janvier, membres du conseil des musées
nationaux :
MM. Henner, membre de l'Institut ; Franck
Chauveau, sénateur ; Waldeck-Rousseau, pré-
sident du Conseil ; Aynard, vice-président de la
Chambre des Députés ; Bourgeois, député;
Tétreau, président deseclion au Conseil d'État;
Hérault, président de chambre à la Cour des
comptes; E.Michel, membre de l'Institut, cri-
tique d'art; Gonse, membre du conseil supé-
rieur des beaux-arts ; Bonnat, peintre, et Bar-
das, statuaire, membresde l'Institut; Collignon,
professeur adjoint à la Faculté des lettres de
Paris ; Georges Berger, député, président de la
Société des Amis du Louvre.
Le Musée du Louvre vient de se rendre
acquéreur d'une importante collection d'objets
d'art oriental, notamment: une lampe en faïence
de Damas du seizième siècle, d'une très grande
valeur; une aiguière arabe en bronze du trei-
zième siècle; deux très beaux verres antiques,
un gobelet et un flacon; plusieurs pièces artis-
tiques de l'époque du moyen âge, et une série
variée de verreries antiques.
Ces acquisitions prendront place dans les
salles de la céramique.
-O-
Le Petit Palais. — Le Préfet de la Seine a
signé l'arrêté nommant le personnel adminis-
tratif du Palais des Beaux-Arts de la Ville de
Paris, qui sera placé sous la direction de M. Gain,
conservateur du musée Carnavalet,délégué pro-
visoire au Petit Palais. Sont nommés attachés
rétribués : MM. Ivanhoë Rambosson, Grou-
kowski et Escolier ; MM. Fochier-Magnan, Hé-
nard et Ghassaigne de Néronde sont nommés
attachés non rétribués.
-O-
Musée Galliera, à Paris. — Une Expo-
sition d'art industriel aura lieu, cette année
encore, au Musée Galliera.
Les membres de la commission sont très
satisfaits de la précédente Exposition, qui a duré
tout l'été dernier et qui a permis à un grand
nombre de ciseleurs, céramistes, verriers, sculp-
teurssurbois et surivoire, etc., d'exposer leurs j
œuvres.
L'intérêt de cette Exposition a été, en effet,
assez grand pour que des délégués spéciaux y
aient été envoyés par les Gouvernements russe
et autrichien en vue de créer, à Saint-Péters-
bourg et Vienne, des musées semblables.
Le projet de la commission serait d'organiser
à Galliera des Expositions successives, au moins
pendant toute la belle saison, pour mettre en
valeur l'art industriel français et particulière-
ment l'art parisien ; c'est ainsi qu'on ouvrirait
cette année une Exposition de la reliure mo-
derne, sous la haute direction de M. Henri \
Beraldi.
Indépendamment de l'exposition de reliure,
un autre très intéressant projet sera, à la même
époque, réalisé. Sur la proposition de M. Bupert !
Carabin, la commission officielle du musée
Galliera a décidé une exposition de modèles
pour bronze, bijouterie, orfèvrerie, tentures,
papiers peints, etc.
Celle-ci sera désormais annuelle.
%>-
La Minerve de Poitiers. — V la Société
des Antiquaires de l'Ouest, devant un nombreux
auditoire, M. ITild, doyen de la Faculté des let-
tres, a fait une savante démonstration sur la
Minerve de Poitiers, comparée aux autres types j
connus de la déesse'
« Pour lui cette Minerve — dont nous avons
annoncé la découverte dans notre Bulletin de
Y Art pour tous de février. — ne fut ni un objet de
collection, ni une statue décorative, mais une
statue de culte, qui, dans sa pose un peu hiéra- :
tique et avec son discret sourire, incarnait sur-
tout la protection et la bonté, plus que la vail-
lance militaire. Elle tenait dans la main gauche
allongée un attribut tendu vers le sol, très pro- ;
bablement un rameau d'olivier, et, du bras droit j
plié, soutenait un objet, sans doute une statuette
delà Victoire. Laslatue a dû êtrefaite au deuxiè-
me siècle de notre ère par un artiste archaï- \
sant, quicopia un ancien modèle grec du septièm c
au sixième siècle avant Jésus-Christ.
« Ces indications furent complétées par M. Bi-
chard, archiviste du département de la Vienne, j
chargé de la surveillance des fouilles qui sont
entreprises par la municipalité dans le jardin où
a été faite la découverte et dans la nouvelle rue
voisine. L'on a déjà mis à jour quelques subs- j
tructions, douze bases de colonnes et plusieurs
piliers massifs, qui semblent révéler l'existence,
sur ce coteau ouest de Poiliers, d'un ancien
temple dédié à Minerve. Dans le mortier de l'un
des piliers a été trouvée une monnaie à l'effigie
de Marc-Aurèle.
« Quoi qu'il en soit, aucune statue antique
d'une aussi grande importance n'avait été dé-
couverte dans le sol de la France depuis 1862.
