DE l’égypte. année 1905
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sur le Rôle des serpents dans les croyances religieuses de
l’Égypte. Je voudrais cependant faire quelques réserves au
sujet des données de ce travail. On aura remarqué certai-
nement, sans que j’aie besoin d’y insister, combien l’auteur
s’est fait du totémisme une idée inexacte qui lui fait cons-
tamment employer le mot totem à propos de phénomènes
qui n’ont rien à faire avec le totémisme ou qui peuvent
parfaitement s’expliquer sans recourir à cette forme reli-
gieuse. Il y a longtemps qu’on a remarqué la fréquence du
culte des serpents en Afrique et A. Réville dans son livre
sur Les Religions des peuples non civilisés, I, p. 65, attire
expressément l’attention sur ce point; le récent travail de
Weissenborn, analysé plus loin est tout à fait concluant à cet
égard.
Un point de Uétude d’Amélineau doit être spécialement
relevé : à la page 350 nons lisons : « Lorsque Clément
d’Alexandrie raconte que, si l’on demande à un prêtre égyp-
tien de montrer le dieu qui réside dans le naos du temple,
au fond du sanctuaire, il répondra en ouvrant la porte du
naos et en montrant un serpent ou quelque autre animal;
assurément, il ne comprend pas ce dont il parle [pourquoi? !]
mais il exprime toutefois une chose qui n’est pas matériel-
lement fausse... Certes si le renseignement qu’il nous donne
était le seul connu, peut-être pourrait-on à la rigueur en
suspecter l’origine, quoiqu’il concorde avec d’autres données
purement égyptiennes; mais il n’est pas le seul, et nous
allons voir affirmer par des textes égyptiens1 une croyance
correspondante dans des inscriptions qui relatent l’initiation
d’un roi et d’une reine au culte de Ra ».
Voyons maintenant les textes utilisés :
Le premier est emprunté à la stèle de Pianki (lignes 103-
105). Le roi éthiopien Piankhi entre en vainqueur à Hélio-
polis et fait acte de roi en allant visiter le sanctuaire du dieu
Ra. Il ouvre les portes du naos, voit l’emblème de Ra et les
1) Je souligne moi-cnême ces mots.
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sur le Rôle des serpents dans les croyances religieuses de
l’Égypte. Je voudrais cependant faire quelques réserves au
sujet des données de ce travail. On aura remarqué certai-
nement, sans que j’aie besoin d’y insister, combien l’auteur
s’est fait du totémisme une idée inexacte qui lui fait cons-
tamment employer le mot totem à propos de phénomènes
qui n’ont rien à faire avec le totémisme ou qui peuvent
parfaitement s’expliquer sans recourir à cette forme reli-
gieuse. Il y a longtemps qu’on a remarqué la fréquence du
culte des serpents en Afrique et A. Réville dans son livre
sur Les Religions des peuples non civilisés, I, p. 65, attire
expressément l’attention sur ce point; le récent travail de
Weissenborn, analysé plus loin est tout à fait concluant à cet
égard.
Un point de Uétude d’Amélineau doit être spécialement
relevé : à la page 350 nons lisons : « Lorsque Clément
d’Alexandrie raconte que, si l’on demande à un prêtre égyp-
tien de montrer le dieu qui réside dans le naos du temple,
au fond du sanctuaire, il répondra en ouvrant la porte du
naos et en montrant un serpent ou quelque autre animal;
assurément, il ne comprend pas ce dont il parle [pourquoi? !]
mais il exprime toutefois une chose qui n’est pas matériel-
lement fausse... Certes si le renseignement qu’il nous donne
était le seul connu, peut-être pourrait-on à la rigueur en
suspecter l’origine, quoiqu’il concorde avec d’autres données
purement égyptiennes; mais il n’est pas le seul, et nous
allons voir affirmer par des textes égyptiens1 une croyance
correspondante dans des inscriptions qui relatent l’initiation
d’un roi et d’une reine au culte de Ra ».
Voyons maintenant les textes utilisés :
Le premier est emprunté à la stèle de Pianki (lignes 103-
105). Le roi éthiopien Piankhi entre en vainqueur à Hélio-
polis et fait acte de roi en allant visiter le sanctuaire du dieu
Ra. Il ouvre les portes du naos, voit l’emblème de Ra et les
1) Je souligne moi-cnême ces mots.