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La chronique des arts et de la curiosité — 1889

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Nr. 25 (6 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19737#0208
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198

LA CHRONIQUE DES ARTS

M. Roger Marx, qui a été secrétaire
des Beaux-Arts sous la direction de M. Cas-
tagnary, et qui en dernier lieu remplissait les
fonctions d'inspecteur des Beaux-Arts, est
nommé inspecteur pjjncipal des Musées, en
remplacement de M. Eugène Véron. Rappe-
lons, en passant, que M. Roger Marx a con-
tribué pour une large part à la réussite de
l'Exposition centennale de peinture et de
dessins, au Champ-de-Mars, organisée en
grande partie par ses soins.

^.*^ Jeudi ont eulieulesfêlesd'inauguration
de la statue de La Liberté éclairant le monde,
de Bartholdi, à la pointe de l'île des Cygnes à
Grenelle. Cette statue en bronze fondu a été
faite en quatre pièces. Sa hauteur est de 11m.
W. des pieds à l'extrémité du flambeau que la
«Liberté» élève de ta main droite. C'est la ré-
duction au cinquième de la statue colossale de
New-York. Son poids est de 11.000 kilog. Cette
statue, offerte à laville de Paris par les Amé-
ricains, a coûté 60.000 francs. Son installation
coûte environ 120.000francs àla ville. Le socle
en pierre blanche du Jura, est établi sur une
sorte de môle en maçonnerie du côté aval du
pont de Gr:nnlle.Voici le texte des inscriptions
gravées sur ce socle :

1776-1789

LA COLONIE PARISIENNE D'AMÉRIQUE
A LA VILLE DE PARIS
1889

Nouvelles de l'Etranger

On annonce la mort de l'architecte Rank
Everbeck, né en 1839, et qui avait rempli en
dernier lieu les fonctions de professeur à
l'école des Hautes Etudes techniques d'Aix-
la-Chapelle.

***

Le baron Albert von Oppenheim vient de
faire don au Musée des arts industriels de Co-
logne d'un très beau relief en argile peinte et
vernie, œuvre présumée d'Andréa délia
Robbia.

***

M. Georges Salting vient de faire don à la
National Gallery d'un grand et important ta-
bleau de Jacopo Chimenti da Empoli : Saint
Zenobio ressuscitant un enfant. C'est le pre-
mier tableau de Chimenti que possède le Mu-
sée anglais.

***

Une tombe laconienne préhistorique vient
d'être découverte au village de Vaphion, près
de Sparte; elle ressemble entièrement à
celles de Mycènes, consistant en un long
corridor qui conduit a une chambre inté-
rieure. Dans celle-ci ont été trouvés deux
vases d'or avec des figures en relief, plusieurs
vases de bronze, deux anneaux d'or, quelques
pierres gravées, et de nombreux fragments
d'argent.

*** • •

On vient de découvrir prés d'Orvieto un
tombeau étrusque, contenant divers orne-
ments de bronze, des armes de fer, des vases
corinthiens et d'autres de fabrication locale.
Diverses autres tombes volsques découvertes
à Corneto-Tarquinia, con'enaient des vases
étrusques et campaniens, d'autres importés
de l'Attique. Des bustes de Messaline et de
Claude ont été trouvés à Milan ; à Rome, on
a mis la main sur celui d'Auguste, dans la
Via Merulana, près de la nouvelle église des
Franciscains.

Le Musée d'Aberdeen (Ecosse), s'est enrichi
le 18 juin d'un portrait de M. John F. White,
œuvre offerte à la ville par souscription pu-
blique. Le portrait est peint par M. Georges
Reid, un des représentants les plus estimés
de la jeune école écossaise. Parmi les litres
de M. White à l'hommage de ses conci-
toyens, divers orateurs ont rappelé sa parti-
cipation active à la création du Musée et à
l'organisation des très remarquables exposi-
tions d'art ancien tenues dans la ville écos-
saise.

M. White, au cours de sa réponse, a fait
connaître que, grâce à la munificence de M.
Macdonald, le Musée d'Aberdeen est appelé
à être, dans un avenir prochain, la première
des galeries publiques modernes du Royaume-
Uni.

Il y a lieu de rappeler que, possesseur lui-
même d'une galerie où sont représentés
magnifiquement les meilleurs artistes de
France et de Hollande, M. White, est, en outre,
un écrivain d'art de premier ordre. Ses arti-
cles sur Rembrandt, et sur Velasquez, insé-
rés dans l'Encyclopédie britannique, peuvent
être cités comme absolument remarquables à
quelque point de vue qu'on les envisage.

L'ART ET L'ARCHÉOLOGIE AU THÉÂTRE

OPÉRA. — La Tempête

De l'eau, des .arbres et des rochers ont suffi à
M. J.-B. Lavastre pour encadrer les persoouages
féeriques du nouveau ballet de l'Opéra et pour
charmer les yeux.

Au moyen d'habiles transformations, le même
paysage sert trois foi?, les directeurs de l'Aca-
démie nationale de musique et de danse étant
gens économes.

Après un prologue tout composé de nuages
dont on doit avoir une ample provision en ma-
gasin, un premier décor représente une foré
vierge dans une « île disparue » du golfe de Na-
ples. Des lianes fleuries pendent aux branches
noueuses des vieux arbres et cacheut les retraites
habitées par les bipèdes ailés qui figurent dans
l'action. Par des échappées, on aperçoit la mer,
au fond.

Puis, c'est la grotte d'azur, telle ou à pou prés
qu'elle existe sous l'île de Capri. Par une étroite
ouverture, au fond, la lumière orangée du jour
se glisse, colore les parois de la grotte et s'atté-
nue à mesure q i'elle pénétre dans les profou-
 
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