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Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels <Brüssel> [Hrsg.]
Bulletin des Musées Royaux des Arts Décoratifs et Industriels — 10.1911

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No 8 (Août 1911)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24676#0073
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6o

BULLETIN DES MUSÉES ROYAUX

La première est un joli petit fragment d'un bas-
relief funéraire attique du début du IVe siècle
avant ).-C. (i)

Notre musée était peu fourni en monuments
funéraires de cette époque : une petite stèle char-
mante provenant d’Athènes et représentant une
jeune femme assise à laquelle une servante pré-
sente un coffret à bijoux; la petite stèle béotienne
dTIermophaneia, don de Madame Paul Errera,
représentant un groupe de famille et enfin un bas-

FIG. I. — FRAGMENT DE STÈLE FUNÉRAIRE ATTIQUE

relief de petites dimensions montrant une jeune
femme tenant en main un oiseau familier.

Le nouveau fragment provient d'un monument
plus important qui, à l’état complet, pouvait mesu-
rer environ im,2oxo,m8o. 11 représentait la scène
que les archéologues désignent sous le nom de
ce que l’on pourrait traduire par : la poi-
gnée de main; le défunt, ici la jeune femme
assise que l'on voit sur notre fragment, serre la
main de l'époux survivant. La main seule du
mari, qui était debout devant sa compagne, est
conservée.

Assise sur une de ces chaises cintrées, en bois,

(i) Inv. A. 1901. Dimensions du fragment om,7oXom.5o.
Marbre penthélique.

dont la forme a été reprise à l’époque du premier
empire, la jeune femme de notre stèle a une sim-
ple coiffure ondulée serrée par une ténie, habi-
tuelle aux grecques du ve et du ive siècles.

Elle est vêtue de deux tuniques superposées :
le chiton ionien, la chemise proprement dite,
simple fourreau de lin, carré, maintenu sur les
épaules par une série de boutons déterminant de
petits plis froncés. Ce vêtement apparaît sur le
bras seulement, étant entièrement recouvert, par
le chiton ou peplos dorien, ample pièce de laine
carrée, repliée vers le haut et retenue aux épaules
par des fibules. Ici, comme cela devait avoir heu
fréquemment, ce vêtement a été cousu de façon à
former fourreau. Tel nous devons nous figurer le
costume des matrones athéniennes à la fois simple
et modeste, mais beaucoup plus fourni et plus
décent, si l’on veut, que ne le laisserait supposer
beaucoup de représentations plastiques.

Il ne peut cependant être question, ici, d’un
portrait : il est probable que, sauf cas exception-
nels, les bas-reliefs funéraires étaient exécutés
à l’avance dans les officines des marbriers et que
les familles se contentaient de venir faire choix
de bas-reliefs appropriés aux circonstances, et y
ajoutaient les inscriptions nécessaires.

Ces bas-reliefs sont donc, pour la plupart, des
œuvres d’art industriel, mais ils participent géné-
ralement de la sérénité et de l’élévation de l’art
contemporain, même lorsqu'une exécution lâchée
trahit la main d’un artisan plutôt que celle d’un
artiste.

Ici, le travail est délicat et soigné. Les jreux
légèrement dirigés vers le haut, ont une expres-
sion de rêverie intérieure, que Scopas semble
avoir introduite dans l’art, et qui est si bien à sa
place dans les sculptures funéraires.

L’on s’est demandé quelle était la signification
exacte de ces scènes de : évoque-t-elle la

réunion, dans un monde meilleur, de ceux qui se
sont aimés sur terre, est-ce la poignée de main
suprême, les adieux aux défunts, ou est-ce tout
simplement l’évocation de la famille unie et dans
le présent et dans l’éternité ?

Il y a un peu de tout cela dans ces gracieuses
images et en préciser le sens, d une façon trop
pédante, serait aller à 1 encontre des sentiments
des Hellènes.

Il y avait beaucoup de vague et d'indécis dans
leurs croyances telles que la philosophie et un
scepticisme aimable les avait transformées au
ve siècle, et cette indécision se marquait bien
dans les rites funéraires. Tout ce qui touche à la
mort et aux derniers devoirs rendus aux défunts
 
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