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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1830 (Nr. 1-9)

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LA CARICATURE._- <>

— Quel est ce monsieur dont le teint est olivâtre... qui est si bien mis,
jeune encore... et qui a dit ce joli mot sur les blessés de juillet ?..—Quoi !
vous ne le connaissez pas... c’est Stanislas de B... — Ah! oui, auquel i!
est arrivé cette aventure , en... en... ma foi, il y a long-temps. — Oui,
rue Dauphine, en 1811... —Mais est-ce bien vrai ? Ou a dit cela ; mais
que diable !... il parait assez honnête homme.

— M. Stanislas?... reprit la maîtresse de la maison, je le crois certes
bien! Un homme charmant-,' plein d’esprit, de grâces, et quia un équi-
page ravissant. Il est peut-êM* un peu trop passionné; mais, il esttrès-
influent, Du reste, il possède soixante mille livres de rente.

— Où demeure-t-il?...

— Eh bien , dis-je, en entendant cette singulière interrogation, est-ce
que je ne vois pas tous les jours des banqueroutiers, des faussaires, des
voleurs tout aussi honorés? Pourquoi la bonne société reculerait-elle de-
vant un meurtrier? Henri B.

CHARGES.

( Le vieux sergent. )

( La scène se passe aux Tuileries, en août i83o.)

—Le sergent. Comment que tu trouves la maison que nous y montons
la garde? Tu ne t’as jamais trouvé dans des endroits pareils?PACOT.—Non,
sergent.— Eh bien, c’est un endroit qu’est pour le présent... présente-
ment vacant, que ceux qui y habitaient on les a corrigés.— Oui, sergent. —
Que c’étaient des citoyens qu’on n’en était pas suffisamment satisfait. —
Oui, sergent. — Car, moi, qui te parle, j’ai vu ici des choses qui
te feraient dresser les cheveux de la tête.—Oui, sergent. — Je ne suis pas
fait d’hier, afin que tu aies à le savoir. On ne sait pas ce qui peut arriver,
tu peut avoir un jour à répondre là-dessus, je veux te le dire... et voilà...
Je n’ai pas toujours été ce que je suis... J’étais simple enfant, et pas
comme au jour d’aujourd’hui chevronné, décoré... et tout ce qui s’en a
suivi... Eh bien!.... pour lors... il y avait donc ici un gouvernement....
qu’on criait pour le changer, pour qu’il ne voulait pas absolument mar-
cher au pas... On le fit descendre par les escaliers, et plus vite que ça...
Et un matin, là-bas, au bout du jardin, il lui est arrivé l’accident de
devenir un gouvernement— martyr qu’on Pappelle!... Tu m’entends...
c’était une bêtise.... on n’en est revenu.... on a un autre genre aujour-
d’hui pour que cela s’est perfectionné — et d’un... — Oui, sergent.

— Eh bien donc, pourlors... —Oui, sergent-Laisse-moi donc arti-

culer, et ne me coupe pas... qu’il n’y a rien qui soye plus désagréable
en société... Eh bien donc, pour lors, il y eut du train long-temps. Il y
en a beaucoup qui se sont en allés, quille à revenir quand cela ne serait
plus si chaud; ce qu’ils ont fait... Il y eut donc des choses... des abo-
minations... enfin de tout... le tremblement, quoi.... Et alors, le gou-
vernement , c’était comme qui dirait loi et moi... Nous autres , les trou-
pes , nous nous couvrions de gloire et de réputation : nous usions nos
souliers d’une manière tout autre... si bien que tous ceux qu’étaient
restés ils se battaient, ils se tapaient, fallait voir... Si ce n’eût été que ça,
mais ils s’envoyaient mourir... enfin les cent coups, quoi... Aussi voilà
que c’était par trop fort de café, comme dit c’t autre : il s’en montait,
il s’en tombait tous les jours : à toi, à moi la paille de fer. Ça n’ pouvait
pas durer. Voilà , ma foi, qu’on nomme trois gouvernemens, que, parmi
eux , le plus petit était un malin, qui se laisse faire, qui n’ dit rien, et
qui fait des deux autres ses domestiques... lui pas bête... et voilà de

DEUX.

Ce farceur là doneque je te dis qu’étaitbon là, et qu’entendait la ma-
nœuvre... un farceur fini enfin... Le voilà qui dit : je veux ceci, je veux
cela... On laisse faire et on le regarde... «Voilà qui dit, dit-il, je veux

faire voir du pays aux troupes, on le laisse fiiirc... Nous trimons...
nous trimons dans la Pologne, Russie, et autres endroits où l’on fait
des horreurs... qu’étaient justes parce que le soldat ne connaît que son
drapeau... On avait la petite, la grande tenue, de l’argent... des fem-
mes... enfin c’était le bon temps... Les paysans qui disaient la moindre
des choses, enfoncé... Toi, toi-même t’aurais dans ce temps-là embêté
les bourgeois qui ont l’air présentement de nous faire la queue.... C’é-
tait trop beau, ça ne pouvait pas durer... V’ià les autres , qui n’étaient
pas flattés, qui disent : oui , mais ça ne peut pas durer! Les v’ià qui se
mettent dix, vingt, trente, soixante, deux cents contre un; en v’ià de
chez nous qui tirent le cordon, ouvrent la porte en manière de suisse ,
et v’ià qu’on met mon gouvernement dedans. Et de trois. — Oui, sergent.

