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BULLETIN CRITIQUE DES RELIGIONS
découverts à Pergame et qui faisaient partie du matériel d’un
sorcier du commencement du IIIe siècle de notre ère. On
trouvera d’abord dans son travail un fort utile aperçu sur la
littérature magique conservée par les papyrus (p. 19). A
côté des éléments purement grecs que l’on rencontre sur les
ustensiles magiques de Pergame, Wünsch reconnaît des
éléments dans lesquels l’influence égyptienne est indéniable.
Les divinités du cycle d’Osiris, nous dit-il, avaient un temple
à Pergame : Sérapis, Isis, Anubis, Harpocrate, Osiris et Apis
sont cités dans une inscription de cette ville. Dans une des
formules on trouve la mention de wai ©0a ©oÇa c’est-à-dire
Plah sous la formule embryonnaire identifié à Heptiaistos.
C’est également à l’influence égyptienne que se rattache,
d’après Wünsch, l’écriture magique, un certain nombre des
signes trouvant peut-être leur source dans les hiéroglyphes
(les dessins d’hiéroglyphes donnés comme un terme de com-
paraison laissent fort à désirer).
H YMNES. Dans le temple d’Esneh se trouvent gravés deux
hymnesimportantsau dieuKnoum. Daressy1 endonnelacopie
et les traduit ; il résume les principalesnotions qui se dégagent
de ces compositions religieuses et cosmogoniques vers 150 av.
notre ère. Je crois intéressant de reproduire ici ses conclu-
sions : « Khnoum, « l’esprit de Râ » constructeur du monde,
est antérieur à tout. A Latopolis, l'action solaire pure ne
suffit pas à expliquer la création de l’univers, comme on
l’enseigne à Thèbes par exemple; aussi Râ passe au second
plan, il n’est plus que le dieu qui a exécuté, et Khnoum lui
est antérieur, se dédoublant, comme ce sera expliqué plus
loin, dès qu’il commence la création.
a II a produit les dieux, mais lui existe par lui-même, indé-
pendant, incorporel ou de forme tellement changeante qu’on
1) G. Daressy, Hymnes à Khnoum du temple d’Esneh, dans le Recueil de tra-
vaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes,
XXVII, 1905, pp. 82-93 et 187-193.
BULLETIN CRITIQUE DES RELIGIONS
découverts à Pergame et qui faisaient partie du matériel d’un
sorcier du commencement du IIIe siècle de notre ère. On
trouvera d’abord dans son travail un fort utile aperçu sur la
littérature magique conservée par les papyrus (p. 19). A
côté des éléments purement grecs que l’on rencontre sur les
ustensiles magiques de Pergame, Wünsch reconnaît des
éléments dans lesquels l’influence égyptienne est indéniable.
Les divinités du cycle d’Osiris, nous dit-il, avaient un temple
à Pergame : Sérapis, Isis, Anubis, Harpocrate, Osiris et Apis
sont cités dans une inscription de cette ville. Dans une des
formules on trouve la mention de wai ©0a ©oÇa c’est-à-dire
Plah sous la formule embryonnaire identifié à Heptiaistos.
C’est également à l’influence égyptienne que se rattache,
d’après Wünsch, l’écriture magique, un certain nombre des
signes trouvant peut-être leur source dans les hiéroglyphes
(les dessins d’hiéroglyphes donnés comme un terme de com-
paraison laissent fort à désirer).
H YMNES. Dans le temple d’Esneh se trouvent gravés deux
hymnesimportantsau dieuKnoum. Daressy1 endonnelacopie
et les traduit ; il résume les principalesnotions qui se dégagent
de ces compositions religieuses et cosmogoniques vers 150 av.
notre ère. Je crois intéressant de reproduire ici ses conclu-
sions : « Khnoum, « l’esprit de Râ » constructeur du monde,
est antérieur à tout. A Latopolis, l'action solaire pure ne
suffit pas à expliquer la création de l’univers, comme on
l’enseigne à Thèbes par exemple; aussi Râ passe au second
plan, il n’est plus que le dieu qui a exécuté, et Khnoum lui
est antérieur, se dédoublant, comme ce sera expliqué plus
loin, dès qu’il commence la création.
a II a produit les dieux, mais lui existe par lui-même, indé-
pendant, incorporel ou de forme tellement changeante qu’on
1) G. Daressy, Hymnes à Khnoum du temple d’Esneh, dans le Recueil de tra-
vaux relatifs à la philologie et à l'archéologie égyptiennes et assyriennes,
XXVII, 1905, pp. 82-93 et 187-193.