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La chronique des arts et de la curiosité — 1921

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Nr. 1 (15 Janvier)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25681#0006
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LA CHRONIQUE DES ARTS

compléter ultérieurement, par ’ une note moderne et
réaliste.

Tout à côté, un don généreux de M. Zoubalof, à
qui le Louvre devait déjà la majeure partie des trésors
de la salle voisine, consacrée à Barye, a permis de
faire figurer un magnifique bronze à cire perdue fondu
par Hébrard d’après le modèle de Dalou, pour sa
Bacchanale du Jardin Fleuriste d’Auteuil.

Ces dernières salles, depuis la salle Carpeaux, ont
été en outre décorées de splendides tentures des Gobe-
lins du xvne siècle, qui leur font un cadre somptueux
et sur lesquelles les bronzes et marbres s’enlèvent har-
monieusement.

En outre, dans la salle Denon, le public peut voir
les tableaux et les dessins récemment entrés dans nos
collections nationales et que nous avons signalés à nos
lecteurs.

Au Musée de Versailles

Le Musée de Versailles vient de s’enrichir des
œuvres suivantes :

Le baptême de Louis de France, Dauphin, fils de
Louis XIV, au Château vieux de Saint- Germain-en-Laye,
esquisse par Joseph Christophe (1662-1748) du grand
carton qui lui fut commandé en- 171$ pour la suitq de
l'Histoire du Roi.

Portrait du peintre Jean Jouvenet (1644-1717) par
lui-même. Réplique de ce portrait bien connu par
la planche de Trouvain ; un autre exemplaire est
conservé au Musée de Rouen (Don de Mmes Deîigand
et Chauffard, en souvenir de leur père, M. le Dr Buc-

qu°y).

Les derniers adieux de Louis XVI à sa famille, au
Temple et le roi Louis XVI au pied de Téchafaud ; deux
petites toiles exécutées par le peintre et graveur
Charles Benazet (1767-1794). Ces deux peintures ont
servi de modèles pour de nombreuses gravures de
propagande contre-révolutionnaire. Ces curieux docu-
ments prendront place dans la salle de la Révolution
à côté de la réduction du portrait de la Reine par
Kucherski (Ces deux petits tableaux ont été offerts
par M. le baron de Vinck, dont on connaît la magni-
fique donation au Cabinet des estampes).

Portrait de l’impératrice Eugénie, par Edouard
Dubufe. Signé, et daté de -1854 ; réplique probable
du portrait exposé au salon de 1853 (Don de MII,e la
baronne Alexandry d’Orengiani).

Pour mettre en place ces diverses acquisitions et
celles que nous avons déjà signalées, les salles du rez-
de-chaussée consacrées à l’exposition temporaire des
nouvelles acquisitions ont été remaniées. D’importants
changements sont en cours d’exécution au musée, afin
d’introduire de nombreux portraits venus du Louvre,
en particulier la série des portraits d’artistes français
composant la collection de l’ancienne Académie royale
qgi va venir presque en entier au Musée.

CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

L’exposition de « l’entant dans l’art» organisée à
Gand le mois dernier et annoncée dans une précédente
chronique, groupait des œuvres contemporaines éche-
lonnées sur une période d’une trentaine d’années et
permettait de suivre l’évolution de l’art belge pendant
ce laps de temps, grâce à la valeur des numéros choi-
sis. On voyait là un bébé en robe bleue, surpris en
pleine vie, rendu dans un curieux raccourci par l’ori-
ginal et solide talent d’Evenepoel ; une tête d’enfant
aux harmonieuses tonalités de Walter Vaes, un éton-
nant et paradoxal Jacob Smith, un bébé tout blanc sur
un fond rouge vif, savoureux malgré cette éclatante
opposition; de lui encore des intérieurs de paysans
largement traités, tout peuplés de fillettes et de gar-
çons, où se révélaient pleinement avec ses dons de
coloriste, ses qualités de sérieux et de tendresse ; une
toile du grand peintre Emile Claus, où une tête de
gamin se détachait en pleine lumière sur un fond de
prairies et de grands arbres, chantait joyeusement la
splendeur de l’été flamand, des dessins de Delaunois
rendant par une technique très sûre et très large de
fugitives expressions de fillettes; une esquisse lumi-
neuse de Georges Buyse. Dans la toute jeune école aux
recherches audacieuses, on remarquait surtout urre
nativité aux tons clair du peintre Servaes qui cherche
à substituer, dans l’art religieux, le sentiment et la sim-
plification aux clichés affreux et compliqués qu’un mer-
cantilisme,tout puissant a su imposer.; une « Madone
aux Mouettes ». d’A-nto Carte aux couleurs rares et
délicates où des souvenirs du vieux Breughel se trou-
. vent associés.à des réminiscences d’illustrateurs moder-
nes tels que Rackham ou Dulac; des œuvres intéres-
santes de Van de Wœstyne, de Strebelle, de Melsen.
A la sculpture, le maître Rousseau avait envoyé de
délicieux bustes d’enfants où la grâce et la finesse
s’alliaient à la vérité et à la vie; Geo Verbanck mon-
trait toute une œuvre souple, libre et toujours harmo-
nieuse;- à côté de lui, Wynants, Ingels, Mlle Tho-
renburg. Une intéressante section du jouet et de
l’illustration moderne complétait cet ensemble ; à noter
surtout les jouets Odé conçus dans des formules neuves,
aux lignes et aux tonalités heureuses, et les images en
couleur si originales de Tytgat. Cette exposition orga-
nisée par un comité de dames dont Mra= Arthur Ocket
est la présidente et Mmo Severin la secrétaire, montre
une fois de plus ce que peut réaliser l’initiative privée
dans un pays comme la Belgique où la vie locale et
municipale est restée ardente et forte.

M. Albert Delstanche montrait au Cercle-artistique
de Bruxelles une fort belle suite de 50 dessins à l’en-
cre grasse pris dans le midi de la France ; on sentait
là le tempérament vigoureux d'un artiste qui veut
rendre par des moyens très simples l’harmonie d’un
calme paysage, la joie de la lumière jouant sur la mer
ou sur des collines rocheuses ; les masses et les pLans-
sont traités avec sûreté et grandeur; partout se devine
un travail intense et ému devant la nature. M. Albert
Delstanche exposait aussi de charmants dessins de
femmes, de jeunes filles,- d’enfants lisant, .causant,
 
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