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La chronique des arts et de la curiosité — 1889

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Nr. 21 (25 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19737#0172
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LA CHRONIQUE DES ARTS

série des portraits d'Odieurne, 3.020 francs. Un
petit volume De Christian^, expeditione, Lugdini,
1618, orné d'une riche reliure à petits fer, 2.100
francs. Pauli Jovii Novocomensis episcopi nace-
rini historiaram sui tempoi'is, tomas primus,
Florentiœ, 1550, reliure du xvi" siècle, d'un grand
style, faite pour Thomas Macoli avec sa devise
sur un des plats et le titre du livre sur l'autre
plat, 2.0*50 fr. Le Pastissier français, à Amsterdam,
chez Louis et Daniel Elzevier, 1653 : ce pelit
livre, considéré comme un des volumes les plus
rares de la collection elzévirienne, provenait de
la bibliothèque de M. le comte de Sauvage ; il
est grand de marges et recouvert d'une très jolie
reliure de Traulz : adjugé 1.950 francs.

On racontait, à propos de la vente de ce petit
volume, que Charles Monselet passant un jour,
il y a une douzaine d'années, devant les étalages
des bouquinistes qui se trouvent le long des
quais, avait trouvé un exemplaire semblable au
milieu d'ouvrages sans valeur et qu'il l'avUt
payé 50 centimes. Il avait, quelques années
après, revendu ce livre 1.180 francs.

Aurelii Comel.i medicinœ libri VIII, Venetiis
in sedibui Aldi. 1528, précieux exemplaire im-
primé sur velin dans un état parfait de conserva-
tion. Il provient de la bibliothèque Sunderland, où
il a été payé 3.325 francs ; il a été vendu seu-
lement 1.900 francs.

Cicero, Tasca'anœ quœttiones, Venetiis, 1472,
exemplaire imprimé sur velin avec toutes set
initiales peintes avec le plus grand soin en or et
en. couleurs, 1.900 francs.

La Nef de santé, par Nicolas de La Chesnaye,
1507, première édilion d'un livre précieux, dont
un exemplaire relié par Trautz-Bauzonnet a été
vendu 5.000 francs en 1879 ; adjugé 1.800 francs.

Dans la même adjudication, on a vendu 11.000
francs, sur une demande de 10.000 francs, une
suite de vingt-six aquarelles exécutées sur véliu
par Jules Jacquemart pour l'histoire artistique
de la porcelaine.

EXPOSITION DES OEUVRES DE BARYE
a l'école des beaux - arts

L'exposition des œuvres de Barye, organi-
sée à l'Ecole des Beaux-Arts, au profit, du
monument qu'un groupe d'artistes et d'ad-
mirateurs du ge'nie de notre grand statuaire,
de'sire élever à sa mémoire, a été ouverte
lundi avec éclat, en présence de M. le Prési-
dent de la République, de M. le Ministre de
l'instruction publique, de M. le Préfet de la
Seine, de M. le Directeur des Beaux-Arts, et
d'une nombreuse assistance.

Disons tout de suite que l'exposition est ad-
mirablement réussie. Toutes les œuvres de
Barye, dont beaucoup sontencore si peu ou si
mal connues du public, s'y présentent dans un
ordre imposant et pittoresque. Elles sont
rangées avec un goût parfait dans de belles
vitrines et sur des tablettes qui garnissent le
rez de-chaussée et la salle du .premier étage
de l'Ecole des Beaux-Arts. Les murs sont dé-
corés de peintures, de dessins et d'aquarelles,
choisis parmi les meilleures productions du )

maître. L'ensemble de cet œuvre monumen-
tal, avec l'étincellement de tous ces bronzes
dont les patines accrochent la lumière, est
une véritable fête pour les yeux; l'esprit y
trouve aussi de profondes jouissances. Il y a
là tout un monde puissant, imprévu, expres-
sif, et comme une synthèse sublime de la vie
animale.

La réussite de cette magnifique exposition
est due tout entière à l'activité déployée
par lasouscommission présidée par M. Jourde,
et au dévouement sans réserve de MM. Lucas
et Tilliot. La collaboration de M. Lucas a été
d'autant plus importante que, comme sujet
américain habitant la France, il a servi de
trait d'union ent?-e les admirateurs de Barye
à New-York et le comité d'initiative de l'ex-
position de Paris. C'est grâce à lui qu'une
exposition des œuvres du maître va être, or-
ganisée dans le même but de l'autre côté de
l'Atlantique. On sait que les Américains ont
toujours été très admirateurs des œuvres de
Barye.

L'exposition ouverte au quai Malaquais est
aussi complète que possible. A côté des plâtres
et des modèles, prêtés si libéralement par
M. Barbedienne, elle offre un exemplaire
au moins des premières épreuves fondues,
épreuves généralement revues par l'artiste
lui-même.

Les principales collections mis.es à contri-
bution sont, avec celle de M. Barbedienne,
qui est formée d'une partie de l'ancienne
collection Barye, celles de M. Binder, de
M. Lucas, de M. le comte Doria, de M. Lutz.
et surtout celle de M. Bonnat, qui ne contient
que des pièces de premier ordre choisies avec
un goût impeccable.

C'est à M. Bonnat qu'appartient ce chef-
d'œuvre unique le Grand Jaguar dévorant
un lièvre—dont on ne connaît que cinq épreu-
ves tirées du vivant de Barye, dont l'une est
au Lourre—, cette cire merveilleuse qui repré-
sente un lion accroupi, et ce superbe bronze
inédit: Serpent python saisissant un auroch
à la gorge, qui a été gravé récemment dans
la Gazette des Beaux-Arts.

Les curiosités-et raretés ne se comptent
pas. Signalons seulement : le médaillon de
Milon de Crotone, épreuve unique, exécu-
tée en 1819, pour le concours du prix de
Rome; le grande pendule avec ses candéla-
bres, exécutée pour Mmo Pereire; l'esquisse
du grand Lion au serpent, des Tuileries,,
qui appartient au ministère de l'intérieur
(seule épreuve connue); l'Éléphant en inar-
che, du duc de Nemours ; le grand groupe
Centaure et Lapithe, du Musée^du Puy, pre-
mière épreuve tirée, offerte à la ville du Puy
par l'Etat; la réduction originale du Napoléon
d'Ajaccio, et surtout cette merveille, sans ri-
vale, peut-être, le Cerf attaqué par un lynx,
bronze à cire perdue, donné par le duc d'Or-,
léans à Alexandre Dumas père.

Nous nous reprocherions de ne pas ci ter -
aussi les admirables études au crayon faites
sur nature au Jardin des Plantes, qui appar-
tiennent à M. Gérôme. C'est la substance
même et l'explication du génie de Barye.

Louis Goxse.
 
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