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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0224
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2oa

MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

temps maintenu la pompe mâle de Part roman, précipita promptement Part ogival dans les
fantaisies légères, qui confondent beaucoup trop Parchitecte avec le menuisier ou l'orfèvre.
On dirait que, forcées d'abandonner à contre-cœur le style pesant, mais majestueux, des em-
pereurs saxons et franconiens, les régions du Rhin, de l'Elbe et du Danube n'ont guère pris
au sérieux Part qui s'était inauguré à Chartres, à Paris et à Bourges par des innovations
exécutées sur une si grande échelle dès le premier élan. Comme si l'artiste allemand eût
gardé rancune à cet envahisseur qui Pavait bientôt débordé, il se mit promptement à le traiter
en manière de jouet que sa main jalouse tourmentait à plaisir, sans avoir bien pris le temps
de le comprendre et de l'apprécier dans la forme primitive.
Cela ne veut point dire, il s'en faut de beaucoup, que l'orfèvrerie allemande n'ait pas su
manier le style ogival. Elle l'a, au contraire, envahi : si bien que l'orfévre s'est fait architecte;
ou, si l'on veut, Parchitecte s'est fait orfèvre. Pour le moment, je n'ai pas précisément à m'en
plaindre, puisque j'expose une œuvre d'orfèvrerie allemande ; mais il est cependant vrai de
dire que cette fusion a réellement nui aux deux arts qui se mêlaient ainsi, parceque chacun
d'eux y perdait sa physionomie distincte et son caractère propre.
La description la plus minutieuse n'apprendrait que bien peu de chose au lecteur initié à
Part des diverses périodes du moyen âge, et qui reconnaîtra bientôt sur la gravure, toute
réduite qu'elle est (et même un peu trop), les caractères des époques où les diverses parties
ont été exécutées. Il suffira sans doute de dire que les figures ciselées du pied se relèvent
sur un fond garni d'enroulements gravés; tandis que celles du nœud font saillie sur un
émail noir qui laisse ressortir le blanc des chairs et le bleu des vêtements. Ces dernières
représentent sainte Catherine, sainte Dorothée, l'Annonciation, sainte Ursule, et sainte Barbe.
Les attributs de celles qui occupent les compartiments du pied sont moins faciles à
reconnaître ; mais on ne peut s'y méprendre sur la scène du Calvaire et sur la sainte Vierge
portant l'enfant Jésus.
2. La croix proprement dite, qui est portée sur ce pied du quinzième siècle, ou du quatorzième^
est sans contredit la seule partie que l'on puisse songer à dater de l'âge carlovingien. Nous n'exa-
minons ici que la partie averse : l'autre côté, que reproduit la planche XXXII, sera l'objet d'un
mémoire particulier. Ici nous retrouvons cette prodigalité d'ornements parfois un peu dispa-
rates qui se remarque dans la plupart des travaux d'orfèvrerie que nous ont laissés les hautes
époques du moyen âge. Les perles et les pierres précieuses (saphirs, émeraudes, améthystes, etc. )
y sont semées avec une profusion où la symétrie a fait ce qu'elle a pu pour introduire un
certain ordre dans cet agencement de riches matériaux dont on acceptait les formes variées
et souvent irrégulières. Les pierreries montées sur des chatons élevés sont comme reliées
entre elles par un réseau de filigranes qui dessinent des fleurons dans les intervalles entre
les montages ; et tapissent même en arcatures ou en enroulements divers les chatons des
 
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