Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1905-1906

DOI issue:
No 8 (1906)
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0068
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
5°ANNÉE.N°S

PARAISSANT TOUS LES MOIS

MAI ipoô

BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d'Aft, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

ABONNEMENTS :
Pour la Belgique.5 francs. I Pour l'Etranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.

LES MUSÉES DE PROVINCE
ET L'ÉTAT.
'EST toujours une besogne ingrate que de
prêcher pour sa chapelle. Ce qu'on en est
suspect, je renonce à le dire. On vous traite
d'égoïste, de jaloux, d'esprit étroit et autres amé-
nités, dont le concert me tinte d'avance aux oreil-
les. Un carillon complet !
Et cependant, quand on a foi dans sa chapelle,
quand on se rend si bien compte que, loin de vou-
loir en faire un sanctuaire fermé, ayant l'égoïsme
pour autel, on n'a d'autre souci que de l'ouvrir à
tous pour y servir un culte commun, comment ne
pas prêcher un peu pour elle ?
Si d'avance je me justifie de la sorte, c'est que
je vais toucher un point particulièrement délicat,
à savoir : la concurrence véritable qui s'élève par-
fois entre les Musées de l'Etat et les Musées locaux,
provinciaux ou communaux, au sujet des pièces
qu'ils revendiquent de part et d'autre pour leurs
collections.
Sujet épineux, terrain brûlant, lièvre qu'il vau-
drait mieux ne pas lever, j'entends dire tout cela ;
mais question, dirai-je à mon tour, sur laquelle il
vaut mieux qu'on s'explique franchement, du mo-
ment qu'on n'apporte à le faire que des vues con-
ciliantes et le désir sincère de subordonner ses
convenances particulières à l'intérêt général de la
Science et du Public.
Nous avons vu parfois, dans des Congrès aux
campagnes faciles, des orateurs du moment décro-
cher certains vœux de localisation à outrance et
arriver à mettre ainsi, sous le couvert apparent du

sentiment' public, des aspirations qui ne représen-
tent, au fond, que des manières de voir toutes per-
sonnelles. Ce danger-là n'est qu'éphémère et pas
bien redoutable.
Le vrai danger, celui qui menace en perma-
nence une entente qui ne devrait jamais être trou-
blée, c'est l'attitude d'un groupe, assez nombreux,
d'institutions fixes, représentant non seulement
certains Musées proprement dits, mais encore les
Sociétés d'art et d'archéologie qui alimentent ces
derniers et décident presque toujours de leur orien-
tation.
Ne considérant dans leur patriotisme que son
aspect local, bon nombre de personnes faisant
partie des groupes que je vise se sont mis dans
l'esprit, comme une sorte de dogme, que tout objet
ancien trouvé dans leur province revenait de droit
au musée du chef-lieu.
Une telle conception n'est ni rationnelle, nijuste.
Elle est, de plus, incompatible avec l'objectif final
dont s'anime tout effort louable en cette matière,
à savoir : le progrès des connaissances et la restitu-
tion aussi complète que possible de l'ensemble de
notre passé national.
Les objets que nous avons en vue sont ceux
qu'on désigne communément sous le nom d'objets
de fouille. Ce ne sont donc guère des pièces du beau
moyen âge, de la renaissance ou des temps plus
modernes, mais presque toujours des documents se
rapportant au haut moyen âge, à la période fran-
que, à l'époque belgo-romaine, ou même aux âges
préhistoriques. Or, à ces moments-là, on ne son-
geait pas encore, cela va sans dire, aux provinces
dont on se réclame et celles-ci sont, en réalité, sans
 
Annotationen