Cette minerve sera rapidement vulgarisée, grâce
aux inévitables cartes postales qui la repré-
sentent el vont être mises en vente ces jours-
ci. L. A. »
-O-
Bibliographie
LETTRES INÉDITES
DE
VIOLLET=LE=DUC
Recueillies et annotées par son fils (1)
PRÉFACE <2>
Vingt-trois ans plus tard, en 1860, il évoquait ses
souvenirs de jeunesse, en publiant des lettres sur la
Sicile, auxquelles l'expédition alors entreprise par
Garibaldi donnait un intérêt particulier d'actua-
lité (3).
La dernière de ces lettres renfermait cette pro-
phétie qui s'est réalisée : « Si Garibaldi sait faire des
soldats avec le peuple sicilien, nous verrons peut-
être se renouveler de nos jours l'histoire de Roger,
fils de Tancrède, qui, à la tête de quelques centaines
de Normands, s'empara de la Sicile en 1061 et y
fonda ane dynastie. »
Parmi les hommes cminenls avec lesquels Viollct-
le-Duc fut en correspondance, Mérimée est certaine-
ment celui avec lequel il a échangé le plus de lettres.
Tous les deux collaborèrent ensemble, pendant
longtemps, à cet inventaire des richesses monumen-
tales de la France qu'on doit à la Commission des
monuments historiques. L'inspecteur général saisis-
sait toujours l'occasion de faire route avec le jeune
architecte, et c'est à cette époque que leurs rapports
prirent un caractère d'étroite intimité, favorisés qu'ils
étaient par une parfaite concordance de vues. Ce
passage d'une lettre de 1813 en fait foi : « Cher père,
— mon bon temps touche à son terme, demain nous
11) Unvolumc in-8» de 224 pages de texte, illustrées de fac-similés
de croquis de \'ioi.let-le-Duc, avec un portrait de l'auteur. Les
lettres' sont accompagnées d'une préface et de notes explicatives
par M. Viollet-le-Duc fils. — Librairies-Imprimeries réunies
(ancienne maison Morel), 7, ruo Saint-Benoit. Paris.
(2) Voir: Art pour tous Bulletin de janvier 1902.
(3) Lettres publiées dans le Moniteur et réunies en volume.
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS — N« 195.
Encyclopédie pf l'art industriel et décoratif
•paraissant toxts les 111,01S
FONDÉ PAR
ÉMILE REIBER
Librairies-Imprimeries réunies
C\ PARIS Mxn^wtxl^^
7, rue Saint Benoit
Mars 1902
BULLETIN DE MARS 1902
Échos
Conseil supérieur des musées natio-
naux. — Sont nommés pour trois ans, à dater
du 1er janvier, membres du conseil des musées
nationaux :
MM. Henner, membre de l'Institut ; Franck
Chauveau, sénateur ; Waldeck-Rousseau, pré-
sident du Conseil ; Aynard, vice-président de la
Chambre des Députés ; Bourgeois, député;
Tétreau, président deseclion au Conseil d'État;
Hérault, président de chambre à la Cour des
comptes; E.Michel, membre de l'Institut, cri-
tique d'art; Gonse, membre du conseil supé-
rieur des beaux-arts ; Bonnat, peintre, et Bar-
das, statuaire, membresde l'Institut; Collignon,
professeur adjoint à la Faculté des lettres de
Paris ; Georges Berger, député, président de la
Société des Amis du Louvre.
Le Musée du Louvre vient de se rendre
acquéreur d'une importante collection d'objets
d'art oriental, notamment: une lampe en faïence
de Damas du seizième siècle, d'une très grande
valeur; une aiguière arabe en bronze du trei-
zième siècle; deux très beaux verres antiques,
un gobelet et un flacon; plusieurs pièces artis-
tiques de l'époque du moyen âge, et une série
variée de verreries antiques.
Ces acquisitions prendront place dans les
salles de la céramique.
-O-
Le Petit Palais. — Le Préfet de la Seine a
signé l'arrêté nommant le personnel adminis-
tratif du Palais des Beaux-Arts de la Ville de
Paris, qui sera placé sous la direction de M. Gain,
conservateur du musée Carnavalet,délégué pro-
visoire au Petit Palais. Sont nommés attachés
rétribués : MM. Ivanhoë Rambosson, Grou-
kowski et Escolier ; MM. Fochier-Magnan, Hé-
nard et Ghassaigne de Néronde sont nommés
attachés non rétribués.
-O-
Musée Galliera, à Paris. — Une Expo-
sition d'art industriel aura lieu, cette année
encore, au Musée Galliera.
Les membres de la commission sont très
satisfaits de la précédente Exposition, qui a duré
tout l'été dernier et qui a permis à un grand
nombre de ciseleurs, céramistes, verriers, sculp-
teurssurbois et surivoire, etc., d'exposer leurs j
œuvres.
