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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

DOI issue:
No 4 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0039
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30

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

tir le concours que, durant plusieurs années, il
fournit à notre section de peinture décorative.

Hannotiau, lorsqu’il copiait les maîtres, s’assi-
milait leurs qualités distinctives, se pénétrant
de la facture, de la couleur et du sentiment de
chacun d’eux. Ses modèles furent toujours
clairement traduits ; il imitait surtout avec une
grande fidélité les œuvres du xve et du xvie siècle,
dont il avait une connaissance parfaite. Son éru-
dition et son flair artistiques étaient connus de
tous. C’était d’ailleurs un caractère bien accusé,
original, toujours en quête de découvertes dans le
domaine des choses anciennes dont il était épris.
Son jugement était prompt, prime-sautier et ce-
pendant toujours juste.

Indépendamment d’un certain nombre de ta-
bleaux inspirés de son cher Bruges, où il passait
tous les ans trois à quatre mois, Hannotiau laisse
au Musée royal des Arts décoratifs et industriels
une œuvre remarquable, consistant en copies de
diverses peintures décoratives existant en Belgi-
que :

Quatorze copies d’après des blasons des diffé-
rents chapitres de la Toison d’Or, tenus aux xve et
xvie siècles, à l’église de Notre-Dame et à celle du
Saint-Sauveur, à Bruges, à la cathédrale de Saint-
Bavon, à Gand et à celle de Saint-Rombaut, à
Mali nés ;

Un dessin d’après une fresque, représentant
l’Annonciation, décorant le manteau d’une che-
minée de l’habitation de M. Du Welz, à Bruges;

Deux copies d’après des peintures murales or-
nant une petite salle de l’ancien Hôtel de Busley-
den, actuellement le Mont de Piété, à Malines :

A) Le Festin de Balihazar;

B) Les Noces de Neptune et d''Amphitrite ;

La copie partielle d’une fresque de la chapelle
de Sainte-Anne, à l’église Saint-Pierre à Louvain,
représentant un ange ;

Diverses copies d’après les peintures du berceau
dit de Charles V, qui se trouve au Musée.

A. v. H.

UN TONNELET

d’une armure allemande de la première moitié
du XVIe siècle pour combattre à pied (J).

LE Musée d’armes et d’armures de la Porte de
Hal s’est enrichi, en 1896, de deux parties
d’armure allemande de la première moitié du

(1) Extrait de la notice publiée, par M. E. de Prelle
de la Nieppe, dans les Annales de la Société d’Archéologie
de Bruxelles, tome XV, 1901, pp. 236 à 248.

xvie siècle, pour combattre à pied, ayant figuré an-
ciennement dans la collection d’Ossuna. Ce sont,
1 une une braconnière et l’autre un garde-rein,
d une forme toute spéciale et qui ont valu, aux ar-
mures dont elles font partie, le nom d'armures à
tonne ou à tonnelet, d’armures à cloche, ou d'ar-
mures à jupe.

En usage dans les pas d’armes et dans les com-
bats à la barrière, elles présentaient l'avantage de
pouvoir être raccourcies facilement de plusieurs
lames inférieures pour être portées à cheval, mais
elles font partie des armures principalement desti-
nées aux combats à pied.

Outre l’intérêt qui s’attache aux documents dont
le nombre est forcément restreint dans les musées,
le tonnelet de la Porte de Hal, par la richesse de la
gravure à l’eau-forte, genre de Nuremberg, dont il
est orné, a une grande valeur archéologique et ar-
tistique.■

La décoration de l’un des demi-tonnelets repré-
sente des portraits de personnages de l’antiquité;
dix scènes symbolisant les qualités et les défauts de
l’homme aux différents âges de la vie, de dix ans en
dix ans; chacune de ces scènes est expliquée par
une phrase latine ; sur les première, deuxième et
quatrième lames figurent des variantes du texte de
la Vulgate, tirées du Livre des Proverbes.

Le sujet traité dans l’autre demi-tonnelet est peu
différent : des personnages dont les attitudes font
allusion soit à une qualité, soit à un défaut que
l’homme est censé posséder selon qu’il est né sous
l’une ou l’autre des sept planètes. Quatre de celles-
ci, le Soleil, Vénus, Mercure et la Lune, sont repré-
sentées d’une manière allégorique, et l’on indique
dans des inscriptions latines la durée de la révo-
lution des principales planètes.

Les costumes des personnages figurés sur le ton-
nelet et le caractère général de cette intéressante
iconographie sont sans nul doute allemands, et si
cette belle ornementation n’est pas due au concours
direct d’un maître, du moins est-elle indéniable-
ment empruntée à des sources de la maîtrise alle-
mande. Il y a tout lieu de l’attribuer à Virgile
Solis, peintre et graveur célèbre, né à Nuremberg
en 1514, mort en 1562, qui a prêté le concours de
son talent à la décoration de diverses armes con-
nues.

Virgile Solis a travaillé aussi pour divers ou-
vrages, notamment les Métamorphoses d’Ovide et
plusieurs Bibles, qu’il a illustrées par la gravure sur
bois. Les Métamorphoses d’Ovide ont été publiées
à Francfort-sur-le-Mein, en 1563.

On doit également à Virgile Solis une série de
portraits de rois de France depuis Pharamond jus-
qu’à Henri LIT, avec une explication en latin,
composée en collaboration avec Jost Amman, parue
 
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