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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0113
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CHANDELIERS EN CUIVRE.

Et d'abord nos monuments sont-ils le produit de notre sol? Voilà ce que refuse d'admettre,
quant au premier, l'habile antiquaire qui le possède. A ses yeux ce bronze n'est rien moins
qu'un ouvrage oriental, et avant d'enrichir une collection parisienne il a dû figurer dans quel-
que pagode ou dans quelque palais des Indes. N'y a-t-il pas en effet quelque chose d'exotique
dans la coiffure du personnage, dans l'espèce de nasal du monstre et dans la forme des pétales
de la fleur? Enfin la fleur dans son ensemble est-ce une fleur romane? N'y doit-on pas re-
connaître le lotus indien? — J'avoue que j'hésite à partager cette opinion; car si quelques
détails surprennent par leur anomalie, d'autres, en plus grand nombre, présentent une com-
plète identité de formes avec ce que nous connaissons de l'art roman, et peut-être nous est-il
resté trop peu de meubles des temps antérieurs à l'époque ogivale pour que nous devions être
surpris de ne pas tout retrouver dans nos souvenirs.
Un moyen de jeter quelque jour sur cette question d'origine serait de découvrir à quelle
famille de fables appartiennent les diverses scènes. Sur la PL XIV, un homme tranquille-
ment assis sur un dragon semble avoir volontairement avancé la main droite que le monstre
dévore, tandis que de l'autre il tient élevée une plante d'où sort la lumière. Sur la PL XVI,
nous retrouvons le même dragon, la même plante, un personnage pareil au premier et proba-
blement le même événement : seulement les deux ennemis s'observent, et le dragon porte au
cou une appendice trop élevée pour servir de quatrième support et affectant la forme d'une
poignée. Sur la PL XV, A. C., le héros manque ; mais l'on retrouve la fleur et le dragon, et
celui-ci s'occupe à dévorer les rinceaux de la tige qu'il supporte. A son tour le dragon a pres-
que disparu sur la PL XVII, A. B. : on n'en voit plus que la tête, qui dévore non plus les
rinceaux, mais la racine même de la plante. Cette tête termine la queue d'un monstre hybride
que l'on dirait formé de la tête d'un reptile, du cou d'un lion, des pattes d'un coq et du corps
d'un poisson. La cinquième scène, Pl. XVII, C. D. E., ne se rattache plus aux autres que par
la plante mystérieuse et sa fleur épanouie : un cheval fantastique remplace le dragon, et au
lieu du héros figure une femme. Que veut dire tout ceci ?

LA MAIN COUPÉE PAR LE DRAGON. TYR ET FEXRIS.
La principale des circonstances qui appellent l'attention sur ces divers groupes est celle
d'une main dévorée par un dragon. (PL XIV et XV, B.) Or le fait d'une main divine coupée
par un monstre tient une grande place dans les traditions de l'Edda : notre monument n'y fe-
rait-il pas allusion? Pour en juger, rapprochons de nos sculptures les traits de la mythologie,
et si, à côté de frappants rapports, nous rencontrons de saillantes différences, examinons jus-
qu'à quel point le désaccord est réel.
 
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