Cagnat, René: Lambèse (Paris, 1893)

I

LA CITÉ

En quittant le camp pour se diriger vers la cité de. Lambèse,
on se trouve tout d'abord en présence d'une porte monumen-
tale (n° 3) dont la construction remonte à l'époque de l'empereur
Commode (i76-i92ap. J.-C). Elle était percée d'une seule ouver-
ture flanquée de pilastres. Quelques fragments de l'inscription
de la frise gisaient au pied; L. Renier les a recueillis, fort heu-
reusement pour nous, car ils ont disparu. Ils nous apprennent
que cette porte a été élevée aux frais d'un ancien centurion de
la légion III0 Auguste, devenu membre du conseil municipal de
Timgad. Le pavement que l'on a mis à découvert en avant est
celui de l'ancienne voie de Lambèse à Timgad par Marcouna.

Quelques pas au sud-est se voient les ruines d'un établisse-
ment thermal (n° 4), moins considérable que celui du camp et
les restes d'un pont à trois arches, qui franchissait un ravin,
aujourd'hui à sec.

Puis on arrive à ce qui fut l'amphitéâtre (n° 5). Ceux qui l'ont
vu, il y a cinquante ans, nous apprennent qu'il était encore
relativement bien conservé. Delamare s'exprime ainsi à son
sujet : « Ce monumenta io4 mètres de diamètre; ses gradins au
nombre de quinze à vingt, sont un peu dérangés et inclinés vers
le centre, comme s'ils avaient été légèrement secoués par un
tremblement de terre. On y compte quatorze portes cintrées de
2 à 3 mètres de large; plusieurs ont conservé leurs arceaux en
bon état; on y voit aussi deux passages en voûtes inclinées. »
De son côté L. Renier y a relevé, sur les gradins mêmes, des
inscriptions indiquant la place réservée aux différentes circons-
criptions électorales de Lambèse. On chercherait en vain tout
cela aujourd'hui. L'intérieur de l'édifice, après avoir été pillé
pour en extraire des pierres lors de la construction du Péni-
tencier et du village, a servi ensuite de décharge publique pour
les immondices. L'examen méthodique qui en a été fait par
les architectes des Monuments historiques leur a démontré