DOI Heft:
No 7 (1909)
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BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
se retrouve que chez deux psykter à figures rouges.
La représentation, distribuée dans deux tableaux
réservés, est exécutée en figures noires : c’est un
Cômos, une troupe joyeuse sortant d’un banquet.
FIG. 2. — PSYKTER ATT1QUE A FIGURES NOIRES.
Don de M. Alphonse Willems (A. 1652).
le pampre au front et les refrains joyeux aux lèvres.
Ce sont des hommes barbus, nus, ayant rejeté
leur himation sur le bras et portant des bâtons
noueux. L’un agite des crotales, d’autres portent
la lyre. Plusieurs chiens (il y en a deux sur chaque
tableau) accompagnent leurs maîtres. Ce sont les
compagnons de table, les Tûct.r.-'Cryç wvzc, que
l’on voit, dans les scènes de banquets, couchés sous
les lits et dévorant les reliefs tombés des tables.
Les groupes sont pittoresques et les contours
dessinés avec une liberté d'allures qui trahit l’in-
fluence de la peinture à figures rouges *. L’on
conf. max. 0.64. Cir. min. du pied. 0.24. Panse frag-
mentée et restaurée; le couronnement du bouton du cou-
vercle manque. La surface de la moitié d’un des tableaux
est presque entièrement écaillée. Le vase proviendrait
de Corinthe, au dire du marchand.
dirait des figures empruntées à Euthymides ou à
quelque autre maître du style sévère. L’on remar-
quera que les torses sont dessinés de trois quarts
ou franchement de profil.
Le panneau opposé à celui représenté ici com-
prend aussi quatre personnages, dont deux, à gau-
che, ont presque entièrement disparu, la surface
du vase étant très attaquée. Des inscriptions
simulées sont semées dans le champ.
Le Psykter, à figures noires, du British (B. 299)
est décoré d’un sujet analogue, disposé en frise
continue, mais si j’en juge par la photographie
que M. Walters a eu l’amabilité de me faire parve-
nir, l’exécution, le dessin, la gravure et le décor
en sont bien moins soignés.
Nous possédions déjà un petit psykter à figures
noires, haut de 8 centimètres, rapporté, il y a quel-
ques années, par Paul Graindor ; il aurait été
trouvé dans des travaux de terrassement entre
l’Aéropage et l’Agora, donc dans les ruines d’une
maison. C’est là un jouet d’enfant, un psykter
pour dînette. Le décor représente Heraklès, ivre,
dépouillé par les satyres, sujet emprunté, sans
doute, à un drame satyrique.
Le rapprochement, dans la même vitrine, de
l’objet d’usage et du jouet n’éclaire-t-il pas mieux
que ne pourraient le faire de longs textes, tout un
chapitre de la vie athénienne ?
II.
UNE AMPHORE PANATHÉNAIQUE.
Un trophée sportif ! Le vase qui nous a été
offert par la Société des amis des Musées est bien
fait pour attirer l’attention d’un public plus étendu
que le monde assez restreint, en Belgique, des
archéologues.
Il ne m’importe pas de refaire ici l’histoire des
Panathénées ni même de la catégorie de vases dits
amphores panathenaïques
1. La silhouette du personnage se penchant est tout à
fait pareille à celle d’un joueur de trompette dans une
Hydrie de Hypsis (Furtwaengler-Reichold, Grie-
chische Vasenmalerei, pl. LXXXII), mais retournée.
2. Voir de Witte, Annales de l’Institut archéologique,
1877, p. 294 et suiv.
Monumenti delt Instituto, vol. X, pl. XVII-XVIII.
Rayet-Collignon, Histoire de la Céramique grecque,
p. 129 et suiv.
Cecil Smith, Annual of the British school of Athens,
1896-7, p. 182 et suiv.
Walters Birch, History of ancientpottery, I, p. 388
et suiv.
Dictionnaire des antiquités, verbo Panathénaia(CAHEN).
