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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1830 (Nr. 1-9)

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Numéro 8 (23 Décembre 1830)
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https://doi.org/10.11588/diglit.13563#0056
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révolution n’a duré que trois jours. — Oh ! ça fait rien, vous n’êtes
pas sans comprendre que c’était une manière des chefs pour fanatiser
les troupes.

M. Rigolet crie de l’extérieur : Caporal ! caporal ! les autres ! arri-
vez donc , en v’ià un tas dont je ne sais pas qu’est-ce qui sont,

Dagobart. On y va.—Sont-ils pressés!! Achevez donc de nous
conter, caporal. —Dagobart. Dès-lors.—Rigolet. Cré mâtin , ca-

poral, arrivez donc. — Dagobart. Est-il encore intolérable, celui-là.
Dagobart sort avec ses trois hommes. Qui vive! —Patrouille.'—•
Avancez à l’ordre.— Le sergent de patrouille : Mc ai là Dagobart.,
qu’est-ce que vous me voulez ? — Eh ben ! et vous ? — Quoi ? — Moi,
je veux rien. —Ni moi. •— Vous devez dire le mot d’ordre. •—C’est-à-

dire, c’est vous.—Non, c’est vous.■—Eh bien ; attendez', c’est.

c’est un mot en ie... Non, non, un mot en are... c’est... c’est comme
valeur.—Buzot. Un mot comme valeur, c’est peut-être courage.

— Non , non , ça ressemblerait plutôt à France. Tâchez donc de vous
en rappeler, vous autres. — Mincet (fixant le sergent). Mais, tiens !
c’est M. Leblanc, dont je suis sa pratique pour la canelle, qu’il est la
mienne pour les bonnets! Eh, tiens, c’est aussi M. Lenoir... Bonjour,
M. Lenoir. Madame votre épouse est donc pas accouchée. •—Lenoir.
Si fait, d’un garçon du sexe masculin.'—Mincet. Tiens! vous voilà un
héritier présomptueux. Je vous en fais mon compliment. Mais, dites-
donc caporal, c’est tous des voisins.—Dagobart. Dès-lors, messieurs,
on se connaît, on n’est pas fait pour se vexer dans le service. — Min-
cet (donnant force poignées de main à la patrouille qui se remet en
marche). Bonsoir, voisins.'—Bonne nuit voisins.'—Mincet. Sacre-
dié, bonne nuit, à propos de cela que j’aurais pas mal envie d’aller me
coucher. — Buzot. Et moi aussi. -—• Poulard. Et moi, donc?—Rigolet
(battant la semelle, les mains dans sa culotle). Allons nous coucher.

— Dagobart. Des-lors, messieurs , pas de ça, respeck à la discipline.
D’aller se coucher sous les armes, c’est de l’insurrection.—Mincet.
Allons donc, mon petit M. Dagobart, vous voyez bien que le quartier
est tranquille, que c’est pas dans la rue aux Ours comme au Luxem-
bourg , que, dès lors, il n’y a rien là dedans qui soye de l’insurrection.

— Dagobart.. Mais pendant que la garde nationale se couvre de gloire

rue de Tournon, est-il bien de nous aller coucher? — Buzot. Raison
de plus. Dès l’instant qu’il y a du tremblement aux Pairs, il ne peut
pas y en avoir rue aux Ours, ainsi, allons nous coucher. •— Rigolet.
Oui.—Malgré les prières et les contorsions du caporal , ces messieurs
font leurs préparatifs de départ. Dagobart ne tarde pas à les imiter.
On éteint les lumières du corps-de-garde ; on ferme la porte. — Pou-
lard. Où mettrons-nous la clef? — Chez la fruitière.— Si le capitaine
vient?—Mincet. «Tenez, les autres , j’ai une idée! (Il prend du
charbon et écrit sur le mur du corps de garde) : Capitonne, la clai ait
chée lafruiliaire dan fasse. On applaudit; ces messieurs se quittent en
se souhaitant bonne nuit. Alfred Coudreux.

Santamcsi.

SI J’ÉTAIS RICHE ! ! !

Il s’élève une question sur la nature des richesses,
et comme il n’est pas nécessaire de tenir les choses
pour en raisonner, n’ayant pas un sol, j’écris sur
la valeur de l’argent et sur son produit net.

(Mariage de Figaro, acte V, scène III.)

Si j’étais riche!... Il n’y a peut-être pas , dans le monde sublunaire,
un individu , jeune ou vieux, laid ou beau, riche ou pauvre, qui n’ait

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répété, ne répète, ou ne doive répéter au moins vingt fois pour cha-
cun des jours fugaces de son existence quelconque, cette courte mais
expressive exclamation... Si j’étais riche!...

Oh! c’est que cela veut dire tant de choses! cela se comprend de
tant de manières ! C’est une véritable phrase diplomatique ; chacun la
pense, la dit et l’interprète à sa guise. Il y a de tout dans ces trois
mots : de l’amour, de la haine, de la débauche, de la tendresse; il y
a du sang, de l’assassinat.... du parricide.