L'intérêt de cette Exposition a été, en effet,
assez grand pour que des délégués spéciaux y
aient été envoyés par les Gouvernements russe
et autrichien en vue de créer, à Saint-Péters-
bourg et Vienne, des musées semblables.
Le projet de la commission serait d'organiser
à Galliera des Expositions successives, au moins
pendant toute la belle saison, pour mettre en
valeur l'art industriel français et particulière-
ment l'art parisien ; c'est ainsi qu'on ouvrirait
cette année une Exposition de la reliure mo-
derne, sous la haute direction de M. Henri \
Beraldi.
Indépendamment de l'exposition de reliure,
un autre très intéressant projet sera, à la même
époque, réalisé. Sur la proposition de M. Bupert !
Carabin, la commission officielle du musée
Galliera a décidé une exposition de modèles
pour bronze, bijouterie, orfèvrerie, tentures,
papiers peints, etc.
Celle-ci sera désormais annuelle.
%>-
La Minerve de Poitiers. — V la Société
des Antiquaires de l'Ouest, devant un nombreux
auditoire, M. ITild, doyen de la Faculté des let-
tres, a fait une savante démonstration sur la
Minerve de Poitiers, comparée aux autres types j
connus de la déesse'
« Pour lui cette Minerve — dont nous avons
annoncé la découverte dans notre Bulletin de
Y Art pour tous de février. — ne fut ni un objet de
collection, ni une statue décorative, mais une
statue de culte, qui, dans sa pose un peu hiéra- :
tique et avec son discret sourire, incarnait sur-
tout la protection et la bonté, plus que la vail-
lance militaire. Elle tenait dans la main gauche
allongée un attribut tendu vers le sol, très pro- ;
bablement un rameau d'olivier, et, du bras droit j
plié, soutenait un objet, sans doute une statuette
delà Victoire. Laslatue a dû êtrefaite au deuxiè-
me siècle de notre ère par un artiste archaï- \
sant, quicopia un ancien modèle grec du septièm c
au sixième siècle avant Jésus-Christ.
« Ces indications furent complétées par M. Bi-
chard, archiviste du département de la Vienne, j
chargé de la surveillance des fouilles qui sont
entreprises par la municipalité dans le jardin où
a été faite la découverte et dans la nouvelle rue
voisine. L'on a déjà mis à jour quelques subs- j
tructions, douze bases de colonnes et plusieurs
piliers massifs, qui semblent révéler l'existence,
sur ce coteau ouest de Poiliers, d'un ancien
temple dédié à Minerve. Dans le mortier de l'un
des piliers a été trouvée une monnaie à l'effigie
de Marc-Aurèle.
« Quoi qu'il en soit, aucune statue antique
d'une aussi grande importance n'avait été dé-
couverte dans le sol de la France depuis 1862.
Cette minerve sera rapidement vulgarisée, grâce
aux inévitables cartes postales qui la repré-
sentent el vont être mises en vente ces jours-
ci. L. A. »
-O-
Bibliographie
LETTRES INÉDITES
DE
VIOLLET=LE=DUC
Recueillies et annotées par son fils (1)
PRÉFACE <2>
Vingt-trois ans plus tard, en 1860, il évoquait ses
souvenirs de jeunesse, en publiant des lettres sur la
Sicile, auxquelles l'expédition alors entreprise par
Garibaldi donnait un intérêt particulier d'actua-
lité (3).
La dernière de ces lettres renfermait cette pro-
phétie qui s'est réalisée : « Si Garibaldi sait faire des
soldats avec le peuple sicilien, nous verrons peut-
être se renouveler de nos jours l'histoire de Roger,
fils de Tancrède, qui, à la tête de quelques centaines
de Normands, s'empara de la Sicile en 1061 et y
fonda ane dynastie. »
Parmi les hommes cminenls avec lesquels Viollct-
le-Duc fut en correspondance, Mérimée est certaine-
ment celui avec lequel il a échangé le plus de lettres.
Tous les deux collaborèrent ensemble, pendant
longtemps, à cet inventaire des richesses monumen-
tales de la France qu'on doit à la Commission des
monuments historiques. L'inspecteur général saisis-
sait toujours l'occasion de faire route avec le jeune
architecte, et c'est à cette époque que leurs rapports
prirent un caractère d'étroite intimité, favorisés qu'ils
étaient par une parfaite concordance de vues. Ce
passage d'une lettre de 1813 en fait foi : « Cher père,
— mon bon temps touche à son terme, demain nous
11) Unvolumc in-8» de 224 pages de texte, illustrées de fac-similés
de croquis de \'ioi.let-le-Duc, avec un portrait de l'auteur. Les
lettres' sont accompagnées d'une préface et de notes explicatives
par M. Viollet-le-Duc fils. — Librairies-Imprimeries réunies
(ancienne maison Morel), 7, ruo Saint-Benoit. Paris.
(2) Voir: Art pour tous Bulletin de janvier 1902.
(3) Lettres publiées dans le Moniteur et réunies en volume.
BULLETIN DE L'ART POUR TOUS — N« 195.