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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1830 (Nr. 1-9)

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Numéro 8 (23 Décembre 1830)
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https://doi.org/10.11588/diglit.13563#0055
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o Numéro 8.

Tout ce qui concerne la rédaction doit être adresse, franco,
à M. A. Audibert, Rédacteur en chef de la Caricature,
boulevard Poissonnière, n. 2.5.

-DÉCEMBRE 1850.

Les réclamations et envois d’argent doivent être adressés,
franco, au grand Magasin de Caricatures d’Aubert ,
galerie Véro-Dodat.

POLITIQUE , MORALE , RELIGIEUSE , LITTERAIRE ET SCENIQUE.

Caricaturer.

TBIBODLET , JOUHJSTALISTE.

Brrr... Brrr... Marotte! Grelots! Carymary! Carymara! De vrai,
c’est Triboulet que voilà. Il y a moult long-temps de mon partement et
guère de mon revenir. Joveuseté est toujours ma vie, et suis gai au-
tant que feu mon maître François I", de parpaillote mémoire. Mais
m’est advis folichonneries n’être plus en cour. Depuis maître Tribou-
let , petit fou à grande paie, de tous genres de folies, il a été fait essai,
et entre tous le fol rire est toujours resté le meilleur.

Or donc, rions.

Séjour de cour, point n’en veux. Ai merci du métier, trop perfec-
tionné aujourd’hui pour être aisé. C’est à qui y fera ma charge : fous
sérieux, fous belliqueux, fous ambitieux, fous furieux, fous doctri-
naires, cent diables me sautent au corps si tant en ferais. Quand est
du choix de ma condition, c’est celle de fou ou la gente Caricature
que j’ai voulu besoigner, à la condition moult honorifique d’y voir ma
joyeuse pourctraiture.

Déjà d’aucuns se gausser pour ma haute vergogne de faire imprimer
mes sottises, ayant, disent-ils, bien petit cervelet. C’est suffi;
mais tout beau, et oyez un petit. Tout fou que suis et que toujours
serai, j’observe. Ainsi, point ne vous crierai cy, comme au temps du
sire gentilhomme : « Touquedillons, humez le piot pour aveindre eau
bénite de cave, et fort réjouissez-vous la panse. » Mais vous dirai
gentilment : « Voyez les joyeusetés qui se promènent sous votre nez,
et en riez. »

Contre fus, et à mon désarroi, vous vois tous bâiller à grand ren-
fort de coups de mâchoire. Par saint Gogueli, ceci est maugréer : j’ai
bon avisement de vous aider au contraire, Carymary, Carymara. D’a-
bord, ai bon vouloir. En ce, ne vais point déviser haut et large sur
vos disputes et intérêts, car rien n'y entends ; mais n’aurai d’autre
labeur que de vous donner en mon Carillon tout le grotesque digne
du rire dans le cours de huit jours écoulés. Point n’est besoin de cir-
cumbilivaginer autour du fait en manière de croque-mouche; à cha-
cun son vrai pour nous en rire. Haro! haro! Oh! de par monseigneur
Satanas , ferait beau voir maître fol cherchez le sens logical, ou
geindre etpleuroter. Grelots! grelots! Pire, rire, et de la bonne façon.
Tout pour Triboulet est chair à ridicule : le haut trésorier et la justice
abbatiale, ceux portant braquemart et rapière, gens de grimoire et de

moinerie, ribauds et gentils darooisaux, haut assis, haut perchés,
tous vrais parpaillots et grands sauteurs. Toute cette harpaille doit
être marottée de la bonne façon, comme boule à travers quilles, par
petites joyeusetés, joyeuses mocqueries, mocqueuses aventures, aven-
tureuses souvenances, pourtraiturant les faits, dits et gestes de tout
drôlard, petit ou grand. Ai fiance qu’ainsi gros nous rirons. Aussi,
vais-je en quête pour le Carillon de jeudi. Au revoir.

Triboulet.

UNI OABBE.

jJaracivaplji' JpatvûUiquc.

_Dans les âmes bien nées

T a valeur n’attend pas le nombre des années.

( Un corps de garde dans la rue aux Ours. —M. Rigolot monte la
garde en redingote bourgeoise et en bonnet à poil. Son fusil est appuyé
contre la muraille ; M. Rigolot bat la semelle en soufflant dans ses
doigts. — A l’intérieur, MM. Dagobart, caporal, Mincet junior, Pou-
lard, Buzot.—Ces messieurs font une partie de loto.)

Mincet. Allez donc, père Poulard.— Foulard. 43, 32, 44; 77' —
Mincet. Ah ! je l’ai, hi ! hi ! hi ! dites-donc père Poulard, gelé, hi ! hi !
hi! Je la crois un peu bonne celle-là, hi! hi ! hi!

Buzot. Qui donc qu’est un peu bonne?—Mincet. Tiens, il ne
comprends pas l’apologe, qu’est une illusion à l’hiver qu’est froide;
oh! est-il buze, Buzot. Hi! hi! en v’ia un autre qu’est pas mal indivi-
duel. (Mincet, dans son délire, donne des tapes à tous ses voisins.)—Da-
gobart. Ce diable de Mincet, je ne sais pas où qu’il prend tout ce
qu’il dit en société. A propos, dites-donc, M. Poulard, vous avez été
demandé aux Pairs, contez-moi donc ça. — Poulard. Dame, mes-
sieurs , je n’en suis point incapable ; dès-lors nous étions tous là sur
deux lignes.— Qui ceux-là? Eh bien, ça va de soi, les citoilliens. Des
lors, nous avons fait des discours sur l’autre gouvernement. — Qui
donc l’autre?—Eh bien, le gouvernement déchu.

Dès-lors il y en a qui ont dit des choses, oh! des choses dont les cheveux
seraient susceptibles de vous dresser de sur la tête à cause des hor-
reurs de ces gredins de l’ex-garde. — Bah ! — C’est véridique comme
que je suis Poulard et pas d’autre. On n’en a pas d’idée. Dès-lors il pa-
raît même qu’ils ont dévoré des enfans, n’ayant pas de pain pour qu’il
leur aurait manqué depuis quatre ou cinq jours. — Dagobart. Mais la

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