Le goddam de Figaro est moins profond !

Ecoutez ce fils de famille. — Il sort d’un infâme repaire ; il a vu
fuir sous le rateau du croupier sa dernière pièce d’or; écoutez-le grin-
cer sur les degrés de l’escalier fatal-Père ton arrêt est prononcé !...

lia dit : si j’étais riche!... Si mon père était mort a-t-il pensé!

Si j’étais riche ! soupire cettejeune femme à qui son imprudent mari
refuse un cachemire.... Traduisez : — Si j’étais veuve.

Si j’étais riche!... Oh , celui-là est terrible! il tue plus de dix per-
sonnes à la fois ! — C’est Gobsec, l’honnête usurier, qui calcule le nom-
bre des têtes sur lesquelles il a placé des rentes viagères.

Mais quelles sont donc les limites de la richesses? L’Écriture-Sainte,
ou Ion trouve tant de choses, nous dit bien : initium sapient.ice timor
domini, mais elle est muette sur ce sujet. C’est cependant une question
bien curieuse que celle de savoir quand et comment un homme est et
sera, a été ou ne sera plus riche? —Et aucune académie ne l’a jamais
proposée !

La solution de cet important problème, je l’ai trouvée, la voici :

L'appétit, vient en mangeant.

Je suis roi de France(je suppose), j’entends un Laffitte, un Rols-
child, ou tel autre gros argentier, laisser échapper le fatal souhait; je
réunis vite mon conseil, j’assemble autour de moi mes bonnes gardes
nationales, et je me cramponne à la selle, car, le cas échéant, cet

homme là en veut sans manque à mon hochet royal.

Douze sous pour boire et manger tant que lejour dure, ci. i a sous.

Deux sous pour payer son quart d’un grabat dans un
chenil de la rue Mouffetard , quand vient la nuit, ci. . 2 sous.

Plus, deux sous de réserve pour subvenir aux frais d’ha-
billement, de blanchissage et de maladies, aux menus-plai-
sirs et aux caprices de l’amour, ci.2 sous.

Formant ensemble la somme de.16 sous.

Constituent le budget et le bonheur quotidien du célèbre Boursicaut :
ce philosophe numéroté du faubourg Saint-Marcel n’en veut pas
d’autres.

Ainsi donc : pour l’un — Un trône!.... Pour l’autre.... —A peine—
un franc !

Quel est le sot qui a dit que le bonheur était un? — Le bonheur est
comme les femmes.... toutes nous plaisent. — Pas deux qui se res-
semblent...

Ainsi, devisant avec moi-même, j’arrivai. C’était une maison singu-
lière... un panorama, une vraie galerie physionomique, un bazar de
figures de fortunes et, d’opinions.... Femmes charmantes, femmes sa-
vantes, femmes innocentes, femmes prudes, femmes parvenues,'
femmes coquettes, auteurs, acteurs, orateurs, prosateurs, poètes,
magistrats, avocats, diplomates, académiciens, agens-de-cliange,
notaires, banquiers, classiques, romantiques, nobles, roturiers,
gallicans, ultramontains, républicains, monarchistes, papistes, bo-
napartistes, carlistes , orléanistes, anarchistes, alarmistes, nouvel-
listes, feuillistes, libellâtes, publicistes, journalistes, artistes, s’y
voient, s’y coudoient, s’y choient, s’y rudoient, s’y festoient, s’y
fourvoient, s’y foudroient, s’y tutoient, s’y plaisent, s’y déniaisent, s’y
ennuient, s’y déchirent, s’y enrhument, s’y fâchent, s’y querellent,
s’y disputent, s’y séduisent, s’y trompent, s’y flattent... Oh ma foi,
prenez un dictionnaire, car que n’y fait-on pas, que n’y dit-on pas et
que n’y voit-on pas, danscette étonnante maison.

LA CARICATURE.
Bildbeschreibung

Werk/Gegenstand/Objekt

Titel

Titel/Objekt
Fantaisies
Weitere Titel/Paralleltitel
Serientitel
La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique
Sachbegriff/Objekttyp
Grafik

Inschrift/Wasserzeichen

Aufbewahrung/Standort

Aufbewahrungsort/Standort (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Inv. Nr./Signatur
H 531-1 Folio RES

Objektbeschreibung

Maß-/Formatangaben

Auflage/Druckzustand

Werktitel/Werkverzeichnis

Herstellung/Entstehung

Entstehungsort (GND)
Paris

Auftrag

Publikation

Fund/Ausgrabung

Provenienz

Restaurierung

Sammlung Eingang

Ausstellung

Bearbeitung/Umgestaltung

Thema/Bildinhalt

Thema/Bildinhalt (GND)
Frankreich
Vögel <Motiv>
Karikatur
Satirische Zeitschrift

Literaturangabe

Rechte am Objekt

Aufnahmen/Reproduktionen

Künstler/Urheber (GND)
Universitätsbibliothek Heidelberg
Reproduktionstyp
Digitales Bild
Rechtsstatus
Public Domain Mark 1.0
Creditline
La caricature, 1830, S. 43
 
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