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https://doi.org/10.11588/diglit.16862#0019
LE MUSÉE DE LAMBÈSE 9
particulier. Tandis que les musées d'Alger, de Gonstantine, d'Oran,
de Bône, sont composés de pièces apportées de différents côtés, on ne
rencontre presque exclusivement à Lambèse que des souvenirs lo-
caux. Et, comme il se trouve que cet endroit a été le centre mili-
taire le plus important de la Numidie, pour ne pas dire des quatre
provinces africaines, et que ce centre militaire a donné naissance à
une ville considérable, les différents objets exposés au Praetorium et
à la Maison centrale nous permettent de saisir sur le vif la vie mili-
taire en Afrique au IIe et au me siècle, avec toutes les conséquences
qu'elle entraînait pour la civilisation du pays où la légion 11 Ie Auguste
était établie. Ce sont naturellement les inscriptions qui nous ins-
truisent le plus complètement sur ce sujet; aussi bien, leur nombre
est considérable : le Praetorium, à lui seul, en contient plus de 400.
On sait que la légion IIIe Auguste vint s'établir à Lambèse à
la fin du règne de l'empereur Trajan, et qu'elle y construisit sous
Hadrien le camp dont les lignes générales subsistent encore. Le
musée du Praetorium possédait, il y a quelques années, un témoi-
gnage indubitable de ces faits : la harangue prononcée par l'Empe-
reur en présence des légionnaires qu'il était venu passer en revue**).
Les pierres où ce discours était gravé sont aujourd'hui déposées au
musée du Louvre.
Une fois établie au pied de l'Aurès, la légion prit part à toutes les
expéditions qui nécessitèrent son intervention, soit en Afrique même,
soit au dehors. Sous Lucius Verus, un détachement fut envoyé en
Asie; nous en avons pour garant le cénotaphe d'un soldat, M. Silius
Faustus, defunctus in Parthia^ qui lui a été élevé par un porte-en-
seigne et un autre soldat, ses frères; on le conserve à la maison cen-
trale. Il existe au Praetorium un fragment de dédicace consacré par
un certain nombre d'hommes qui furent appelés en Asie pour l'expé-
dition mésopotamique de Septime Sévère, et tout auprès se voit une
(1) C. /. L., VIII, 2532 = 18042. (2) Ihid., 2975.
particulier. Tandis que les musées d'Alger, de Gonstantine, d'Oran,
de Bône, sont composés de pièces apportées de différents côtés, on ne
rencontre presque exclusivement à Lambèse que des souvenirs lo-
caux. Et, comme il se trouve que cet endroit a été le centre mili-
taire le plus important de la Numidie, pour ne pas dire des quatre
provinces africaines, et que ce centre militaire a donné naissance à
une ville considérable, les différents objets exposés au Praetorium et
à la Maison centrale nous permettent de saisir sur le vif la vie mili-
taire en Afrique au IIe et au me siècle, avec toutes les conséquences
qu'elle entraînait pour la civilisation du pays où la légion 11 Ie Auguste
était établie. Ce sont naturellement les inscriptions qui nous ins-
truisent le plus complètement sur ce sujet; aussi bien, leur nombre
est considérable : le Praetorium, à lui seul, en contient plus de 400.
On sait que la légion IIIe Auguste vint s'établir à Lambèse à
la fin du règne de l'empereur Trajan, et qu'elle y construisit sous
Hadrien le camp dont les lignes générales subsistent encore. Le
musée du Praetorium possédait, il y a quelques années, un témoi-
gnage indubitable de ces faits : la harangue prononcée par l'Empe-
reur en présence des légionnaires qu'il était venu passer en revue**).
Les pierres où ce discours était gravé sont aujourd'hui déposées au
musée du Louvre.
Une fois établie au pied de l'Aurès, la légion prit part à toutes les
expéditions qui nécessitèrent son intervention, soit en Afrique même,
soit au dehors. Sous Lucius Verus, un détachement fut envoyé en
Asie; nous en avons pour garant le cénotaphe d'un soldat, M. Silius
Faustus, defunctus in Parthia^ qui lui a été élevé par un porte-en-
seigne et un autre soldat, ses frères; on le conserve à la maison cen-
trale. Il existe au Praetorium un fragment de dédicace consacré par
un certain nombre d'hommes qui furent appelés en Asie pour l'expé-
dition mésopotamique de Septime Sévère, et tout auprès se voit une
(1) C. /. L., VIII, 2532 = 18042. (2) Ihid., 2975.