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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1906-1907

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No 8 (1907)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27144#0072
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

gouverneur de Hollande en 1437. Dans la légende
explicative, l'auteur mentionne en ces termes la
présence des fusils du collier de la Toison d'Or :
« Le fusil emblématique de cet ordre est figuré
deux fois sous le titre ; il fait feu à gauche, et reste
à droite non encore battant. »

Le croquis ci-dessus reproduit aussi fidèlement
que possible le dessin qui surmonte l'efhgie de
Roland d'Uytkerke. Il semblerait vraiment que
l'imagier du xv" siècle ait voulu donner une expli-
cation graphique du texte de Paradin.
Dans son ouvrage, zA? /'ortAr? A?
?0M072 rf'Or, le baron de Reiffenberg, donnant
le texte explicatif d'une des planches, s'exprime
comme suit, confirmant ainsi, de son côté, le texte
de Paradin : « Copie en grandeur naturelle d'un
collier appelé /oAwcz?, servant à l'officier d'armes,
dit Toison d'Or, dans les cérémonies de l'ordre. Il
est formé de cinquante-deux écussons, sur lesquels
les armes d'autant de chevaliers sont gravées et
émaillées, et de cinquante-deux entrelacés
et séparés par vingt-six cailloux également émaillés;
avec la Toison d'Or, pendant au milieu : le tout
d'or '.»
Mentionnons en passant la définition et l'étymo-
logie qui nous sont données par différents ouvra-
ges, tels que l'Encyclopédie universelle de Dupiney
de Vorepierre et le Dictionnaire de la conversa-
tion : « Fusil ( italien yôc/A? dérivé du latinyôc7iv,
foyer), petite pièce d'acier avec laquelle on bat un
caillou pour en tirer du feu. » L'explication que
donne La Curne de Sainte-Palaye est en tout
point conforme à celles qu'on vient de lire :
c Fusil : pièce principale du collier des chevaliers
de la Toison d'Or ; la devise de Philippe le Bon,
duc de Bourgogne, étoit unySw'/ il portoit cette
devise parce qu'un B. qui signifie Bourgogne, est
fait en forme de /Asv7. Ce duc, ayant institué

I. Baron DE REIFFENBERG,
TtWPM <707-, p. LXXXII.

l'ordre de la Toison d'Or, donna aux chevaliers un
collier richement orné de sa devise ; c'est-à-dire de
yhj'y'A, entrelassés avec des pierres étincelantes L »
Au mot <K briquet », La Curne de Sainte-Palaye
ne fait aucune allusion à cette partie du collier de
laToisond'Or.
Le fusil était d'usage courant chez nos ancêtres ;
Boileau en fait mention dans les vers suivants du
Ayy/yzh.'
Quand Boirude, voyant que le danger approche,
Les arrête, et, tirant un fusil de sa poche.
Des veines d'un caillou, qu'il frappe au même instant.
Il fait jaillir un feu qui pétille en sortant.
Mais déjà, dès les xiv", xv" et xvi" siècles, on
voit de nombreux exemples de l'emploi de ce mot
pour désigner l'objet dont il s'agit. Citons, en finis-
sant, un exemple donné par Littré et tiré d'un
ouvrage du xiv" siècle : c Situ veulx faire bonne
esche (amadou) pour alumer du feu au fusil. »
D'après le même auteur, on a appelé aussi yzMzV
la « pièce d'acier qui recouvre le bassinet d'une
arme à feu et contre laquelle frappe la pierre de la
batterie. Arquebuse à fusil. Et par extension,
arme à feu longue de plusieurs pieds et por-
tative. »
C'est, en effet, à l'époque où la platine à batterie
se substitua à la platine à rouet dans les armes à
feu portatives, c'est-à-dire vers le commencement
du xvih siècle, que celles-ci furent désignées par le
mot fusil qui, on le voit, est beaucoup plus ancien
que la chose à laquelle il se rapporte actuellement.
E. DE PRETEE DE I.A NlEPPE.
LES FONTS BAPTISMAUX
DE SAINT-BARTHÉLEMY, A LIÈGE L
N signalant pour la première fois dans ce
il y a trois ans, les nombreuses
imperfections que présente le support de la célèbre
cuve baptismale de Liège et l'aspect défectueux
autant qu'invraisemblable de la disposition actuelle
des animaux qui ornent ce support, j'écrivais :
« CE GRADIN EST MODERNE ; les faits et la tradi-
tion sont d'accord pour l'établir...
» Le tailleur de pierres — ouvrier quelconque —
qui a fait le socle actuel a mal pris ses mesures... »
Et à propos des bœufs :
« Pour les maintenir, un rivet scellé dans la

2. LA CURNE DE SAINTE-PALAYE,
3. Voir Azz/AiA: 7V)7]:7z.v, 3" année (1903-
1904), n°s 9, p. 67, et to, p. 73, et 4" année, n° i, p. i.
 
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