D. M. Robinson, Amer. Journ.of Arch., 1908, p. 47 et s.
BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX
se retrouve que chez deux psykter à figures rouges.
La représentation, distribuée dans deux tableaux
réservés, est exécutée en figures noires : c’est un
Cômos, une troupe joyeuse sortant d’un banquet.
FIG. 2. — PSYKTER ATT1QUE A FIGURES NOIRES.
Don de M. Alphonse Willems (A. 1652).
le pampre au front et les refrains joyeux aux lèvres.
Ce sont des hommes barbus, nus, ayant rejeté
leur himation sur le bras et portant des bâtons
noueux. L’un agite des crotales, d’autres portent
la lyre. Plusieurs chiens (il y en a deux sur chaque
tableau) accompagnent leurs maîtres. Ce sont les
compagnons de table, les Tûct.r.-'Cryç wvzc, que
l’on voit, dans les scènes de banquets, couchés sous
les lits et dévorant les reliefs tombés des tables.
Les groupes sont pittoresques et les contours
dessinés avec une liberté d'allures qui trahit l’in-
fluence de la peinture à figures rouges *. L’on
conf. max. 0.64. Cir. min. du pied. 0.24. Panse frag-
mentée et restaurée; le couronnement du bouton du cou-
vercle manque. La surface de la moitié d’un des tableaux
est presque entièrement écaillée. Le vase proviendrait
de Corinthe, au dire du marchand.
dirait des figures empruntées à Euthymides ou à
quelque autre maître du style sévère. L’on remar-
quera que les torses sont dessinés de trois quarts
ou franchement de profil.
Le panneau opposé à celui représenté ici com-
prend aussi quatre personnages, dont deux, à gau-
che, ont presque entièrement disparu, la surface
du vase étant très attaquée. Des inscriptions
simulées sont semées dans le champ.
Le Psykter, à figures noires, du British (B. 299)
est décoré d’un sujet analogue, disposé en frise
continue, mais si j’en juge par la photographie
que M. Walters a eu l’amabilité de me faire parve-
nir, l’exécution, le dessin, la gravure et le décor
en sont bien moins soignés.
Nous possédions déjà un petit psykter à figures
noires, haut de 8 centimètres, rapporté, il y a quel-
ques années, par Paul Graindor ; il aurait été
trouvé dans des travaux de terrassement entre
l’Aéropage et l’Agora, donc dans les ruines d’une
maison. C’est là un jouet d’enfant, un psykter
pour dînette. Le décor représente Heraklès, ivre,
dépouillé par les satyres, sujet emprunté, sans
doute, à un drame satyrique.
Le rapprochement, dans la même vitrine, de
l’objet d’usage et du jouet n’éclaire-t-il pas mieux
que ne pourraient le faire de longs textes, tout un
chapitre de la vie athénienne ?
II.
UNE AMPHORE PANATHÉNAIQUE.
Un trophée sportif ! Le vase qui nous a été
offert par la Société des amis des Musées est bien
fait pour attirer l’attention d’un public plus étendu
que le monde assez restreint, en Belgique, des
archéologues.
Il ne m’importe pas de refaire ici l’histoire des
Panathénées ni même de la catégorie de vases dits
amphores panathenaïques
1. La silhouette du personnage se penchant est tout à
fait pareille à celle d’un joueur de trompette dans une
Hydrie de Hypsis (Furtwaengler-Reichold, Grie-
chische Vasenmalerei, pl. LXXXII), mais retournée.
2. Voir de Witte, Annales de l’Institut archéologique,
1877, p. 294 et suiv.
Monumenti delt Instituto, vol. X, pl. XVII-XVIII.
Rayet-Collignon, Histoire de la Céramique grecque,
p. 129 et suiv.
Cecil Smith, Annual of the British school of Athens,
1896-7, p. 182 et suiv.
Walters Birch, History of ancientpottery, I, p. 388
et suiv.
Dictionnaire des antiquités, verbo Panathénaia(CAHEN).
D. M. Robinson, Amer. Journ.of Arch., 1908, p. 47 et s.