DOI issue:
No 9 (1906)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.27145#0076
5°ANNÉE.N°9
PARAISSANT TOUS LES MOIS
JUIN 1306
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiatd'is, Industries d'Aft, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour ta Belgique.5 francs. I Pour l'Étranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
CHRONIQUE.
E mois de mai détiendra longtemps, sans
doute, le record de nos entrées d'objets, tout
au moins sous le rapport du volume et du poids.
Dans le courant de ce mois, en effet, nous n'avons
pas reçu moins de 330 caisses, d'un poids total de
43,000 kilos, dont t3o nous amenant, tout droit
du désert, les pierres sculptées et teintes compo-
sant le mastaba dont il a souvent été question dans
ces derniers temps, et 180 caisses renfermant des
objets qui ont figuré à Liège, dans le comparti-
ment de la Chine et que le Gouvernement chinois
offre gracieusement à la Belgique.
M. Capart a parlé récemment à la Société d'ar-
chéologie de Bruxelles de l'important mastaba que
nous devons à la superbe générosité de M. Edouard
Empain. Il se propose d'en entretenir également
les lecteurs du et de leur relater les di-
verses phases de l'établissement définitif dans nos
collections de cet élément vraiment capital, que, en
dehors du Caire, les très grands musées seulement,
le Louvre, le British Muséum, les musées de Leyde,
Berlin et Philadelphie, sont en mesure de montrer
comme nous. Nous nous bornons donc à signaler
son arrivée « dans nos murs *.
Scellées sur place par les soins du service khédi-
vial des fouilles, les lourdes caisses sont parvenues
directement chez nous, ce qu'il était intéressant
d'obtenir pour le cas où la fragmentation de cer-
taines pierres, en cours de route, aurait nécessité
un recolement et des soins immédiats, peu prati-
cables à l'étape de l'Entrepôt. Nous exprimons à
l'administration des douanes tous nos remercie-
ments pour ses obligeants offices en cette circon-
stance.
Disons, du reste, que la nature du transport
mettait la douane assez à l'aise pour nous dispenser
de la visite. On sait que, pour entrer en franchise
dans notre pays, les objets d'antiquités doivent
être antérieurs au xvm" siècle. Or, Dieu sait si les
nôtres se trouvaient dans ces conditions ! Ils
l'étaient même trois fois, antérieurs au xvm" siè-
cle, une fois après Jésus-Christ et deux fois avant.
Quant aux objets de Chine, ils ne représentent
certainement pas l'entièreté de l'exposition chi-
noise de Liège. Celle-ci comprenait des pièces dont
les propriétaires ne purent, pour des motifs divers,
consentir à se dessaisir et qui ont repris le chemin
de l'Extrême-Orient, en passant par Milan, pour
certains d'entre eux. Ce qui en est demeuré n'en
constitue pas moins cependant non seulement le
lot volumineux dont il était question à l'instant,
mais encore une réunion d'objets tout à fait inté-
ressants, dont l'arrivée chez nous n'était guère pos-
sible en dehors de l'occasion exceptionnelle d'une
grande exposition du genre de celle qui vient de
finir. Tout n'est pas pour nous, d'ailleurs, dans
cette bonne aubaine : le musée commercial,notam-
ment, de même que le musée du Conservatoire
y trouveront également leur part. Le partage
terminé, nous aurons l'occasion de revenir sur
ce point. Nous n'attendons néanmoins pas ce
moment pour marquer ici notre gratitude envers
S. Exc. le Ministre de Chine à Bruxelles, auteur
direct de ce présent, puis aussi envers le haut per-
sonnage sino-belge, M. van Aalst, qui, en cette
circonstance encore, s'est affirmé comme le pré-
PARAISSANT TOUS LES MOIS
JUIN 1306
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiatd'is, Industries d'Aft, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
ABONNEMENTS :
Pour ta Belgique.5 francs. I Pour l'Étranger.6 fr. 50.
Le numéro : 50 centimes.
CHRONIQUE.
E mois de mai détiendra longtemps, sans
doute, le record de nos entrées d'objets, tout
au moins sous le rapport du volume et du poids.
Dans le courant de ce mois, en effet, nous n'avons
pas reçu moins de 330 caisses, d'un poids total de
43,000 kilos, dont t3o nous amenant, tout droit
du désert, les pierres sculptées et teintes compo-
sant le mastaba dont il a souvent été question dans
ces derniers temps, et 180 caisses renfermant des
objets qui ont figuré à Liège, dans le comparti-
ment de la Chine et que le Gouvernement chinois
offre gracieusement à la Belgique.
M. Capart a parlé récemment à la Société d'ar-
chéologie de Bruxelles de l'important mastaba que
nous devons à la superbe générosité de M. Edouard
Empain. Il se propose d'en entretenir également
les lecteurs du et de leur relater les di-
verses phases de l'établissement définitif dans nos
collections de cet élément vraiment capital, que, en
dehors du Caire, les très grands musées seulement,
le Louvre, le British Muséum, les musées de Leyde,
Berlin et Philadelphie, sont en mesure de montrer
comme nous. Nous nous bornons donc à signaler
son arrivée « dans nos murs *.
Scellées sur place par les soins du service khédi-
vial des fouilles, les lourdes caisses sont parvenues
directement chez nous, ce qu'il était intéressant
d'obtenir pour le cas où la fragmentation de cer-
taines pierres, en cours de route, aurait nécessité
un recolement et des soins immédiats, peu prati-
cables à l'étape de l'Entrepôt. Nous exprimons à
l'administration des douanes tous nos remercie-
ments pour ses obligeants offices en cette circon-
stance.
Disons, du reste, que la nature du transport
mettait la douane assez à l'aise pour nous dispenser
de la visite. On sait que, pour entrer en franchise
dans notre pays, les objets d'antiquités doivent
être antérieurs au xvm" siècle. Or, Dieu sait si les
nôtres se trouvaient dans ces conditions ! Ils
l'étaient même trois fois, antérieurs au xvm" siè-
cle, une fois après Jésus-Christ et deux fois avant.
Quant aux objets de Chine, ils ne représentent
certainement pas l'entièreté de l'exposition chi-
noise de Liège. Celle-ci comprenait des pièces dont
les propriétaires ne purent, pour des motifs divers,
consentir à se dessaisir et qui ont repris le chemin
de l'Extrême-Orient, en passant par Milan, pour
certains d'entre eux. Ce qui en est demeuré n'en
constitue pas moins cependant non seulement le
lot volumineux dont il était question à l'instant,
mais encore une réunion d'objets tout à fait inté-
ressants, dont l'arrivée chez nous n'était guère pos-
sible en dehors de l'occasion exceptionnelle d'une
grande exposition du genre de celle qui vient de
finir. Tout n'est pas pour nous, d'ailleurs, dans
cette bonne aubaine : le musée commercial,notam-
ment, de même que le musée du Conservatoire
y trouveront également leur part. Le partage
terminé, nous aurons l'occasion de revenir sur
ce point. Nous n'attendons néanmoins pas ce
moment pour marquer ici notre gratitude envers
S. Exc. le Ministre de Chine à Bruxelles, auteur
direct de ce présent, puis aussi envers le haut per-
sonnage sino-belge, M. van Aalst, qui, en cette
circonstance encore, s'est affirmé comme le pré-