Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Editor]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1909

DOI issue:
No 3 (1909)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.27142#0027
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
2* SÉRIE. 2« ANNÉE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N° 3. MARS 1909

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS

(Antiquités, Industries d’Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie.)

A BRUXELLES

Ce Bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’Étranger . . 6 fr. 50 — Le numéro . . 50 centimes.

JACQUES RICHARDOT.
SCULPTEUR ANDENNAIS >.

BIEN qu’il soit né à Lunéville (26 juillet 1743),
nous revendiquons J. Richardot à causé du
grand nombre d’œuvres charmantes qu’il produisit
en Belgique, parce que c’est dans notre paysqu’il
passa la seconde et, disons-le de suite, la meilleure
partie de son existence et, enfin, parce que sa
famille y resta fixée.

Richardot arriva à Bruxelles vers 1760 ; il
mourut à Andenne le 18 novembre 1806.

Nous possédons bien peu de détails sur sa jeu-
nesse. Fils de Claude Richardot, faïencier attaché
à la fabrique de Charmette, à Lunéville, Jacques
accompagna de très bonne heure son père à
l’usine ; il s’initia, jeune encore, au pétrissage de
la terre. Peut-être montra-t-il, dès le début,
d’heureuses dispositions, qui fixèrent l’attention de
son patron, qui était aussi son parrain ; toujours
est-il qu’il entra dans l’atelier de Paul-Louis
Cyfflé 1 2. Or, Cyfflé (originaire de Bruges) se trou-
vait alors à l’apogée de son talent ; sculpteur en
titre du roi de Pologne, grand-duc de Lorraine,
il multipliait à profusion ces statuettes, figurines

1. A consulter : Nifflf., Notes pour servir à La bio-
graphie de J. Richardot. — E.-J. Dardenne, Annales de
la Société archéologique de Namur. Bulletin des Commis-
sions royales d’art et d’archéologie.

2. On sait que Cyfflé fonda la fabrique de faïence de

Hastière, qui n’eut, hélas ! qu’une durée éphémère.
Toutefois, présenté au prince Charles de Lorraine, Cyfflé
obtint l’honneur de modeler le portrait du gouverneur
des Pays-Bas.

t

ou groupes divers qu’à l’instar des fabriques de
Meissen et de Burslem, il modelait en terre dite
« de Lorraine », véritable grès artistique que les
amateurs se disputent aujourd’hui avec tant
d’acharnement.

La mort de Charmette, survenue en 1758, pré-
cipita la ruine de son établissement. Cyfflé s’établit
pour son compte à Lunéville, travailla à Niederwiller
(en cette dernière ville associé à Sauvage, dit
Lemire) ; la famille de Richardot végéta quelque
temps à Lunéville, puis chercha ailleurs son pain
quotidien. Elle échoua à Bruxelles. Jacques et son
père travaillèrent chez Artoisenet ou chez Mom-
baerts.

Bientôt Jacques vint à Saint-Servais, où il ne fit
qu’un court séjour. Dès le mois de juin 1786, il est
à Andenne, à la fabrique J. Wouters : ce fut sa
dernière étape. Son fils Ghislain et son petit-fils
Louis, faiënciers tous deux, restèrent à Andenne,
mais ne laissèrent point de postérité.

Nous avons dit que Jacques Richardot s’exerça
de bonne heure à la pratique du modelage; nous en
trouvons la preuve dans un superbe groupe récem-
ment acquis par notre Musée des Arts décoratifs 3 :
« l’Enlèvement d’Andromède par Persée» (fig. 1),

Il en fit une statuette en faïence, d’environ 0.80 de
hauteur, qui était d’une ressemblance frappante, au dire
des contemporains. Cette œuvre lui valut la promesse du
modèle d’une statue de l’Impératrice Marie-Thérèse;
mais elle mourut avant l’achèvement de la maquette. Il
serait intéressant de savoir ce qu’est devenue l’effigie de
Charles de Lorraine, si elle existe encore dans notre
palais royal ou si elle a pris le chemin de Vienne.

3. Entré au Musée par les soins vigilants de M. Dar-
 
Annotationen