^4 Voyage de Sulffe^
qu’on nourrissbit dans le Couvent , ils en
moururent tous. Quelque précaution qu’il
prît pour se garentir du poison des Moi-
nes , il ne put pourtant si bien faire , qu’en
cinq diverses fois ils ne lui en fissènt pren-
dre ; mais sa constitution se montra en ce
rencontre si forte, qu’il n’en fut point du
tout endommagé. Ce que les Moines re-
marquant s ils changèrent de batterie , &
l’abordant le presserenc vivement de renier
Dieu , dans la pensée que s’il le faisofe
leurs charmes pourroient avoir prise sur
lui. Mais il ne voulut jamais accepter ce
parti > ce qui l’obligea d’avoir derechef re*
cours au poison qui ne leur réüssit pas
mieux cette fois que les autres. Car l’ayant
forcé à prendre une hostie empoisonnée,
il la rejetta aussi-tôt après l’avoir avalée,,
de sorte que les Moines ne sachant plus de
quel bois faire ssèche , ils se portèrent à
toute sorte de cruautez contre loi , le
fouettant avec des chaînes de fer, qui ser-
voient après cela a l’attacher. Ce supplice
étoit rude, mais aussi fut-ce le dernier, tant
parce que pour s’en délivrer, Jetser jura
avec exécration non seulement de tenir
l’affaire sécretre , & de la continuer ; que
parce qu’étant sorti de leurs mains, il ne
tarda guère â sesauver du Couvent à.
fe
qu’on nourrissbit dans le Couvent , ils en
moururent tous. Quelque précaution qu’il
prît pour se garentir du poison des Moi-
nes , il ne put pourtant si bien faire , qu’en
cinq diverses fois ils ne lui en fissènt pren-
dre ; mais sa constitution se montra en ce
rencontre si forte, qu’il n’en fut point du
tout endommagé. Ce que les Moines re-
marquant s ils changèrent de batterie , &
l’abordant le presserenc vivement de renier
Dieu , dans la pensée que s’il le faisofe
leurs charmes pourroient avoir prise sur
lui. Mais il ne voulut jamais accepter ce
parti > ce qui l’obligea d’avoir derechef re*
cours au poison qui ne leur réüssit pas
mieux cette fois que les autres. Car l’ayant
forcé à prendre une hostie empoisonnée,
il la rejetta aussi-tôt après l’avoir avalée,,
de sorte que les Moines ne sachant plus de
quel bois faire ssèche , ils se portèrent à
toute sorte de cruautez contre loi , le
fouettant avec des chaînes de fer, qui ser-
voient après cela a l’attacher. Ce supplice
étoit rude, mais aussi fut-ce le dernier, tant
parce que pour s’en délivrer, Jetser jura
avec exécration non seulement de tenir
l’affaire sécretre , & de la continuer ; que
parce qu’étant sorti de leurs mains, il ne
tarda guère â sesauver du Couvent à.
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