Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1889

DOI Heft:
Nr. 31 (28 Septembre)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19737#0252
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
CHRONIQUE DES ARTS

vront des invitations personnelles. Le public
ne sera donc pas admis. Le Président de la
République et les grands corps de l'Etat oc-
cuperont la tribuue d'honneur. Une estrade
sera réservée aux membres du jury, aux re-
présentants des divers comités de l'Exposition
ainsi qu'à la commission de contrôle et de
finances.

Des discours seront prononcés par MM.
Carnot et Tirard.

Le défilé d'exposants comprendra 150 co-
mités environ, 90 français et 50 étrangers.
Chaque comité, nous l'avons déjà dit, sera
précédé de bannières ou de drapeaux. Les
reclions coloniales y figureront également.

Le soir, il y aura féte de nuit à l'Exposi-
tion.

Le comité de la presse vient de décerner le
prix de 100.000 fr. offert par M. Osiris. Après
une longue discussion et après un hommage
rendu à la magnificence des Palais des Arts de
M. Formigé, sou choix s'est porté sur les au-
teurs et collaborateurs de la galerie des ma-
chines.

M. Dutert, l'architecte, reçoit ÎO.OOO fr. ;
II. Contamin, l'ingénieur principal, 15.000;
une somme de3.000 fr. est allouée à chacun
des autres ingénieurs, MM. Charton, Pierron,
Deglane, Blavette et Hénard. Les cinquante
autres mille francs seront partagés entre les
ouvriers de la galerie des machines.

Le Monument du Triomphe de la République

L'inauguration du groupe de M. Dalou,
place de la Nation, a eu lieu samedi 21 sep-
tembre, à deux heures, en présence de M. le
président de la République.

C'est en 1879 que le « Triomphe de la Ré-
publique » parut pour la première fois, dans
un concours organisé par le conseil muni-
cipal de Paris. Il s'agissait d'élever, sur la
place de la République, une statue monu-
mentale destinée à glorifier les institutions
démocratiques de la France

Le projet de M. Dalou ne fut pas primé;
ce fut le projet de M. Morice qui obtint les
suffrages du jury. Le jury, pourtant, avait
remarqué Je « Triomphe de la République »,
et s'il l'avait repousse, c'était pour ce motif
qu'il s'éloignait un peu du programme
donné. Avant de se dissoudre, il recommanda
la maquette de M. Dalou à l'attention du
conseil municipal, et celui-ci décida, en effet,
de faire exécuter deux monuments mx lieu
d'un seul.

Dans ce monument qui semble avoir été
dessiné par Rubens, la République est placée
sur un char triomphal traîné par deux lions.
Celui de droite supporte un conducteur, le
Progrès, un flambeau à la main ; l'autre, la
tête droite, soutieni la main gaucho du Pro-
grès. L'idée triomphale est complétée par
plusieurs figures allégoriques qui, du geste,
poussent le char en avant. Ce sont un ou-
vrier et deux femmes représentant, l'une la

Paix, l'autre la Justice. Enfin, autour du char
de petits génies portent des attributs et des
fleurs. La République, debout sur un globe,
domine cet ensemble décoratif. De la main
gauche elle s'appuie sur le faisceau de l'union
des peuples.

Le piédestal du monument composé de
trois marches en pierre est entouré d'une-
pièce d'eau. L'architecture est de M. For-
migé.

A la fin de la cérfmonie d'inauguration,
M. le président de la République a remis lui-
même les insignes d'officier de la Légion
d'honneur à l'éminent sculpteur des « Etats
généraux » et du magnifique groupe que
nous venons de décrire.

Dons faits au Louvre

On annonce que Mme veuve Pommery de
Reims qui avait fait pousser les enchères de
VAngclas jusqu'à trois cent mille francs pour
l'offrir à l'Etat, vient d'acquérir dans les
mêmes intentions un tableau non moins cé-
lèbre de J.-F. Millet, les Glaneuses. M". Ferdi-
nand Bischoffsheim à qui appartenait ce ta-
bleau aurait refusé quatre cent mille francs
qui lui étaient offerts au nom d'un Musée
américain. Il n'a consenti à se dessaisir de
son tableau qu'à la condition formelle que
cette toile irait au Louvre. Mme veuve Pom-
mery a souscrit à cette condition, et c'est
grâce à sa générosité que le Louvre possé-
dera ce chef-d'œuvre de Millet, si les bruits
qui courent sont exacts.

Divers journaux ont annoncé que Mme
veuve Maurice Cottier , suivant l'exemple de
son mari qui a généreusement doté le Louvre
de quatre chefs-d'œuvre de Decamps et de
Delacroix,aurait lég ué toute sa collection à
notre grand Musée. Cette nouvelle est in-
exacte, Mme Cottier ne pouvant disposer de
tableaux dont elle n'a que la jouissance.

Quantà un troisième legs qui viendraiten-
core enrichir le Louvre, nous ne savons pas
encore si la nouvelle repose sur quelque fon-
dement sérieux. On dit que Mme Rœderer,
qui a refusé 100,000 francs de l'admirable pas-
tel do Millet, VAngelas, qui figure à l'Exposi-
tion universelle, se disposerait à l'offrir à
l'Etat.

Ce pastel, réduction exacte de la fameuse
toile payée 553,600 francs à la vente Sccrétan,
avait été payé 150 francs à Millet en 1861.

Enfin, on annonce que Mme Samson-Davil-
lier qui a déjà offert au musée du Louvre une
œuvre remarquable de Millet, le Printemps
va encore lui donner un autre tableau du
même maître, les Meules.

Cette toile qui figure à l'Exposition centon-
nale de l'art français au Champ-de-Mars, me-
sure 85 centimètres de haut sur 1 m. 10 de
large.

C'est une des œuvres les plus importantes
du maître.

----K»-Ofif>*<—----
 
Annotationen