DOI Heft:
No 5 (Mai 1912)
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34
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
par M. Corrado Ricci, à Giuliano Bugiardini
(Ecoleflorentine; 1475-1054) artiste de second plan)
reflet insignifiant des maîtres fameux que côtoya
sa longue carrière. Sa personnalité sans relief ne
résista pas à des absorptions successives : élève de
Ghirlandaio et de Piero di Cosimo, travaillant
ensuite chez
Mariotto Al-
bertinelli, il
fut influencé
finalement par
Léonard de
Vinci et Ra-
phaël. Michel-
Ange, qu’il
avait rencon-
tré dans les
jardins du
Magnifique et
dont il devint
l’ami, (Amico
di Michel an -
gelo l’appelle-
t-on parfois)
exerça sur lui
un ascendant
absolu. En gé-
néral : talent
médiocre ,
pauvreté du
dessin et de
l’effet lumi-
neux. Cepen-
dant, sa Vier-
ge allaitant
l'Enfant, aux
Offices (n° 213)
qu’on dirait
inspirée de
FraBartolom-
meo, n’est pas
dépourvue de
charme. Jadis
sous le nom de
Luca Longhi,
nous voyons
de lui à la galerie Colonna une Vierge avec VEnfant
et saint Jean-Baptiste, d’ailleurs fort éloignée
de notre composition. Le même sujet aux Offi-
ces (n° 3461), à la galerie Nationale-Corsini de
Rome, à l’Ermitage, ne s’en rapproche non plus.
Signalons aussi, d’après le Répertoire Reinach(i) :
1. Sandford Priory (Newbury) et chez Sedel-
mayer, Paris.
2. Collection Strossmayer à Agram, puis chez
Dowdeswell, à Londres.
Enfin, à la vente San Donato (Paris 1870) :
La Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean.
Toutes ces
œuvres de Bu-
giardini, uni-
ques par le
sujet, mais si
diverses d’as-
pect et malai-
sées à grou-
per, ne consti-
tuent pas en
faveur de l’at-
tribution du
panneau bru-
xellois un ar-
gument bien
probant.
La parenté
incontestable
de ce peintre
avec Lorenzo
di Credi
(1459-1537)
duquel il pro-
longe la ten-
dance archaï-
sante, mérite
davantage de
nous arrêter.
Constatons la
similitude de
leurs Vierges
gracieuse-
ment pen-
chées et de
leurs enfants
potelés. Par
exemple, une
Madone de la
galerie Colon-
na (n° iq3.
Ecole de Fra Filippo Lippi) a été donnée tour
à tour à Lorenzo di Credi et à Bugiardini. Pour
Morelli, ce serait une copie flamande.
Une Vierge, aux yeux baissés, avec l'Enfant,
accompagnée de deux anges (Pinacothèque capi-
FIG. 2.-D’APRÈS CESARE DA SESTO.-LA VIERGE AVEC LENFANT ET SAINT JEAN-BAPTISTE
(Musée de Bruxelles.)
(1) S. Reinach, Répertoire de peintures du Moyen-
Age et de la Renaissance ; II, p.
(Paris 1907 et 1910).
III, p. 443
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
par M. Corrado Ricci, à Giuliano Bugiardini
(Ecoleflorentine; 1475-1054) artiste de second plan)
reflet insignifiant des maîtres fameux que côtoya
sa longue carrière. Sa personnalité sans relief ne
résista pas à des absorptions successives : élève de
Ghirlandaio et de Piero di Cosimo, travaillant
ensuite chez
Mariotto Al-
bertinelli, il
fut influencé
finalement par
Léonard de
Vinci et Ra-
phaël. Michel-
Ange, qu’il
avait rencon-
tré dans les
jardins du
Magnifique et
dont il devint
l’ami, (Amico
di Michel an -
gelo l’appelle-
t-on parfois)
exerça sur lui
un ascendant
absolu. En gé-
néral : talent
médiocre ,
pauvreté du
dessin et de
l’effet lumi-
neux. Cepen-
dant, sa Vier-
ge allaitant
l'Enfant, aux
Offices (n° 213)
qu’on dirait
inspirée de
FraBartolom-
meo, n’est pas
dépourvue de
charme. Jadis
sous le nom de
Luca Longhi,
nous voyons
de lui à la galerie Colonna une Vierge avec VEnfant
et saint Jean-Baptiste, d’ailleurs fort éloignée
de notre composition. Le même sujet aux Offi-
ces (n° 3461), à la galerie Nationale-Corsini de
Rome, à l’Ermitage, ne s’en rapproche non plus.
Signalons aussi, d’après le Répertoire Reinach(i) :
1. Sandford Priory (Newbury) et chez Sedel-
mayer, Paris.
2. Collection Strossmayer à Agram, puis chez
Dowdeswell, à Londres.
Enfin, à la vente San Donato (Paris 1870) :
La Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean.
Toutes ces
œuvres de Bu-
giardini, uni-
ques par le
sujet, mais si
diverses d’as-
pect et malai-
sées à grou-
per, ne consti-
tuent pas en
faveur de l’at-
tribution du
panneau bru-
xellois un ar-
gument bien
probant.
La parenté
incontestable
de ce peintre
avec Lorenzo
di Credi
(1459-1537)
duquel il pro-
longe la ten-
dance archaï-
sante, mérite
davantage de
nous arrêter.
Constatons la
similitude de
leurs Vierges
gracieuse-
ment pen-
chées et de
leurs enfants
potelés. Par
exemple, une
Madone de la
galerie Colon-
na (n° iq3.
Ecole de Fra Filippo Lippi) a été donnée tour
à tour à Lorenzo di Credi et à Bugiardini. Pour
Morelli, ce serait une copie flamande.
Une Vierge, aux yeux baissés, avec l'Enfant,
accompagnée de deux anges (Pinacothèque capi-
FIG. 2.-D’APRÈS CESARE DA SESTO.-LA VIERGE AVEC LENFANT ET SAINT JEAN-BAPTISTE
(Musée de Bruxelles.)
(1) S. Reinach, Répertoire de peintures du Moyen-
Age et de la Renaissance ; II, p.
(Paris 1907 et 1910).
III, p. 443