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La chronique des arts et de la curiosité — 1921

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Nr. 12 (30 Juin)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25681#0107
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Jï® 12. — 1921.

BUREAUX: I06, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

30 juin.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE' DES BEAUX-ARTS
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Le Numéro : i franc

A partir d’aujourd’hui, jusqu’en octobre, la
CHRONIQUE ne paraîtra plus qu’une fois
par mois.

Le prochain numéro portera la date du
31 juillet.

PROPOS DU JOUR

Une question extrêmement sérieuse pré-
occupe en ce moment les décorateurs.
La Société des artistes français se ren-
dant compte enfin de l’importance
chaque jour grandissante de ce que l’on est con-
venu d’appeler l’art décoratif, a manifesté l’inten-
tion de lui accorder une place importante au
Salon. Et voici que, d’autre part, on s’est avisé
que les expositions annuelles de la Société des
artistes décorateurs ne disposaient que d’un
cadre très insuffisant au Musée des arts décoratifs
(la Chronique l’a relevé elle-même à plusieurs
reprises). De là à esquisser une sorte de con-
jonction entre ce désir et cette constatation, il
n’y avait qu’un pas, et il a été vite franchi.

Et la solution semble toute simple de trans-
férer au Grand-Palais l’exposition des décora-
teurs... mais, il y a plusieurs mais.

D’une part,' le patronage de l’Union centrale
des arts décoratifs et le voisinage immédiat de
son musée, offrent à la Société des artistes
décorateurs de trop positifs avantages pour qu’elle
puisse y renoncer facilement ; et l’habitude est
déjà vieille et fort goûtée de cette réunion de
printemps au pavillon de Marsan, dont le rôle
est évidemment de l’accueillir, et qui ne saurait
être rendu responsable de l’exiguïté de son logis
comprimé par les « services extérieurs » du
ministère des finances. D’autre part, le Grand-
Palais, incommode, obscur en tout ce qui n’est
pas son grand hall, n’est pas le cadre rêvé pour
une exposition d’art décoratif ; et l’on se demande

également si la Société des artistes français
ouvrira ses portes assez grandes à cet art qu’elle
n’admit qu’avec peine jadis en son Salon, où il
continue, du reste, à être dispersé, comme tenu
à l’écart, et à ne jouir que d’une personnalité
restreinte. Il y a plus; il y a généralement au
Salon la grosse exhibition d’un grand magasin qui
assume l’installation des tapis et tentures et reçoit
pour ce service appréciable le droit de disposer
d’une galerie bien placée. Or, qu’y expose-t-il ?
Des meubles et autres objets pseudo-Louis XV
ou Louis XVI, des tapisseries modernes seule-
ment par la date de leur fabrication... Comment
l’art de nos décorateurs pourra-t-il voisiner avec
ce déballage de pastiches, qui, à dire vrai, déto-
nent quelque peu dans une manifestation consa-
crée aux artistes vivants ?

Il est probable, toutefois, qu’une bonne
volonté réciproque aplanira tous ces obstacles.
11 le faudra bien, au surplus, car la situation le
commande : il ne semble pas qu’il soit possible
de continuer les expositions d’art décoratif au
pavillon de Marsan, ou alors elles resteront des
expositions restreintes, sans rapport avec la pro-
duction réelle et avec les voies évidentes de l’art
décoratif. Et le vénérable Salon des artistes fran-
çais a tout à gagner à ajouter à ses innombrables
salles battrait immense d’une fraîche oasis de
broderies pimpantes, de métaux étincelants, de
verreries chatoyantes, de céramiques aux tonalités
infinies, de meubles et d’ensembles propices à
notre existence d’aujourd’hui. Et quant à l’exhi-
bition à laquelle il était fait allusion tout à
l’heure, quoi de plus naturel que de prier la
maison qui l’organise de la vouer exclusivement,
désormais, à des créations modernes ?

Et un fait important domine ce débat. Il est
essentiel qu’une ou deux « répétitions générales »
aient lieu avant la grande exposition internatio-
nale des arts appliqués de 1924. L’entente des
Artistes français et des Décorateurs en faciliterait
grandement l’organisation.
 
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