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La chronique des arts et de la curiosité — 1914(1916)

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Nr. 2 (10 Janvier 1914)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19771#0017
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N" 2. — 19X4.

BUREAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6»)

10 Janvier.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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Le lETizin.érc> : O fr. 25

PROPOS DU JOUR

*aintenaxt que la Joconde est de
retour et qu’elle a repris au Louvre
la place qui n’aurait jamais dû.
rester vide, il est possible de com-
prendre les conditions où elle avait été volée
et d’en tirer quelque enseignement. Au len-
demain de sa disparition, dans l’affolement
d’une humiliante nouvelle, on s’est beaucoup
pressé de critiquer l’administration du musée.
Le sous-secrétariat des Beaux-Arts, qui n"était
pas animé d’une indulgence particulière pour
le haut personnel, a frappé hâtivement : le
directeur des Musées nationaux, qui se trou-
vait pourtant alors en congé régulier, a été
relevé de ses fonctions. La mesure a paru
tout de suite lourde et injuste. On sait au-
jourd’hui que rien ne la légitimait.

Tout ce que l’on a appris, en effet, depuis
quelques semaines dégage singulièrement la
responsabilité des fonctionnaires sur lesquels
on a fait retomber la faute. Le vol a été com-
mis par un ancien employé qui connaissait
admirablement le musée, les usages du per-
sonnel et le maniement des tableaux ; il a été
accompli dans des conditions où, avec un peu
de chance et beaucoup d’audace, un exploit
de ce genre est peut-être un peu partout pos-
sible. Et la conclusion première à tirer, c’est
que la plus grande sévérité et la plus grande
prudence s’imposent dès qu’il s’agit de choi-
sir les employés qui travaillent au Louvre,
même dans les rôles les plus modestes. Il y a
eu un temps, qui n’est pas encore très loin,
où les conservateurs étaient privés de l’auto-
rité nécessaire sur le personnel, et où leurs
avis n’étaient guère écoutés pour les nomina-
tions directement faites par le gouvernement.
Ces habitudes, heureusement, ont été modi-
fiées: on peut juger que c’était là une réforme
indispensable.

Dès que le vol a été commis, il semble bien,
d’autre part, que les opinions des conserva-
teurs n’aient pas été suffisamment examinées.
Quelques-uns d’entre eux, cependant, ont in-
diqué très vite une piste qui était la bonne ;
ils ont même cité comme suspect précisément
celui qui était le coupable. Qu’ont fait les
enquêteurs ? Tandis qu’on priait un à un les
conservateurs de donner les empreintes de
leurs pouces et qu’on prenait à l’égard de sa-
vants irréprochables ces précautions que
conseillait l’application d’une loi commune,
on négligeait d’examiner avec assez de ri-
gueur le voleur lui-même ; on se refusait obs-
tinément à tenir compte des indications qui
venaient du Louvre. Ce n’est pas le musée
qui, dans cette affaire, a été inégal aux cir-
constances. D’autres services publics parais-
sent à l’opinion avoir insuffisamment com-
pris leur tâche. L’aventure de la Joconde doit
au moins servir à rétablir partout où ils sont
nécessaires l’ordre, la discipline et la rigueur,
qui seront la sauvegarde de notre grande ga-
lerie nationale.

NOUVELLES

*** La Joconde, comme nous l’avions an-
noncé, a repris sa place au Louvre samedi
soir. Depuis dimanche matin, une foule nom-
breuse, que contenaient des barrières, n’a
cessé de défiler devant le chef-d’œuvre.

Par contre, l’exposition à l’Ecole des
Beaux-Arts, au profit des œuvres de bienfai-
sance italiennes, n’a produit qu’une somme
de 3.500 francs.

*** Par arrêté du ministre de l’Instruction
publique et des Beaux-Arts en date du 31 dé-
cembre 1913, M. Arsène Alexandre, conser-
vateur du palais de Compiègne, a été nommé
inspecteur général des musées des départe-
ments, en remplacement de M. Roger Marx,
 
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