CE QUI RESTE DE CARIHAGE 23
dins voisins. « Les massifs d'orangers, de cyprès, de platanes séculaires
qui donnent aujourd'hui tant de grâce à ces ruines, a écrit Gauckler,
existaient sans doute autrefois déjà ; ils formaient autour du sanctuaire
comme une sorte de bois sacré, faisant valoir par leur verdure opaque la
transparence de l'eau, la blancheur des colon-
nes, des statues de marbre, et contrastant avec
l'aspect sauvage des rochers arides et dénudés
du fond : séjour vraiment divin et fait pour
plaire à la nymphe mystérieuse dont la cons-
tante protection assurait par ses bienfaits la
prospérité de Carthage. »
De ce château d'eau monumental (p. 158) la
source était conduite à Carthage, à travers la
campagne, sur une longueur de go kilomètres
par un aqueduc maçonné, qui tantôt courait au
niveau du sol, tantôt s'enfonçait sous terre,
tantôt s'élevait sur des arcades. Rien de pitto-
resque comme les parties qui en subsistent
encore dans la plaine de l'Oued-Milian sur
plus d'une lieue de long, sur près de trois
lieues dans la plaine de la Manouba (p. 21) ;
rien, non plus, qui donne une idée plus haute
de la grandeur du travail et de la puissance de
ceux qui l'ont mené à bien.
Pour emmagasiner à son arrivée à Car-
thage ce volume prodigieux d'eau toujours
renouvelée il fallait aménager d'immenses ré-
servoirs. On construisit ou l'on transforma les
grandes citernes de la Malga dont nous parle-
rons tout à l'heure, et on les relia avec les
citernes de Dermech déjà décrites. De la Théâtre de Carthage. —Apollon,
sorte, on établissait à chaque extrémité de la
ville un système de bassins capable de fournir aux besoins de tous les
quartiers.
Une colline domine, à l'ouest, les pentes où les citernes de Dermech
sont établies; on lui a donné le nom de Colline de l'Odéon, parce qu'on
croyait y reconnaître les traces d'un petit théâtre comme étaient les odéons
antiques. Des fouilles récentes ont prouvé qu'il y avait là une erreur ou
dins voisins. « Les massifs d'orangers, de cyprès, de platanes séculaires
qui donnent aujourd'hui tant de grâce à ces ruines, a écrit Gauckler,
existaient sans doute autrefois déjà ; ils formaient autour du sanctuaire
comme une sorte de bois sacré, faisant valoir par leur verdure opaque la
transparence de l'eau, la blancheur des colon-
nes, des statues de marbre, et contrastant avec
l'aspect sauvage des rochers arides et dénudés
du fond : séjour vraiment divin et fait pour
plaire à la nymphe mystérieuse dont la cons-
tante protection assurait par ses bienfaits la
prospérité de Carthage. »
De ce château d'eau monumental (p. 158) la
source était conduite à Carthage, à travers la
campagne, sur une longueur de go kilomètres
par un aqueduc maçonné, qui tantôt courait au
niveau du sol, tantôt s'enfonçait sous terre,
tantôt s'élevait sur des arcades. Rien de pitto-
resque comme les parties qui en subsistent
encore dans la plaine de l'Oued-Milian sur
plus d'une lieue de long, sur près de trois
lieues dans la plaine de la Manouba (p. 21) ;
rien, non plus, qui donne une idée plus haute
de la grandeur du travail et de la puissance de
ceux qui l'ont mené à bien.
Pour emmagasiner à son arrivée à Car-
thage ce volume prodigieux d'eau toujours
renouvelée il fallait aménager d'immenses ré-
servoirs. On construisit ou l'on transforma les
grandes citernes de la Malga dont nous parle-
rons tout à l'heure, et on les relia avec les
citernes de Dermech déjà décrites. De la Théâtre de Carthage. —Apollon,
sorte, on établissait à chaque extrémité de la
ville un système de bassins capable de fournir aux besoins de tous les
quartiers.
Une colline domine, à l'ouest, les pentes où les citernes de Dermech
sont établies; on lui a donné le nom de Colline de l'Odéon, parce qu'on
croyait y reconnaître les traces d'un petit théâtre comme étaient les odéons
antiques. Des fouilles récentes ont prouvé qu'il y avait là une erreur ou