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La chronique des arts et de la curiosité — 1910

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Nr. 33 (22 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19767#0271
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ET DE LÀ CURIOSITÉ

201

Normand, Albert Soubies et MariusVachon annon-
cent qu’ils posent leur candidature au fauteuil de
membre libre vacant par suite du décès de M.
Georges Berger ;

2° MM. Ben-Tayoux, Charles Lefebvre, Henri
Maréchal, André Messager, Emile Pessard et Pierné
se portent comme candidats au fauteuil de membre
titulaire de la section de composition musicale va-
cante par suite du décès de M. Charles Lenepveu.

Prix. — Rendant ensuite son jugement sur les
concours Roux, l’Académie a accordé les récom-
penses suivantes :

Peinture (Sujet : Inondation). — lor prix
(5.000 fr.), MUe Minier; 2e prix (2.700 fr.), M.
Pierre Bernard ; 3° prix (2.000 fr.), M. Boulanger.

Sculpture (Suj-t : Les Nymphes écoutant les
chants d'Orphée). — 1" prix (5.400 fr.), M. Ray-
baud ; 2' prix (3.000 fr.), M. Cellier ; 3e prix
(2.000 fr.), M. Chesneau ; 4“ prix (1.300 fr.), M.
Morlon.

Architecture (Sujet : Un Chciteau au centre de
la France). — 1er prix (2.700 fr.), M. Gamuzat ;
2* prix (1.300 fr.), M. Ilaffner ; 3e prix (1.000 fr.),
M. Janin.

Gravure en taille-douce (Sujet : Portrait de
François 7er, parle Titien). — 1er prix (2.700 fr.),
M. Piel ; 2e prix (1.300 fr.), M. Godard; 3e prix
(1.000 fr.), M. Mazelin.

Miniature (Sujet : Leçon d’écriture). —l*'prix
(1.000 fr.), MUe Lévy ; 2e prix (680 fr.), M1U Lan-
guereau.

Enluminure. — L’envoi de M. Galle, l’un des
concurrents, n’étant pas arrivé par suite de la
grève des chemins de fer, l’Académie a renvoyé à
samedi prochain le prononcé de son jugement sur
ce concours.

Académie des Inscriptions

Séance du 30 septembre
Les fouilles sous-marines de Mahdia. — M. Mer-
lin, directeur des antiquités de la Tunisie, rend
compte à l’Académie des résultats qu’a donnés la
quatrième campagne des fouilles sous-marines,
dont nous avons déjà parlé, exécutées près de
Mahdia : cette campagne a pu se poursuivre pen-
dant deux mois et demi, grâce aux subventions de
l’Académie et de M. le duc de Loubat. Les inves-
tigations faites en 1910 ont ramené au jour cinq
grandes statuettes en bronze, singulières de style
et d’une admirable conservation, qui sont des mo-
numents de premier ordre. C’est, tout d’abord, un
Eros très gracieux qui danse en chantant et en
jouant de la cithare, où l’on peut voir la réplique
d’une statue de Praxitèle décrite par le rhéteur
Gallistrate, dont on ne connaissait pas encore
l’aspect. Ce sont ensuite trois grotesques, deux
femmes qui dansent au son des crotales et un
bouffon grimaçant qui s’avance avec des contor-
sions. Ces statuettes paraissent se rapporter aux
scènes de pantomime qui accompagnaient les ban-
quets. C’est enfin un Satyre, d’un mouvement et
d’une facture superbes dans sa maigreur nerveuse
et caractéristique. Parmi les autres découvertes
récentes, sont à signaler une statuette plus petite
d’acteur grotesque assis, des masques de bac-
chantes, une plaque portant des griffons affrontés

devant un canthare, une corniche ornée d’un buste
d’Ariane, un buste d’Athènes, un lingot de plomb-
pesant 33 kilos, deux monnaies dont une, identi-
fiée par M. Babelon, est une pièce d’Athènes, re-
montant aux années 220 200 avant notre ère, une
série innombrable de vases en terre cuite enduits
de poix.

M. le président félicite, au nom de l’Académie,
M.Merlin de sa persévérance et de sa perspicacité;,
il remercie M. le duc de Loubat de son concours
si apprécié et si heureux.

Séance du 7 octobre

Rapport de M. Maspero sur l'Egypte. — M. Mas-
pero fait à l’Académie son rapport annuel sur les
travaux exécutés par le Service des antiquités en
Egypte sous sa direction. Le principal objet pour-
suivi depuis plusieurs années et maintenant acquis
au prix d’efforts considérables était de restaurer
les temples de Nubie, en consolidant leurs fonda-
tions de telle manière qu'ils puissent résister
autant que possible à l’inondation amenée par
l’établissement du barrage d’Assouan dont l’effet
se fera ressentira plus de 150 kilomètres de dis-
tance. Le temple de Debôt disparaîtra sous 6 mè-
tres d’eau ; celui de Kalabcheh émergera sur une
nappe de 4 mètres, qui sera encore de 2 mètres à
Dakkeh, à plus de 100 kilomètres du barrage, et
de 1 mètre à Maliarrakah; Ibsamboul baignera
sans doute, à la limite, dans 60 ou 80 centimètres
de boue.

Au cours du ti’avail colossal et plein de périls
auquel le service a dû se livrer, M. Maspero a été,
en Nubie, admirablement secondé par M.Barsanti,
comme à Karnak par M. Legrain, et dans les oasis
par M. Baraizé. Il a fallu déblayer un cube in-
calculable de sable avant de pouvoir opérer les
consolidations voulues.

Au cours de ces travaux de déblaiement, M. Mas-
pero a été amené à découvrir des monuments
encore inconnus et du plus haut intérêt. A Ouady-
es-Seboua, s’est rencontrée, installée dans un tem-
ple antique, une église chrétienne à peu près com-
plète qui est du vi* siècle au plus tard et qui offre
beaucoup d’analogie avec les églises coptes; à
Maliarrakah, il a eu la surprise de trouver un
escalier en colimaçon, ménagé pour accéder à une
terrasse du temple. On n’avait pas d’exemple, en
Egj^pte, de ce procédé d’architecture. A Arnada, a
été dégagé un petit temple admirablement conservé,
du temps d’Aménophis II, où les rouges, les jaunes,
les bleus de la décoration apparaissent encore avec
la plus grande vigueur. A Kasr-Ibrin, s’est ren-
contré un fort de l’âge romain.

L’œuvre principale a été celle d’Ibsamboul, où
l’on a déblayé à une profondeur de 40 mètres le
temple de Ramsès II. L’un des deux colosses a pu
y être relevé par un miracle d’adresse : il pèse 60
tonnes. Sur 16 statues dont la terras e était garnie,
13 ont pu être redressées. Près du colosse, qui
l’este écroulé sur trois de ces statues, M. Maspero
a retrouvé une chapelle dédiée au Soleil, garnie
encore de tout son mobilier. Datant de Ramsès II,
restaurée sous Séti II, le sable dès lors l’avait en-
sevelie jusqu’à maintenant. Creusée en partie dans
le roc et, en partie, bâtie, un escalier y mène de
l’ouest et l’autel se trouve à l’Est entre quatre
singes cynocéphales qui adorent le dieu : deux
d’entre eux font face à l’est, les deux autres à
l’ouest. Ainsi, le prêtre montait à l'autel au lever
 
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