— Moi pendant ce temps là j’étais tranquillement au dépôt que j’étais
blessé, que je puis te faire voir où; que je reviens ici ousce que nous
sommes de garde et que je vois le nouveau gouvernement. Marmite ren-
versée!. Le gouvernement la même chose. C’était pour lors un

gros vieux , poudré, avec une queue et des épaulettes sur un habit bour-
geois, il avait des guêtres plus grosses que toi et de velours encore!... Il
n’marchait pas si bien que l’autre, celui là!.... il n’marchait pas du
tout... v’Ià qu’on l’pose là haut sus c’te croisée.... v’ià que de sa croisée
mon paroissien sus son fauteuil me passait en revue... moi j’dis : Eli
bien! à la bonne heure, en v’ià une sévère. Qu’un petit jeune homme
rose qu’était mon lieutenant me dit : —vous me ferez l’amitié d’aller huit
jours à la salle de police pour voir si j’y suis. Et voilà le gouvernement.
— Oui, sergent.

— J’attends pas long-temps. L’autre gouvernement r’arrive

avec son petit chapeau et sa redingotte grise et voilà le gros vieux
qui va se faire poudrer dans une autre garnison... oui, mais v’ià les au-
tres qui r’viennent, les mêmes de chez nous r’ouvrent la porte. On fait
mieux qu’çà encore, et voilà le gros poudré qui r’vient... ah ! c’est pour
le coup que v’ià qu’il en fait aussi celui-là des bêtises... v’ià les farces
qui r’commencent... v’ià l’infanterie en blanc... V’ià les prêtres qui vien-
nent manger la moitié de ma croix, tant qu’il n’y avait plus rien du
tout.... v’Ià qu’on enlève encore le goût du pain au pauvre monde... ça
allait bien... v’Ià aussi les régimens d’officiers qui viennent nous relever.
Nous, on nous met à la porte de dehors... La garde nationale on l’en-
voie là bas pour garder les commodités... On ne dit rien, on se laisse

faire.v’ià le vieux poudré qui s’en va rejoindre mon grand-père!.

Et de quatre. —Oui, sergent.

—V’ià donc son remplaçant qui vient prendre sa chaise. C’est pas en-
core un fort, celui-là Ml a un enfant qu’est pas beau, qui fait des grimaces
pendant la parade et qui n’est pas solide sus l’école du peloton.C’est égal.
On ne dit rien encore et la ligne non plus... ça n’va pas mieux... ça n’va
pas plus pire... Mais v’Ià qu’ils envoient un de ces matins la garde faire
l’exercice à feu dans Paris... la chose de rire!.. Le bourgeois lui! ça l’em-
bête, ça te le trouble... il se fâche... Y’ià la garde qu’embêtait la ligne
qui s’mct àembêterlc bourgeois, le bourgeois embête la gardeet yenvoie
des pavés sur les reins et ça vous lui brise les pompons. Finalement la
garde est extréminée et la ligne a l’estime de la nation et le gouver-
nement est enfoncé... Voilà de cinq. — Oui, sergent.

— Pour lors nous obtenons un sixième gouvernement, qui a l’air de
se promener à pied en bourgeois avec son parapluie; que son fils a été
à l’école nationale et qu’il a l’approbation du militaire et du civil; qu’ils
ont donné des poignées de main fraternelles à la patrie et qu’on a sup
primé les quatre pointes de saint Louis, et qu’il n’y a plus que les cinq de
c’te croix là, qu’on en touchera le revenu régulier : pourlors, tout est
rentré dans l’ordre et que nous pouvons voir le gouvernement et son
épouse comme je te vois... — Oui, sergent, c’est fameux !

Eugène Morisseau.

Le Prospectus a chassé le texte jusque cette page destinée à l’indication de toutes les gravures, lithographies et estampes qui auront paru dans la
semaine.

Nota. Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent s’entendre avec un Libraire en communication fréquente avec Paris, lequel les leur ferait
parvenir intaats. Au reste, l’action d’une presse à papier fait disparaître les plis. I! faut avoir soin d’exposer préalablement la feuille à l’humidité.

Le Gérant, Ch. PHILIPON.

IMPRIMERIE DE A. BARBIER, RLE DES MARAIS. S-.G., N. 17.
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