DOI Heft:
Nr. 4 (23 Janvier)
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LA chronique nr:s \ rts
La magnifique salle dos Etats du Lou-
vre, qui n'avail jamais été ouverte au public,
est livrée aux maçons el aux vitriers, en vue
de La nouvelle destination qu'on lui assigne.
Elle va recevoir l'école franc aise de peinture
du xix(> siècle, reléguée jusqu'ici sous les
combles, dans les salles du second e'tage, au-
dessus de la colonnade.
On va donc voir, en lin, dans un local digne
d'eux, les Huet, les Delacroix, les The'odore
Rousseau, h'Entrée des Croisés à Constan-
tînoplp, momentanémentplace'e dans la grande
salle de la pointure française du xix° siècle,
sera une des pièces capitales do ce nouveau
salon, qui fera pendant au fameux salon des
Sept-Cheminées, consacré^ à la peinture de
l'Empire et de la Restaui ation.
Par suite de ces remaniements, la fresque
de la Magliana devait être nécessairement dé-
placée. Elle se trouvait, comme on sait, dans
la galerie de la Renaissance italienne, encas-
trée dans la porte qui donnait sur la salle des
Etats.
On vient de l'installer dans la salle des pri-
mitifs italiens, et le public pourra la revoir,
d'ici quelques jours, dans son nouvel empla-
cement.
M. Clovis Hugues va prendre l'initiative
de constituer un groupe parlementaire qui
prendra le titre do Groupe de la Défense des
intérêts artistiques.
M. Clovis Hugues s'adressera à tous ses col-
lègues delà Chambre, sans distinction de cou-
leur politique. Il a déjà réuni un certain nom-
bre d'adhésions.
. *r La commission qui s'occupe de la créa-
tion, à Roubaix, d'une Ecole d'arts et manu-
factures a nommé M. Antonin Proust prési-
dent.
Sur la proposition de M. Lyonnais, elle a
décidé d'entendre vendredi M. Goblet et
M. Lockroy, sur la façon dont le gouverne-
mont entendrait encourager l'enseignement
technique.
Le Conseil municipal do Paris va être
saisi d'un projet de divers travaux relatifs à
l'hôtel Carnavalet.
Après do nombreuses études, il a été dé-
cidé que la gracieuse arcade connue sous le
nom d'Arc-de-Nazareth, et sous laquelle ont
passé tous les visiteurs de l'ancienne préfec-
ture de police, serait ramenée à l'aligne-
ment de la rue des Francs-Bourgeois et de
l'ensemble des bâtiments do l'hôtel Carna-
valet.
Par suite de nécessités de voirie, ce souve-
venir du vieux Paris avait du, lors de son
transport à l'ancien hôtel de Mme de Sévigné,
être reporté en arrière de la rue des Francs-
Bourgeois ; en le rétablissant à sa première
place, on retrouvera les fondations sur les-
quelles on l'avait, d'abord assis.
L'opération du déplacement no sera ni
difficile ni dangereuse. Dans son état, l'Arc-
de-Nazareth se compose, en majeure partie, de
matériaux neufs, dans laquelle on a encastré
les anciennes sculptures.
Le projet qui va être mis à exécution aura
encore l'avantage de sauver le jardin, qui
ne sera pas un dos moindres agréments du
musée-bibliothèque, car il ne constituera pas
un simple ornement, et les travailleurs vien-
dront s'y reposer entre deux séances d'é-
tudes.
Le plan de ce jardin est tout indiqué :
Devant la belle façade des Drapiers; un par-
terre en broderie à la mode du xvne siècle;
au milieu, un bassin qui existait du temps
de M*»-de Sévigné; du coté de l'hôtel, un
massif ombragé , avec des bancs et des
sièges.
Enfin, du côté de la rue Payenno, on achè-
verait la construction des bâtiments.
Le comité pour la construction de la
façade du dôme de Florence, dit l'Art en
Italie, voulant rendre son œuvre de tout point
parfaite, a l'intention de remplacer les trois
portes actuelles en bois, qui sont du dernier
baroque, par trois portes de bronze convena-
blement historiées. Le comité a déjà soumis a
la députation promotrice le programme du
concours pour le modèle des trois portes en
question.
Les journaux italiens annoncent qu'un
vol vient d:otre commis à la bibliothèque mu-
nicipale de Pérouse. On a enlevé le précieux
manuscrit du De officiis de Cicéron. Le gou-
vernement promet une récompense de" dix
mille francs à la personne qui pourrait indi-
quer dans quelles mains se trouve le manus-
crit disparu.
--_)><^§t><*—-
La Photographie au Louvre
Paris, le 31 janvier 1886.
Monsieur Le Rédacteur en chef de la
Chronique des Arts.
Le journal le Temps a publié, dans son nu-
méro du 19 janvier, la note suivante, qui
émane, j'ai tout lieu de le croire, de l'Admi-
nistration des beaux-arts :
Depuis deux mois qu'elle est ouverte, la photo-
graphie du Louvre a déjà suscité bien des polé-
miques.
On reprochait surtout à l'administration des
beaux-arts d'avoir consenti un monopole sans ad-
judication. Or, il parait qu'il n'y a [tas de mono-
pole.
Tl y a quelques jours, un journal blâmait vive-
ment cette création et parlait en outre de la na-
tionalité des concessionnaires. IV ce côté de La
question nous dirons peu de choses; le sujet est
pénible, et pour nous c'est sincèrement que nous
regrettons de voir, quinze ans après la guerre,
les Alsaciens qui out servi en 1870, et qui ont
opté pour la France, traités parmi nous d'étran-
gers !
