La chronique des arts et de la curiosité (1920)

ET DE LA CURIOSITÉ

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illustre de la façon la plus instructive cette histoire
de l’architecture civile en Belgique, que complète la
liste des édifices municipaux ou corporatifs de ce
pays antérieurs au xixe siècle et existant encore
en 1914.

A. M.

Henri Guerlin. —L’Art enseigné parles maîtres :
la Composition. Paris, II. Laurens. In-8, 184 p.
av. 8 planches.

Ce volume sur La composition fait suite aux deux
précédents : Pc dessin, La couleur. 11 est conçu sur le
même plan. Dans une étude préliminaire, l’auteur
montre que la composition, sous peine de tomber
dans la redite et la banalité, doit sans cesse renou-
veler ses moyens d’expression et s’adapter aux trans-
formations perpétuelles du métier et du milieu
social. Puis, dans une anthologie très complète qui
comprend plus de cent vingt noms, M. Guerlin met
sous nos yeux, en des pages caractéristiques, ce que
les artistes des différentes époques ou les critiques
d’art ont écrit, dit, pensé sur la composition. Des
illustrations judicieusement choisies commentent
l’enseignement de ces maîtres.

Artistes, professeurs et élèves, tous ceux enfin qui
s’intéressent aux arts, liront avec intérêt et avec
fruit cet ouvrage qui, comme les deux précédents,
a pour but de nous enseigner l’art par l’exemple
de ceux qui l’ont illustré.

La Société Vasari pour la reproduction des
dessins des maîtres anciens (Directeur : Sir
Sidney Golvin, au British Muséum) se propose de
reprendre en 1920 la publication de son recueil
annuel de fac-similé reproduisant des dessins des
maîtres anciens, et principalement des œuvres peu
connues conservées dans des collections particu-
lières.

Pendant les dix premières années de son exercice
la société a publié chaque année 30 reproductions
de dessins du xive au xvme siècle. Les maîtres du
xixe siècle et plus spécialement les artistes britan-
niques auront désormais leur place dans cette publi-
cation.

NÉCROLOGIE

Le 26 juillet est mort à Namur le R. P. Dom
Besse, bénédictin de Ligugé, prédicateur et érudit,
qui, en dehors de ses travaux d’histoire religieuse et
sociale, avait pris part à l’œuvre de restauration
liturgique entreprise par son Ordre, et fondé la revue
La Vie et les Arts liturgiques ; — le 27 juillet, à Paris,
sa ville natale, le sculpteur Alfred Lenoir, âgé de
soixante-et-onze ans, petit-fils d’Alexandre Lenoir
qui créa le Musée des Monuments français, titulaire
de médailles d’or aux Expositions universelles de 1889
et de 1900, inspecteur général de l’enseignement du
dessin, officier de la Légion d’honneur, membre de
la1 Société des Artistes français, auteur, entre autres
œuvres, des statues du maréchal Canrobert à Saint-
Céré(Lot), delà France romane au pont Alexandre 111
à Paris, de la duchesse d’Aumale et de la princesse de
Salerne (tombes de la chapelle royale de Dreux), des
monuments Berlioz et César Franck à Paris, des
bustes d’Edmond de Goncourt et d’Adolphe Moreau,

aux musées de Versailles et des Arts décoratifs
(collection Moreau-Nélaton), auteur aussi d’une
excellente Anthologie cl’arl ; — vers le 30 juillet,
à Paris, l’architecte Elisée Dupuis ; — vers le
20 août, à Stockholm, le peintre et aquafortiste
suédois Anders-Léonard Zorn, chevalier de
la Légion d’honneur, membre de notre Société
nationale des Beaux-Arts, né le 18 février 1860,
à Mora (Suède), élève de Boldund à l’Académie de
Stockholm, formé aussi à Paris où le Luxembourg
possède son tableau Scène de la rue en Italie, titulaire
d’une médaille d’or à l’Exposition universelle de 1889
et du grand-prix à l’Exposition de 1900, auteur
notamment des portraits de Gabriel Fauré, d’Ernest
Renan, des rois Oscar et Gustave V de Suède et de
nombreuses eaux-fortes, Rositci Mauri et le Musicien
de village, publiées dans la Gazette (1), Rodin, Ber-
thelot, sculpteur encore, comme en témoigne le Gus-
tave Wasa fugitif érigé devant l’église de son village,
grand voyaçeur aussi, visitant tour à tour l’Amérique,
l’Italie, l’Espagne et l’Afrique, au total un des
meilleurs artistes de son temps, avant tout attaché
aux couleurs et aux formes, et peintre-graveur d’une
puissante originalité; — le 16 avril, à Rome, le
sculpteur allemand Hans Stoltenberg-Lerche,
né en 1867 à Düsseldorf d’un père norvégien ; — ces
derniers mois aussi, le peintre milanais Mario Sala,
âgé de quarante-six ans, spécialiste de la décoration
théâtrale.

MOUVEMENT DES ARTS

Collection de M. C. V.

Vente de tableaux modernes, faite à la galerie
Georges Petit, le 27 mai, par Me Henri Baudoin,
assisté de M. Schœller.

Tableaux. •— 2. Bellangé (J.). Le Repos pendant la
bataille: 3.520. — 3. Bellangé (J.). L’Attaque du vil-
lage: 3.520. —6. Bonheur (Rosa). Les Bergers landais :
19.000 (adj. 3.100 à la vente de l’atelier de l’artiste).

7. Boudin (E.). La Vanne d’un ruisseau à Elnery
(Orne): 6.200.

Corot (J.-B.-C.). — 13. L’Arbre penché: 40.000. —
14. Un Ravin du Morvan: 10.100. — la. Vue sur la
mer:_ 37.100. —'16. Le Petit Pont: 11.100. — 17.
Entrée d’un chemin sous bois à Ville-d’Avray : 13.000.

— 18. La Rivière au creux du vallon: 12.200.
Daubigny (Ch.-F.). — 20. Portijoie: 33.100. — 21.

Coucher de soleil sur la rivière: 34.000. — 23. Les
Moulins sur la Meuse en Hollande: 24.100.

24. Decamps (A.). Le Singe musicien: 4.800.

Diaz de la Pena (N.). — 27. Vénus et l’Amour :

35.100. — 28. Les Présents de l’Amour: 11.000.
Dupré (J.). — 30. Berger et ses moutons : 9.100. —

31. Barques de pêche au large : 19.000. — 32.
Environs de Cayeux : 12.020.

Fromentin (E.). — 34. Le Marchand de chevaux:

16.100. — 33. Halte dè caravane: 42.200. — 36.
Nymphes et faune: 5.300.

Isabey (E). — 38. La Tentation de saint

Antoine: 25.100. — 39. L’Orage sur la Mer: 14.100.

— 40. Pendant la Tempête: 20 000. — il. Cour d’au-
berge: 26.000.—43. Petit Port en Normandie: 13.500.

(1) 1891, t. I, p. 416, et 1907, t. 1, p. 158. — Voir
l’article de M. Ed. André, Artistes contemporains :
Anders Zorn, peintre et aquafortiste (Gazette des
Beaux-Arts, 1907, t. I. p. 147).