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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1.1901/​2(1902)

DOI issue:
No 9 (1902)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24671#0076
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

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spécial ou se prêtant mal à une présentation pu
blique. Inutile de dire que ce ne sera pas la divi-
sion la moins goûtée des chercheurs.

Tel est le programme. A tous ceux qu’il inté-
resse de nous aider à le réaliser. Dans ces condi-
tions; en effet, il n’est personne; s’occupant si peu
que ce soit de gravures ou de photographies; qui
n’ait de temps en temps l’occasion de nous fournir
quelque élément.

Les apports les plus parfaits seront naturelle-
ment les ensembles formés d’une façon métho-
dique et représentant soit l’exploration d’une
région déterminée; telle que l’a comprise; par
exemple; M. Rahir, dont nous annonçons plus
loin l’exposition, soit une réunion d’objets se
rapportant à quelque ordre d’idées précis dont on
se serait fait une spécialité : châteaux anciens;
églises romanes; fonts baptismaux; hôtels de ville;
petites chapelles; etc.

Mais à côté de ces concours importants; nécessi-
tant de véritables collaborateurs; il y a le
contingent plus modeste et; disons-le; plus sûr,
que chacun peut nous fournir sans peine et sans
apprêts. Les photographes amateurs sont souvent
en peine de sujets. Que ne s’attachent-ils
tous à battre les environs immédiats de l’endroit
où ils séjournent et à nous apporter; sous forme
d’un certain nombre d’épreuves; l’inventaire mo-
numental et archéologique de ce que renferme
leur région dans un rayon de deux à trois
kilomètres ! Les amateurs couvrent la Belgique
comme d’un réseau. Si notre appel était
entendu, ne fut-ce que de la moitié d’entre
eux; nous pourrions donc recueillir en peu
de temps de quoi donner tout au moins un pre-
mier aperçu de la plupart des objets dont
nous avons pris la tâche de nous occuper.

Nous le clamons donc; cet appel; à toutes les
bonnes volontés qui seraient prêtes à nous secon-
der dans cette entreprise; à la fois artistique et
nationale. Que chacun apporte sa pierre à l’édi-
fice, qu’il nous envoie sans tarder les documents
qu’il posséderait déjà et qu’il mette l’été à profit
pour compléter son contingent !

Nous ouvrons dans notre Bulletin une rubrique
spéciale pour annoncer la venue des photogra-
phies en question; que nous aurons soin d’exposer;
à mesure de leur arrivée; avant de leur donner
place dans leurs catégories respectives. A cette fin
et pour mieux asseoir la valeur des documents;
nous demanderons aux apportants de vouloir bien
indiquer; sur chaque épreuve, très exactement; le
sujet, le nom et l’adresse de l’auteur du cliché et
si possible la date approximative à laquelle ce der-
nier a été pris.

Nous adressons le même appel aux détenteurs
de gravures anciennes, se rattachant de près ou
de loin à notre art monumental national. Il n’est
guère de maison qui n’abrite quelques pièces
de ce genre. Leur domicile ordinaire est le
grenier ou quelque tiroir de déclassés, qu’on
n’entr’ouvre jamais que pour le refermer au
plus vite. Elles se tiennent là dans leurs immuables
rouleaux comme des momies en une tombe,
encombrantes; poussiéreuses; inutiles. Qu’on nous
les donne ces rouleaux ou; si l’on ne veut défini-
tivement s en dessaisir; qu’on nous les remette
simplement en dépôt. Nous en extrairons cer-
tainement des choses intéressantes; et les momies
inutiles redeviendront vivantes pour l’agrément et
le profit de tous.

E. v. O.

DONS

A FAMILLE DE FEU GODEFROID
GUFFENS vient de donner un bel exemple de
piété filiale en offrant généreusement au Musée du
Cinquantenaire la dernière œuvre du vénérable
artiste. Il s’agit de l’importante copie qui fut par-
ticulièrement remarquée à la récente exposition
du Cercle Artistique et qui transporte sous
nos yeux une des plus remarquables fresques
exécutées par Jacopo d’Avanzo dans la chapelle
Saint-Georges à Padoue : Le miracle de Sainte
Lucie. L’artiste nous représente la noble vierge
au moment où; voulant lui infliger un supplice
plus effrayant pour elle que la mort même, ses
bourreaux vont la pousser dans un mauvais lieu
et y livrer sa vertu à l’outrage public. A cet
instant; une force surnaturelle vient seconder la
résistance de la sainte que nul bras ne parvient à
arracher de l’endroit où elle se tient. Devant l’inu-
tilité de leurs efforts, les bourreaux vont quérir des
bœufs et; les attelant au corps de l’héroïque mar-
tyre, se disposent à l’entraîner d’une façon qu’ils
croyaient irrésistible. Lucie; confiante et calme,
n’en demeure pas moins inébranlable et comme
scellée sur place; si bien que ses ennemis confondus
renoncent finalement à l’infâme raffinement dont
ils avaient imaginé d’accompagner son supplice.

Cette page; la plus célèbre peut-être de l’artiste
padouan, constitue pour nos collections un docu-
ment d’une haute valeur.

Le Gouvernement; ainsi que M. le marquis
de Beauffort, au nom du Comité de la Peinture
décorative, ont exprimé leurs remerciements à la
famille Guffens pour sa pieuse libéralité. La direc-
tion du musée; et avec elle certainement tous nos
 
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