Sur l'utilité d'un musée de photographie, tout
le monde est d'accord : les critiques d'art le ré-
La magnifique salle dos Etats du Lou-
vre, qui n'avail jamais été ouverte au public,
est livrée aux maçons el aux vitriers, en vue
de La nouvelle destination qu'on lui assigne.
Elle va recevoir l'école franc aise de peinture
du xix(> siècle, reléguée jusqu'ici sous les
combles, dans les salles du second e'tage, au-
dessus de la colonnade.
On va donc voir, en lin, dans un local digne
d'eux, les Huet, les Delacroix, les The'odore
Rousseau, h'Entrée des Croisés à Constan-
tînoplp, momentanémentplace'e dans la grande
salle de la pointure française du xix° siècle,
sera une des pièces capitales do ce nouveau
salon, qui fera pendant au fameux salon des
Sept-Cheminées, consacré^ à la peinture de
l'Empire et de la Restaui ation.
Par suite de ces remaniements, la fresque
de la Magliana devait être nécessairement dé-
placée. Elle se trouvait, comme on sait, dans
la galerie de la Renaissance italienne, encas-
trée dans la porte qui donnait sur la salle des
Etats.
On vient de l'installer dans la salle des pri-
mitifs italiens, et le public pourra la revoir,
d'ici quelques jours, dans son nouvel empla-
cement.
M. Clovis Hugues va prendre l'initiative
de constituer un groupe parlementaire qui
prendra le titre do Groupe de la Défense des
intérêts artistiques.
M. Clovis Hugues s'adressera à tous ses col-
lègues delà Chambre, sans distinction de cou-
leur politique. Il a déjà réuni un certain nom-
bre d'adhésions.
. *r La commission qui s'occupe de la créa-
tion, à Roubaix, d'une Ecole d'arts et manu-
factures a nommé M. Antonin Proust prési-
dent.
Sur la proposition de M. Lyonnais, elle a
décidé d'entendre vendredi M. Goblet et
M. Lockroy, sur la façon dont le gouverne-
mont entendrait encourager l'enseignement
technique.
Le Conseil municipal do Paris va être
saisi d'un projet de divers travaux relatifs à
l'hôtel Carnavalet.
Après do nombreuses études, il a été dé-
cidé que la gracieuse arcade connue sous le
nom d'Arc-de-Nazareth, et sous laquelle ont
passé tous les visiteurs de l'ancienne préfec-
ture de police, serait ramenée à l'aligne-
ment de la rue des Francs-Bourgeois et de
l'ensemble des bâtiments do l'hôtel Carna-
valet.
Par suite de nécessités de voirie, ce souve-
venir du vieux Paris avait du, lors de son
transport à l'ancien hôtel de Mme de Sévigné,
être reporté en arrière de la rue des Francs-
Bourgeois ; en le rétablissant à sa première
place, on retrouvera les fondations sur les-
quelles on l'avait, d'abord assis.
L'opération du déplacement no sera ni
difficile ni dangereuse. Dans son état, l'Arc-
de-Nazareth se compose, en majeure partie, de
matériaux neufs, dans laquelle on a encastré
les anciennes sculptures.
Le projet qui va être mis à exécution aura
encore l'avantage de sauver le jardin, qui
ne sera pas un dos moindres agréments du
musée-bibliothèque, car il ne constituera pas
un simple ornement, et les travailleurs vien-
dront s'y reposer entre deux séances d'é-
tudes.
Le plan de ce jardin est tout indiqué :
Devant la belle façade des Drapiers; un par-
terre en broderie à la mode du xvne siècle;
au milieu, un bassin qui existait du temps
de M*»-de Sévigné; du coté de l'hôtel, un
massif ombragé , avec des bancs et des
sièges.
Enfin, du côté de la rue Payenno, on achè-
verait la construction des bâtiments.
Le comité pour la construction de la
façade du dôme de Florence, dit l'Art en
Italie, voulant rendre son œuvre de tout point
parfaite, a l'intention de remplacer les trois
portes actuelles en bois, qui sont du dernier
baroque, par trois portes de bronze convena-
blement historiées. Le comité a déjà soumis a
la députation promotrice le programme du
concours pour le modèle des trois portes en
question.
Les journaux italiens annoncent qu'un
vol vient d:otre commis à la bibliothèque mu-
nicipale de Pérouse. On a enlevé le précieux
manuscrit du De officiis de Cicéron. Le gou-
vernement promet une récompense de" dix
mille francs à la personne qui pourrait indi-
quer dans quelles mains se trouve le manus-
crit disparu.
--_)><^§t><*—-
La Photographie au Louvre
Paris, le 31 janvier 1886.
Monsieur Le Rédacteur en chef de la
Chronique des Arts.
Le journal le Temps a publié, dans son nu-
méro du 19 janvier, la note suivante, qui
émane, j'ai tout lieu de le croire, de l'Admi-
nistration des beaux-arts :
Depuis deux mois qu'elle est ouverte, la photo-
graphie du Louvre a déjà suscité bien des polé-
miques.
On reprochait surtout à l'administration des
beaux-arts d'avoir consenti un monopole sans ad-
judication. Or, il parait qu'il n'y a [tas de mono-
pole.
Tl y a quelques jours, un journal blâmait vive-
ment cette création et parlait en outre de la na-
tionalité des concessionnaires. IV ce côté de La
question nous dirons peu de choses; le sujet est
pénible, et pour nous c'est sincèrement que nous
regrettons de voir, quinze ans après la guerre,
les Alsaciens qui out servi en 1870, et qui ont
opté pour la France, traités parmi nous d'étran-
gers !
Sur l'utilité d'un musée de photographie, tout
le monde est d'accord : les critiques d'art le ré-