Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Capart, Jean
L' art égyptien (Partie 1, Etudes et histoire ; 1): Introduction générale, ancien et moyen empires — Bruxelles: Vromant & Cie, imprimeurs et éditeurs, 1924

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.62348#0154
Lizenz:
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
148

INTRODUCTION GÉNÉRALE

ne faudrait pas se méprendre sur le caractère général du plus grand
nombre de ces représentations : même quand elles sont faites sur les
parois d'un temple funéraire royal, elles n’ont pas nécessairement un
caractère personnel et l’idée commémorative, tout au moins aux plus
anciennes époques, n’est pas ce qui domine en elles. Ainsi, quand nous
verrons un roi d’Égypte, vainqueur de tous les peuples voisins de la
vallée du Nil, nous n’aurons pas absolument le droit de déduire que tel
ou tel souverain a fait une expédition vers telle ou telle région. Ce qui
importait, et cela ne manque pas, c’est que le roi défunt sût bien qu’il
était irrésistible et que son apparition en un quartier quelconque du
monde correspondait à la soumission absolue de tous les ennemis
possibles. Certes, des traits de ce genre auront parfois un caractère
réellement biographique; tels reliefs des grands temples du Nouvel
Empire sont de véritables pages d’annales au sens le plus précis du
mot. Il fallait cependant mettre en garde contre une généralisation
hâtive qui a été faite, le plus souvent, lorsqu’il s’agissait de tombeaux
de personnes privées, et suivant laquelle tous les reliefs ou les peintures
retraceraient la vie du défunt. Les peintures et bas-reliefs ne sont
pas une reproduction de la vie de tel ou tel grand seigneur mais bien
l’image d’une existence agréable, conçue d’une manière générale, et
dont les épisodes se retrouvent fidèlement copiés de tombe en tombe,
véritables extraits d’un livre de modèles, compilé en vue des décora-
tions funéraires L Mais ici, il arrivera que certains épisodes, rares d’ail-
leurs, prendront un caractère strictement biographique. Dans ce cas,
l’idée est moins de transmettre pompeusement le souvenir d’une action
d’éclat à la postérité, que de conserver en quelque sorte à la disposition
de l’âme du mort, le souvenir d’un moment glorieux pendant l’existence
terrestre.
Si la plupart des monuments architecturaux sont des maisons habi-
tées par l’âme des dieux ou des morts, l’hôte réel de ces édifices est la
statue. En effet, les statues égyptiennes sont vivantes, elles sont «ani-
mées », au sens étymologique de ce mot, c’est-à-dire pourvues d’une
âme entrée par le moyen des formules magiques ; on leur reconnaît les
besoins physiques d’un corps de chair et d’os, et l’on veille à pourvoir
à la satisfaction de ceux-ci.
Un texte théologique memphite définit clairement la conception que
i. Rien de plus caractéristique à cet égard que les scènes écourtées par manque
d’espace et dont le texte explicatif démontre la mutilation. Voir Erman, A., Reden,
Rufe und Lieder auf Gràberbildern des alten Reiches. Berlin, 1919, p. 31, note 2 et p. 32,
note 7.
 
Annotationen