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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 1909

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No 3 (1909)
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https://doi.org/10.11588/diglit.27142#0029
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DES ARTS DÉCORATIFS ET INDUSTRIELS.

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datées, ni signées, se placent à une période bien
déterminée de la vie de Jacques Richardot ; plu-
sieurs moules de Richardot ont été recueillis à la
fabrique mèmed’Hasti-Moulin, sous Saint-Servais,
et précieusementconservés au musée archéologique
de Namur ; ce sont, par
ordre d’importance, la
« Délivrance d’Andro-
mède » (hauteur 0.60),
la « Fontaine » (0.62) et
le grand vase décoratif
(hauteur 0.45). Ajou-
tons encore trois pièces
de moindres dimen-
sions, toujours au mu-
sée de Namur : scène
champêtre et scène de
chasse, enfants jouant
au bord d’un ruisseau,
soit trois plaquettes de
grande épaisseur, pro-
fondément fouillées,
animées de figurines,
et une écritoire. Enfin,
au Cinquantenaire :
scène de chasse.

« Andromède » et les
plaquettes sont d’un
sculpteur, la fontaine
et le vase sont plutôt
d’un décorateur. Dans
« Andromède, » les
figures sont gracieuses,
élégantes, expressives,
d’une remarquable pureté de style et d’une par-
faite correction de lignes, et le petit Amour per-
ché sur la branche supérieure de l’arbre est déli-
cieux, outre qu’il complète les lignes de la compo-
sition selon les règles classiques traditionnelles.
On peut dire que c’est une œuvre académique,
qui, bien que d'une interprétation différente,
s’accorde bien avec « l’Enlèvement ».

La « Fontaine » est un type de décoration
modelée : la forme générale, utilitaire étant

quantenaire, un grand vase en faïence polychrome, avec
ornements puissamment modelés, chutes de feuilles et
fleurs. L’étiquette indique: Bruxelles, mais en faisant, sous
forme de réserve, un rapprochement avec Niederwiller.

A mon avis, ce vase, dans sa conception générale,
dans les détails de son exécution modelée, me semble
pouvoir s’accorder à la caractéristique de Richardot.
L’aspect général de la pièce rappelle Niederwiller ou
Lunéville, ce qui serait dès lors tout naturel : Richardot
aurait présidé à la confection de cet ouvrage sous l’in-
fluence encore toute chaude de. la fabrique qu’il venait

donnée, les parois ou surfaces établies, le mode-
leur les a agrémentées de figures et groupes en bas
relief qui sortent de la masse, mais font toujours
corps avec elle, complétés par des ornements
appropriés de style et de modelé qui rompent la

sécheresse des lignes ou
des plans et qui tous,
façonnés avec grâce et
aisance, produisent
d’heureux effets de lu-
mière et d’ombre; bref,
c’est un ensemble char-
mant, de l’art décoratif
bien entendu.

La forme générique
du Vase, dérivée du
type « Médicis », paraît
quelque peu étrange
au premier abord, tpit
elle diffère des propor-
tions classiques ; elle
plaît néanmoins, parce
qu’elle témoigne d’un
réel effort bien person-
nel. La décoration sur-
tout en est typique :
sur le culot, deux têtes
de chèvre soutiennent
une guirlande de feuil-
lage formant un ample
feston sur chacune des
deux faces, tandis que
deux guirlandes de
fleurs accrochées à deux
anneaux festonnent sur la partie supérieure de la
panse. Si les têtes en mascarons témoignent d’un
bon sculpteur, les guirlandes sont plutôt d’un fin
ivoirier ; les pétales des fleurettes et les feuilles se
détachent avec une étonnantelégèreté ; l’ébauchoir
a suivi, fouillé les roses, les boutons et les feuilles
dans leurs moindres détails, avec une précision
méticuleuse, poussée à l’extrême. Cette minutie
dans les détails 11’est plus de l’art proprement dit,
il faut en convenir ; elle deviendra plus tard la

de quitter. Et puis, avec un modeleur aussi bien doué
que celui qui a donné le grand vase décoratif dont nous
parlons plus loin et des ouvriers tels que ceux de Mom-
baerts, il me semble que la naissance de notre grand vase
serait toute naturelle. Il n’y aurait donc plus qu’à ajou-
ter à l’étiquette : J. Richardot, 1760? et à supprimer
l’allusion étrangère.

Ceci dit en toute franchise et sincérité, en faveur de la
vérité, sans aucune arrière-pensée d’ingérence ou de
critique dans la manière de voir des savants et experts
conservateurs du Musée.
 
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