2e SÉRIE, 36 ANNÉE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N» 12. DÉCEMBRE 1910
BULLETIN
DES MUSEES ROYAUX
DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d’Art. Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie.)
A BRUXELLES
Ce Bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles,
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’Étranger 6 fr. 50 — Le numéro . . 50 centimes.
LES FAÏENCES D'ANDENNE AU MUSÉE
DU CINQUANTENAIRE.
LES FABRIQUES DE FAÏENCE D’ANDENNE.
Chapitre I.
LA collection des faïences d’Andenne au Musée du
Cinquantenaire a pris, en ces derniers temps,
et surtout par le legs princier de feu M. Lohest, une
notable importance. Il nous a paru utile, pour les visi-
teurs du Musée, d’en dresser un état de situation,
afin de montrer le résultat acquis à ce jour et les vides
à combler pour l’avenir.
Pour atteindre plus sûrement notre but, nous
croyons indispensable de résumer le tableau histo-
rique des faïenceries andennaises, étude que nous
avons naguère établie à l’aide de documents authen-
tiques puisés aux archives f1).
Sous le rapport de la qualité, il faut distinguer deux
classes.
A . La grosse faïence ;
B. La faïence fine, qu’on subdivise.au point de vue
de la composition, en faïence marneuse, faïence cail-
louteuse (à base de silex) et faïence felspathique.
On rencontre peu de représentants de la grosse
faïence d’Andenne dans les collections publiques ou
privées; nous en connaissons néanmoins vingt-deux
spécimens bien authentiques.
La fabrication des faïences fines prit à Andenne, de
1782 à 1830, un très grand développement; toutefois,
à côté de la belle fabrication, on trouve des produits
communs, voire même grossiers; ils étaient, paraît-il,
(1) Voir Annales de la Société archéologique de Namurt
t. XXIV et XXVII. — Bulletin des Commissions royales
d'art et d’archéologie, années 1902 et 1906.
destinés à l’exportation; on les désignait, comme à
J Rouen, sous le nom de Nantois. D’autre part, les
fabricants andennais ne possédèrent jamais des res-
sources financières considérables; quand le vide se
faisait dans la caisse de l’usine, on composait les
pâtes et les vernis comme on pouvait; les bons ou-
vriers. dès lors mal rétribués, allaient chercher ailleurs
un salaire plus rémunérateur. Comme conséquence, la
qualité des produits baissait dans de notables propor-
tions. Les bonnes traditions du métier finirent par
disparaître et, durant la dernière période, il sortit de
nos faïenceries des pièces qui n’avaient de faïence que
le nom, absolument dépourvues de tout mérite;
l’échelle est complète, même dans la grande et célèbre
fabrique B. Lammens et CIe, tant au point de vue de
la fabrication qu’à celui du décor.
Nous établissons, dans la faïence fine, deux groupes,
la faïence blanche et la faïence noire. Le premier est de
beaucoup le plus important. Quant à la faïence noire,
nous ne possédons que des indices — parfois bien pro-
bants, — mais la plupart peu précis : nous n'avons
jamais rencontré une pièce de faïence noire marquée.
Nous scindons le groupe de faïences blanches en
deux sections : d’une part, les pièces marquées ; d’autre
part, les pièces dépourvues de sigle patronymique,
mais dont nous pouvons, par provenance ou compa-
raison, établir l’identité.
Voici, d’après ces données, l’énumération des fabri-
ques de faïence d’Andenne avec l’indication des
marques qu’elles employèrent et, pour chacune d’elles,
les numéros attribués, dans notre catalogue, aux
pièces que nous connaissons :
A. Grosse faïence ;
B. Faïence fine.
Section I. Faïence blanche, pièces marquées.
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N» 12. DÉCEMBRE 1910
BULLETIN
DES MUSEES ROYAUX
DES ARTS DECORATIFS ET INDUSTRIELS
(Antiquités, Industries d’Art. Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie.)
A BRUXELLES
Ce Bulletin sert d’organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles,
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’Étranger 6 fr. 50 — Le numéro . . 50 centimes.
LES FAÏENCES D'ANDENNE AU MUSÉE
DU CINQUANTENAIRE.
LES FABRIQUES DE FAÏENCE D’ANDENNE.
Chapitre I.
LA collection des faïences d’Andenne au Musée du
Cinquantenaire a pris, en ces derniers temps,
et surtout par le legs princier de feu M. Lohest, une
notable importance. Il nous a paru utile, pour les visi-
teurs du Musée, d’en dresser un état de situation,
afin de montrer le résultat acquis à ce jour et les vides
à combler pour l’avenir.
Pour atteindre plus sûrement notre but, nous
croyons indispensable de résumer le tableau histo-
rique des faïenceries andennaises, étude que nous
avons naguère établie à l’aide de documents authen-
tiques puisés aux archives f1).
Sous le rapport de la qualité, il faut distinguer deux
classes.
A . La grosse faïence ;
B. La faïence fine, qu’on subdivise.au point de vue
de la composition, en faïence marneuse, faïence cail-
louteuse (à base de silex) et faïence felspathique.
On rencontre peu de représentants de la grosse
faïence d’Andenne dans les collections publiques ou
privées; nous en connaissons néanmoins vingt-deux
spécimens bien authentiques.
La fabrication des faïences fines prit à Andenne, de
1782 à 1830, un très grand développement; toutefois,
à côté de la belle fabrication, on trouve des produits
communs, voire même grossiers; ils étaient, paraît-il,
(1) Voir Annales de la Société archéologique de Namurt
t. XXIV et XXVII. — Bulletin des Commissions royales
d'art et d’archéologie, années 1902 et 1906.
destinés à l’exportation; on les désignait, comme à
J Rouen, sous le nom de Nantois. D’autre part, les
fabricants andennais ne possédèrent jamais des res-
sources financières considérables; quand le vide se
faisait dans la caisse de l’usine, on composait les
pâtes et les vernis comme on pouvait; les bons ou-
vriers. dès lors mal rétribués, allaient chercher ailleurs
un salaire plus rémunérateur. Comme conséquence, la
qualité des produits baissait dans de notables propor-
tions. Les bonnes traditions du métier finirent par
disparaître et, durant la dernière période, il sortit de
nos faïenceries des pièces qui n’avaient de faïence que
le nom, absolument dépourvues de tout mérite;
l’échelle est complète, même dans la grande et célèbre
fabrique B. Lammens et CIe, tant au point de vue de
la fabrication qu’à celui du décor.
Nous établissons, dans la faïence fine, deux groupes,
la faïence blanche et la faïence noire. Le premier est de
beaucoup le plus important. Quant à la faïence noire,
nous ne possédons que des indices — parfois bien pro-
bants, — mais la plupart peu précis : nous n'avons
jamais rencontré une pièce de faïence noire marquée.
Nous scindons le groupe de faïences blanches en
deux sections : d’une part, les pièces marquées ; d’autre
part, les pièces dépourvues de sigle patronymique,
mais dont nous pouvons, par provenance ou compa-
raison, établir l’identité.
Voici, d’après ces données, l’énumération des fabri-
ques de faïence d’Andenne avec l’indication des
marques qu’elles employèrent et, pour chacune d’elles,
les numéros attribués, dans notre catalogue, aux
pièces que nous connaissons :
A. Grosse faïence ;
B. Faïence fine.
Section I. Faïence blanche, pièces marquées.


