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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,4): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge. Bibliothèques — Paris, 1877

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https://doi.org/10.11588/diglit.33623#0090
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MELANGES D'ARCHÉOLOGIE.

d'une révision ordinaire Mais ce qui est plus concluant pour la pratique commune, c'est
que les manuscrits de ce temps se distinguent généralement par leur correction L Charle-
magne, lui-même, quoiqu'on ait dit (ce que certaines gens répètent encore) qu'il ne savait
pas écrire3, corrigea un exemplaire de l'Évangile, qui doit se trouver peut-être parmi
les livres de Saint-Emmeran de Ratisbonne h Loup de Ferrières (ix° siècle) s'occupait de
la recension des textes qu'il possédait, aussi bien que de la transcription de ceux qui man-
quaient à son monastère. Voici ce qu'il dit à RegimberU : « Catilinarium et Jugurttnnum
<t Sallustii, librosque Verrinarum, et si quos alios vel MM vel penitus non
« haberecognoscitis; nobis afferre dignemini, ut vestro benebcio et cornyaHjMr, et
K non liabiti, nunquamque nisi per vos habendi, hoc gratius quo insperatius acquirantur. w
Une autre fois il remercie Ansbald, abbé de Prum, pour les épîtres de Cicéron qui lui ser-
vaient à corriger son exemplaire ° ; et Adalgard pour la révision d'un Macrobe. Écrivant
à Éginhard pour obtenir des livres, il lui allègue spécialement la nécessité de collationner
un exemplaire suspect" : « Sunt autem hi (/J&a): Tulbide rhetorica liber, quem quidem
« hic habeo, sed in plerisque mendosum. Quare cum codice istic reperto ilium contuli :
« et quem certioremputabam, mendosum inveni. ^
Un Orose à Saint-GalU portait l'indication suivante : « Plura in hoc libro fatuitate cujus-
dam, utsibi videbatur scioli, malescriptadominus Notkerus jussitin loeis ascribi. Assumptis
ergo duobus exemplaribus, quæ Deo dante valuimus, tanti xdri judicio fecimus. u Ailleurs
l'accomplissement de ces recensions est attesté par les formules finales : A Contuli, reco-
gnovi, relegi, emendavi u
Les copistes pouvaient généralement s'attendre à cette révision, et peut-être y comptaient-
ils parfois plus que de besoin; car un manuscrit du xn° siècle à Bourges (Girardot, Ca/a-
/aya<?, n° 111, p. 76, sv.) se termine ainsi :

« Gorrigat id ferrum (Je yraJJofr) quod pinxit pennula falsum
Quæ volât effrenis, credula sæpe sibi. ))

Notre scribe, tout en sachant faire un distique, se reposait donc pour le tout sur plus habile
que lui, même en la matière spéciale de son texte.
Saint Adélard, abbé de Corbie, envoyait jusqu'au Mont-Cassin son exemplaire des lettres
de saint Grégoire le Grand, pour que la révision en fût faite par Paul Diacre, moine de cette
abbaye

t. Ou ou retrouve des exemptes à Hirschau. Sous l'abbé
Guillaume, ce soin échut à Théoger qui devint évêque de
Metz, et au moineHaymon.—Trithem., CAroufe. JursaMplense,
A. 1087 : « Quidquidin omnibus divinæ historiæ tibris ac in
« toto Novi Veterisquc Testamenti corpore, quidquid vitio
<( scriptorum inveniretur vel corruptum vel depravatum,
« correxerunt et ad veritatis regulam per distlnctiones et
<t subdivisiones emendaverunt. »
Il est bon de savoir que Robert Estienne, pour son édi-
tion de la Bible en 1528, se servit d'un exemplaire de
l'abbaye de Saint-Denys; et qu'un autre ms. de Bâle fut
d'un grand secours à Érasme pour corriger la version du
Nouveau Testament. Cf. Nouveau Traité de diplomatique,
t. 11, d. 103, sv.
2. Cf. Alcuini vita, ed. Fro&en, n° 67 — 75. On y trouvera
des particularités semblables sur Charlemagne. Voir aussi
Moyeu <%e ei renaissance, mss. fol. iv.
3. Éginhard nous apprend (T%. Carol. M., cap. 25) que le

grand empereur s'exprimait en latin comme dans sa langue
maternelle, et que, pour le grec, il le comprenait sans pou-
voir cependant le parler. Cf. Alenlnl, 1. c. — Nouv.
Traité de diplomatique, 1.111, p. 125 ; et t, II, p. 420, sv.
4. C'est ce que dit lleeren (op. c., I, 76) ; mais, quant à
cet exemplaire , il pourrait bien avoir pris pour tel les
tablettes d'ivoire qui avaient servi à Charlemagne et dont
on lit depuis une couverture d'évangiles. Cf. Greith, SpJcf-
JepûMu valleannw (Frauenfcld, 1838), P. I, p. 200.
5. Fnp. jferrarieusfs, ep. 104.
6. Ep. 69.
7. Ep. 8.
8. Ep. 1.
9. Mabillon, iter permanlcMm.
10. N. Tr. de diplomatique, t. 111, passif. —Ziegelbauer
op, c%., t. 11, p. 522. — G. B. de Rossi, BaMeMlno areTteo-
üoyfa erlsllana, 1863, p. 62, 65-68, 91.
11. AA. SS. O. S. B., t. 1, p. 397.
 
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