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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,2): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ...: 2 — Paris, 1851

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https://doi.org/10.11588/diglit.33561#0151
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BESTIAIRES (PI. XIX). 1A1
qui ses faons ii ont emblé. Et s'areste iiuec tote coie alsi corne s'ele fut prise ; et en itei ma-
nière enportent ii veneor les faons.
De ce dist Phisiologe : Prendons nos garde que nos ne somes tels com la tigre. Et Amon ^ li
prophès dit que cist siècles est example de la forest où les tigres conversent, et rueve^ à cas-
cun de nos qu'il soit ententieus ^ de garder son faon : c'est s'âme. Car li veneor nos gaitent et
espient, et ont adès'° lor mireors prest se il pensent notre faon enbler. Les mireors sont les
grands viandes, les grans déduis del monde que nos désirons, de robes, de cevals, de bêles
femes, de tos altres péciés ; si comme li venère a portrait en son mireor que il gete l'ome en
devant. Par ce se doit cascun bon tenir el service de son créator ; quar dont** n'a anemis
pooir [fors?] sor l'âme del home, c'est li faons qu'il covoite à embler.
7 Amos, ni, A. rencontre dans quelques auteurs, donnerait lieu de songer
s Prie, conjure; ESP. ruego. au latin ù: diM (ad dies), qui ne serait qu'une autre forme
s Attentif, soigneux. i.AT. intentus. de notre expression Cf. p. 118, note 13.
^Constamment, toujours. L'orthographe adiès, qui se n Alors; LAT. tune.
OBSERVATIONS.
Bien que les additions faites au Bestiaire primitif aient assez peu de portée, il pourra n'être
pas inutile de chercher à quoi peuvent se rattacher certaines bizarreries qu'elles renferment.
Si le copiste n'a point trahi l'auteur en classant le tigre parmi les serpents, ce serait le seul
serpent non pas à ailes, mais à quatre pieds, dont nos miniatures offriraient l'exemple. Cette
addition des ailes doit donc avoir une autre cause; et s'expliquerait mieux par l'expression
dont se sert le livre attribué à Hugues de Saint-Victor (p. A33) en exposant pour-
quoi cet animal, comme le grand fleuve de la Perse, a reçu un nom qui rappelle le vol d'une
flèche : dsf jPfopfcf po/MCfdm éclaircissement philologique qui aura en-
traîné un zoologique. Du reste cela n'est pas de pire invention que l'hippopotame
qualifié de serpent par un des auteurs qu'a publiés M. Berger p. A56, A59),
ou la vipère transformée en bipède par nos miniateurs.
Les miroirs jetés au devant de la tigresse sont des globes de verre, d'après le meme auteur
(De &s?2Ï.y) comme d'après Albert-le-Grand (ap. Berger de Xivrey, /. p. 525) ; et S. Am-
broise (m VI, 21, ed. BB. t. I, 120, sq.), peut-être même Claudien (D^ Pro-
III, 268) étaient sans doute leurs autorités. Les lions que l'on voit représentés posant la
griffe sur une sphère se sont apparemment enrichis de cet emblème aux dépens du tigre ; car
tes curiosités d'histoire naturelle ont fréquemment été transportées d'un animal à l'autre.
Une fois dévolu au lion, ce globe peut avoir passé ensuite pour un de ses insignes royaux, de
même que dans le manuscrit E le miniateur a décoré son lion de la couronne ; mais bien des
 
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