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La chronique des arts et de la curiosité — 1914(1916)

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Nr. 28 (15 Juin 1916)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19771#0339
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N- 23. — 1914-1916 (1).

BUREAUX : 106, BD SAINT-GERMAIN (6')

15 Juin 1916.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE S A St E D I MATIN

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Le Nuraéro ' O fi\ S O

PROPOS DU JOUR

a Chambre est saisie d’une propo-
sition de loi destinée à protéger
contre l’exportation les objets d’art
présentant un intérêt national.
Cette proposition est née des circonstances
créées par la guerre. Il a paru que pendant
plusieurs années un grand nombre d’objets
d’art passeraient en vente et risqueraient
d’être livrés à des conditions particulière-
ment avantageuses aux acheteurs étrangers.
Dans ces conditions, les auteurs de la propo-
sition de loi ont pensé avec raison que, sans
porter préjudice aux intérêts des tiers, il se-
rait opportun de soumettre à une taxe pro-
portionnelle à sa valeur tout objet présentant
un intérêt artistique ou historique.

Cette mesure de précaution, utile en soi,
peut avoir une influence salutaire. Il n’est
pas sûr cependant qu’elle ait une efficacité
absolue. Le contrôle est difficile à établir.
L’expérience a montré, par exemple, que l’in-
terdiction d’exportation des objets classés,
inscrite dans la loi du 19 juillet 1909, existait
plus en principe qu’en réalité. D’autre part,
une taxe, qui ne peut être trop élevée, ne
constituera pas un empêchement décisif. Les
acheteurs étrangers en seront quittes pour
payer plus cher. Cette condition les privera
d’une facilité; elle ne sera pas de nature à
faire rester sûrement en France les objets
d’art.

Aussi les auteurs de la proposition de loi
ont-ils prévu une disposition fort importante

et beaucoup plus efficace. Us ont inscrit dans
leur texte que lorsqu’il s’agira d’objets pré-
sentant un intérêt national d’histoire ou d’art,
le ministre de l’Instruction publique aura la
faculté de retarder l’exportation pendant une
période de cinq années. Il pourrait, en outre,
exercer un droit de préemption pour l’acqui-
sition de ces objets au profit de l’Etat, jus-
qu'à l’expiration du délai ainsi fixé. Ces dis-
positions ne seraient pas applicables aux œu-
vres d’artistes vivants ou décédés depuis
moins de vingt-cinq ans. Elles s’applique-
raient aux objets ayant déjà un caractère
historique, et donneraient ainsi aux musées
le temps de prendre les mesures financières
leur permettant de s’assurer la possession
d’ouvrages faisant partie du patrimoine na^
tional.

On doit souhaiter que cette patriotique
proposition trouve dans le Parlement l’ap-
pui qu’elle mérite. Après les pertes que
nous aurons subies au cours du formidable
bouleversement actuel, nous n’aurons pas de
trop des richesses qui nous resteront.

NOUVELLES

*** Les musées parisiens, qui avaient tous
fermé leurs portes dès la déclaration de
guerre, les ont successivement rouvertes
presque tous. Néanmoins les principales ri-
chesses du musée du Louvre étant encore
à Toulouse, où elles avaient été expédiées à
la fin d’août 1914, on n’a rouvert au Louvre,
le 1er mars dernier, que les salles de la
sculpture française. Parmi les autres musées

(1) Ce numéro et les suivants sont destinés à compléter le volume de 1914 de la Chronique
des Arts, dont la publication avait été suspendue au moment de la déclaration de guerre.
Nous résumons succinctement dans ce numéro les principaux événements artistiques sur-
venus depuis août 1914, en dehors de ceux qui sont relatés dans la Gazette.
 
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