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La chronique des arts et de la curiosité — 1917(1919)

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(Octobre-Novembre 1919)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25675#0284
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LA CHRONIQUE DES ARTS

de pierre grise, qui est une œuvre rare et fort in-
téressante de Botticelli, bien curieuse aussi à com-
parer avec VAnnonciation des Offices. C’est sans
doute Botticelli qui a inspiré et peut-être dessiné,
sinon peint, les quatre panneaux retraçant les épi-
sodes de la nouvelle de Boccace Naslagio degli
Onesti. Trois se trouvent dans une collection pari-
sienne, un quatrième figurait à l’exposition du
Burlington Club ; on y voyait le repas de noce de
Nastagio degli Onesti avec la fille de Paolo Traver-
sari : scène d’une disposition symétrique, avec des
détails charmants comme les figures des convives,
des compagnes surtout de la jeune mariée, et les
pages qui apportent les mets. Cette peinture est j
d’une parfaite conservation.

M. H.-II. Benson avait prêté le portrait de Fran- I
cesco Sassetti et de son fils Teodoro par Domenico
Ghirlandajo. Peinture d’une belle noblesse avec son
paysage stylisé, plusieurs fois exposé à Londres
déjà, et fort intéressante à comparer avec le Portrait
de vieillard du Louvre. Le même collectionneur
était représenté par une peinture très caractérisée
de Filippino Lippi, Tobie et l'Ange. De Piero di
Gosimo on pouvait voir à cette exposition le por-
trait d’un ecclésiastique autrefois attribué à Ridolfo
Ghirlandajo et même à Raphaël (voir Burlington
Magazine, mars 1913, p. 65), prêté par le vicomte
Lascelles, et surtout une Bataille des Lapilhes et des
Centaures, que le Louvre autrefois malheureuse-
ment négligea. La lutte furieuse se poursuit dans
un magnifique paysage en plusieurs épisodes, avec
une violence de gestes et une sauvagerie qui n’a
peut-être été dépassée dans aucune autre représen-
tation de combat. Cette très intéressante peinture
appartient aujourd’hui aux peintres C. Ricketts et
C. Shannon.

Sa Majesté le roi Georges \ avait envoyé un très |
joli petit tableau de Benozzo Gozzoli, ayant autrefois
fait partie d’une prédelle, et représentant la chutede
Simon le Magicien. D’autres fragments du même i
ensemble sont conservés à la National Gallery de
Londres, au Musée Brera à Milan et au musée de
Berlin. Ils servaient de base à un retable peint en J
1461 pour l’église San Zenobio de Florence.

Le roi (1) avait envoyé aussi au Burlington Fine
Arts Club une magnifique série de douze dessins de
Léonard de Vinci auxquels la Royal Academy avait
joint l’incomparable carton du tableau du Louvre :
Sainte A nne et la Vierge (2).

J. G.

-<o— -<°>-—

REVUE DES REVUES

Revue bleue (20 et 27 septembre, 18 et 25 octo-
bre). —• Rapprochant ingénieusement deux cente-
naires récents dont l’un au moins passa inaperçu —
celui clc l’édition des poésies d’André Chénier et
celui de l’exposition au Salon de 1819 du Radeau de
la Méduse de Géricault, — notre érudit collaborateur
M. Raymond Bouyer montre comment, à cette date de

(1) Outre les œuvres prêtées au Burlington fine
Arts Club Sa Majesté avait envoyé à la National
Gallery de Londres deux œuvres demeurées à peu
près inconnues jusqu’ici dans le palais de Buckin-
gham : un grand triptyque de Lucas Cranach et une
grande Vierge sur un trône entourée d’anges, œuvre
capitale de Gentile da Fabriano ou peut-être de
Jacopo Bell ;ni.

(2) V. Gazette des Beaux-Arts, 1887, t. II, p. 97.

1819, le poète et le peintre « personnifient les deux
j directions de l’art contemporain qui se cherche
encore » : l’un, André Chénier, « le dernier des poètes
classiques », admirateur de David dans un curieux
article, de critique du Journal de Paris du 20
j mars 1792, ayant rêvé de moderniser l’idéal anti-
j que ; l’autre, « le premier des peintres modernes »,

| inaugurant la peinture de la réalité, en l’agrandis-
j sant et la stylisant à la manière d’un Michel-Ange.

Le Correspondant (10 novembre). — M. Alexan-
dre Masseron résume, à propos d’un ouvrage récent
de M. Giulio Ferrari, l’histoire du tombeau dans
l’art italien.

BIBLIOGRAPHIE

Jacques-Emile Blanche. — Propos de peintre.
De David à Degas. Préface par Mtircel Proust.
— Paris, Emile-Paul frères, ln-16, xxw-
309 p.

Des articles de revues publiés par M. J.-E. Blanche
sur divers artistes à l’occasion de leur mort, ou
d’une exposition de leur œuvre (tels David et
Ingres), ou d’une visite à leur atelier, ou de la vente
d’une grande collection, composent ce volume. On
goûtera vivement la saveur, la finesse •— parfois
mordante — de ces « propos de peintre » sur d’au-
tres peintres, la vie intense de ces portraits d’après
nature qui, par une méthode analogue à celle de
Sainte-Beuve, observe justement dans sa charmante
préface M. Marcel Proust, évoquent à nos yeux dans
leur milieu intime, en les restituant dans leur phy-
sionomie réelle, .des artistes comme Fantin-Latour,
Whistler, Conder, Beardslcy, Manet (un des mieux
« campés » parmi ces modèles), Ricard, Cézanne,
Degas et M. Renoir. Par cette vérité de documenta-
tion (1), ces notes d’un témoin, outre leur intérêt
critique, seront précieuses aux historiens futurs.

A. M.

Report of the American Expédition] F[orce]
art training centre, Bellevue (Seine-et-
Oise). Imprimerie Frazier-Soye, 1919. In-4",

112 p., av. illustr.

Le pavillon de Bellevue, affecté à un hôpital amé-
ricain pendant les premières années de la guerre,
fut choisi au commencement de 1919 par MM. IIe 11 -
man et Warren, délégués du gouvernement des
Etats-Unis, pour servir d’Ecole temporaire des
Beaux-Arts aux soldats et officiers de l’armée amé-
ricaine poursuivant des carrières artistiques. On
avait prévu des cours trimestriels pour trois « four-
nées » successives: en fait, l’école ne resta ouverte
que pendant 4 mois (mars à juin), la démobilisation
ayant suivi une marche plus rapide qu’on n’avait
pensé. Malgré cette durée restreinte, l’Ecole a par-
faitement rempli sa tâche et laissera chez nos amis
! d’outre-Atlantique d’impérissables souvenirs. Envi-
ron 330 étudiants ont bénéficié, plus ou moins long-

(1) A noter cependant, touchant Manet, une
erreur biographique : contrairement à ce que pense
l’auteur (p. 151), Manet a. bien été réellement en
{ Espagne; nous avons là-dessus le témoignage formel
j de M. Théodore Duret, qui fit sa connaissance juste-
1 ment au cours de ce voyage.
 
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